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Critique de Efery


La Chouette aveugle est une ombre projetée au plus noir de la nuit. C'est le récit d'une âme en perdition, d'un esprit en errance. Celui d'un narrateur reclu dans sa chambre à l'obscurité pénétrante, imprégnée de soufre et de souffrance.

L'ensemble du texte baigne dans une atmosphère vaporeuse, entre fumée opiacée au-dedans et brume fangeuse au-dehors, de laquelle émane en permanence la petite ritournelle entêtante de la Mort.
Il s'articule autour d'une scène, dont on ne sait pas bien si le poète l'a vue ou rêvée ; si c'est lui qui l'a façonnée ou si c'est elle qui conditionne sa psyché. Plusieurs thèmes obsédants se suivent ou se chevauchent, se heurtent et se fondent en un même décor, sans cesse répété.
Cyprès, capucines violettes, ruisseaux, vieillard au rire sec et jeune fille aux yeux de « ténèbres terribles et enchanteresses » sont autant de motifs récurrents qu'aliénant. Très vite, une figure de femme apparaît, objet de tous les tourments. Mais qui est-elle exactement ? Ange céleste ou funeste? Âme soeur ou charogne ?

Sadegh Hedayat nous entraîne dans les tréfonds de l'âme humaine et dans ce qu'elle a de plus vicié. Ici-bas, on oscille entre les paradis baudelairiens et la folie nervalienne ; entre le Romantisme et le conte persan. C'est à la fois dérangeant, délicieux et terriblement enivrant.
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