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Citations sur Les hommes au triangle rose (12)

Les détenus, eux, portaient, suivant la nature de leur "délit", des triangles de différentes couleurs. Sous le triangle était cousu le matricule du déporté. Le triangle était en étoffe et avait à peu près cinq centimètres de côté. Il était cousu à gauche sur la veste ou le manteau et à droite sur le pantalon.
Les couleurs du triangle étaient :
jaune pour les Juifs
rouge pour les politiques
rose pour les homosexuels
noir pour les asociaux
lilas pour les Témoins de Jéhovah
bleu pour les immigrés
brun pour les Tziganes
Le triangle rose était de deux à trois centimètres plus grand que les autres car les pédés, il fallait pouvoir les reconnaître de loin.
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Pendant trois ans, je dissimulai mes sentiments homosexuels et cela me fut douloureux de ne pouvoir en parler à personne. Enfin, un jour, je me confiai à ma mère et lui avouai tout ce que l'on croit devoir dire pour alléger son coeur, moins pour chercher un conseil que pour se délivrer du poids du secret. "Mon garçon, me dit-elle, c'est ta vie que tu dois vivre. On ne peut pas changer sa peau et se mettre dans celle d'un autre, tu dois t'arranger de la tienne. Si tu crois que tu ne peux trouver les joies de l'amour qu'avec des hommes, tu n'es pas devenu pour cela un monstre. Garde-toi cependant d'une société parfois obscène et évite-la, car tu pourrais tomber entre de mauvaises mains. Recherche une amitié durable, cela t'éloignera de bien des dangers. D'ailleurs j'avais déjà pensé depuis quelques temps à ce que tu me dis aujourd'hui. Tu ne dois pas te désespérer parce que tu es ainsi. Suis mon conseil et, quoi qu'il t'arrive, tu es mon fils et tu pourras venir me confier tes soucis." Je me sentis léger des paroles de ma mère. Je n'attendais pas autre chose, dans chaque situation elle restait la meilleure amie de ses enfants.
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De plus, le jour du Christ, les occupants des différents blocs durent se rassembler, deux blocs à la fois, pour chanter pendant bien une demi-heure les chants de Noël. Quelle horrible scène, quelle scène macabre : les choeurs d'hommes entonnant "Mon beau sapin..." tandis que sur les potences huit pauvres diables se balançaient au gré du vent.
Jamais je n'ai pu oublier cette image affreuse et, chaque année lorsque sont entonnés ces mêmes chants, et même si c'est très beau, je me souviens du sapin de Flossenbürg et des pendus de Noël.
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Parmi les automobilistes qui circulent sur les autoroutes allemandes, qui se demande combien de vies humaines a couté chaque bloc de granit? La plupart ignorent les souffrances qu'ont dû endurer tant d'innocents torturés dans les camps de concentration, simplement en raison de leur confession, de leur origine, de leur conception du monde, ou parce qu'ils aimaient les gens de leur sexe. Qui, parmi ces automobilistes, pense encore à tous ceux qui ont péri pour la construction de tel ou tel pilier de granit? Chaque autoroute a couté une mer de sang, une montagne de cadavres. Mais aujourd'hui, il y a des sujets sur lesquels on préfère tendre un manteau de silence et d'oubli.
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Je me plaisais en compagnie des filles, mais je me rendis compte assez vite que je restais insensible à leur charme. Désirer des garçons ne signifiait pas pour moi détester les filles ou éprouver du dégoût à leur contact, bien au contraire : simplement, elles me laissaient indifférent, et si je ne tombai amoureux d'aucune, ce ne fut pas faute d'avoir essayé ! (p.29)
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A peine a-t-on écrit sur le fait que parmi les millions d'hommes et de femmes éliminés par les nazis en raison de critères racistes se sont trouvés des centaines de milliers d'individus persécutés et torturés à mort pour la simple raison qu'ils aimaient des gens du même sexe qu'eux.
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Une chose était claire : ma volonté de survivre à la détention, à la bestialité des SS, primait tout. Or, cette volonté avait son prix. Je le connaissais. J'étais disposé à le payer, quitte à renoncer à toute idée de morale, de bienséance ou d'honneur. J'en souffris beaucoup par la suite, mais il est indéniable que si je m'étais dérobé aux avances de certains kapos, je n'en serais pas là aujourd'hui. 'C'est la vie !'. Un peu amer, j'en avais pris mon parti. Appliquée à mon cas, la devise du Tzigane "Vivre et laisser vivre" devenait : "Vivre et se laisser aimer"... (p.113)
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Quel crime inqualifiable me fallait-il donc expier? On me considérait comme un dépravé, un danger public parce que j'avais aimé un homme, non un mineur mais un adulte de vingt-quatre ans.Qui y'avait-il de si abominable à cela, de contraire à la loi? Et qui peut s'autoriser à nous imposer qui, comment, nous devons nous aimer?
Est ce que ce ne sont pas toujours les refoulés, les complexés qui s'instituent législateurs du sexe et vantent le plus fort les saines passions du peuple?
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(...) tout homosexuel qui entrait à l'hôpital, le 'Revier', avait peu de chances d'en sortir vivant... Les 'triangles roses' y servaient en effet de cobayes pour des recherches et des expériences médicales qui s'achevaient le plus souvent par la mort. (p. 52)
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A la Libération, Heinz Heger ne reçut aucun dédommagement de la part de la République d'Autriche. On voulait bien entendre son cas mais la déportation homosexuelle n'étant pas prévue dans les textes, on lui conseilla hypocritement de se déclarer triangle rouge. Indigné, Heinz Heger refusa : il n'avait jamais été un opposant politique, il avait plutôt des opinions conformistes et n'avait été incarcéré que pour son unique orientation sexuelle. L'obstacle sera identique en Allemagne (...). (p.13)
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