J'ai presque tout lu de
Anne Hébert que je considère comme une grande autrice. J'ai trouvé ce bref récit dans la bibliothèque de ma mère qui l'aimait beaucoup elle aussi. C'est l'une de ses dernières oeuvres, écrite alors qu'elle avait 79 ans. Dans une prose empreinte de poésie, elle raconte Clara, ses relations avec son père Aurélien, homme de silence, avec son institutrice Mademoiselle, qui la sortit de son ignorance, et sa rencontre avec le Lieutenant anglais, qui fit d'elle une femme. Je me suis laissée encore une fois emporter par cette prose magnifique. Mais ne me croyez pas sur parole, lisez plutôt : «Peut-être sait-elle cela depuis toujours, dans l'obscurité de ses veines, la séparation, la brièveté de l'amour, son passage léger sur le monde, pareil à l'ombre rapide d'un nuage sur les champs. »
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