Les homosexuels déportés, désignés par un triangle rose, furent longtemps "oubliés" après la guerre parmi les victimes des camps nazis. Certains Juifs s'indignèrent même de leur présence lors des commémorations, qui "salissait honteusement" la mémoire de la Shoah...
Allemands, Autrichiens ou autres, sympathisants SS ou politiquement neutres, ils furent pourtant particulièrement exposés, dans les camps de concentration, au mépris, au sadisme et à la cruauté sans bornes des nazis. En vertu de l'instinct de survie, certains homosexuels purent légèrement adoucir leur sort, en échange de leurs faveurs auprès des mieux placés des kapos ou des nazis.
Ce témoignage est extrêmement poignant, bouleversant, révoltant. Sont également inacceptables le déni de leurs souffrances et l'aveuglement officiel que durent subir ensuite (et pendant plus de cinquante ans dans certains pays) ces innocentes victimes. Sans oublier l'hostilité ouverte des populations au retour de ces "dépravés" - pour les moins malchanceux qui parvinrent à survivre et rentrer chez eux.
A lire, dès 15 ans.
Pour en savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Triangle_rose , qui vous conduira vers d'autres références.
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témoignage sur la déportation des homosexuels
C'est un témoignage poignant qui nous est livré ici.
Minorité souvent oubliée lors des commémorations, les homosexuels ont fait partie des victimes des nazis, ce qui a représenté environ 150 000 individus étiquetés "triangle rose".
Outre l'enfer au quotidien d'un camp de concentration, les tortures, l'instinct de survie, relatés avec beaucoup d'émotion, ce témoignage révèle certains faits assez stupéfiants :
- la sexualité dans les camps de concentration : présence de "bordel" hétérosexuel, mis en place par les nazis, avec comme filles de joies des déportées à qui on a faussement promis une libération au bout de six mois contre la mise à disposition de leurs corps... au profit des autres déportés du camp. "Le jour de l'ouverture, à cinq heures du soir, une centaine de prisonniers attendaient devant la porte du Sonderbau. Il resta ouvert jusqu'à vingt et une heures. le nombre de clients ne faiblit à aucun moment. Dans la file des déportés qui riaient et se réjouissaient d'aller chez les femmes, il n'y avait pas que des hommes forts et valides, les kapos et leurs aides, mais aussi des épaves humaines, rongées, affamées, pitoyables, entre la vie et la mort. Certains donnaient l'impression qu'ils allaient se briser en mille morceaux, et pourtant, ils venaient encore chercher leur plaisir".
- le silence d'après guerre sur cette catégorie de victimes, et l'absence de dédommagement, les difficultés de réinsertion.
- la pression d'autres associations de déportés faisant bloc contre la tentative de reconnaissance des déportés homosexuels. (détaillé dans la préface sous la plume de Jean le Bitoux).
- Les brimades de certaines autres catégories de déportés, dans un camp, sur la catégorie "triangle rose".
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Un témoignage glaçant sur la condition des déportés, et en particulier des déportés homosexuels.
Une lecture nécessaire, pourvu d'être en état de la soutenir !
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