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Critique de iris29


En 1997 sort ce roman, terriblement en avance sur son temps, qui trouve aujourd'hui tellement d'échos dans l'actualité, qu'il en est fortement dérangeant, urticant...
Avant même la naissance de Nell et Eva, leur père a acheté une propriété avec trente-deux hectares de forêt, "dont l'isolement etait garanti, selon lui, par le fait qu'elle bordait une étendue boisée appartenant à l'Etat de Californie". Là, il construisit une cabane en rondin, et ils vécurent un peu en otarcie, s'autorisant quelques sorties dans la ville la plus proche . le père y était enseignant, la mère vendait ses tapisseries dans une galerie, et les filles étaient instruites à la maison. Jusqu'à ce que...
Jusqu'à ce que la mère meure d'un cancer, jusqu'à ce que le père décéde d'un accident de tronçonneuse, les laissant seules et fort dépourvues dans cet environnement sauvage, d'autant plus que le monde tel qu'elle l'avait vécu jusqu'ici n'était plus qu'un lointain souvenir. Plus d' électricité, presque plus d'essence , des magasins presque vides et personne pour y remédier. La faute à des catastrophes naturelles, à une lointaine guerre, on ne sait pas trop et on n'en saura pas plus, car les informations n'arrivent plus.
Une ambiance" fin du monde" mystérieuse, deux adolescentes qui doivent se débrouiller avec les maigres ressources qui leur restent, avec les quelques bricoles apprises de leurs parents qui ne s'attendaient sûrement pas à tout ça, à partir si tôt, et qui doivent également dire adieu à leurs rêves ...
Tant d'espace et pourtant une impression de huis-clos...
Sûrement d'autres survivants mais uniquement ces deux gamines, ou presque...
La fin est comme elle devait être.
Des adolescents normaux auraient choisi une autre version pour s'en sortir, oui mais Nell et sa soeur, n'ont pas été élevées comme vous et moi, et la fin est vraiment logique.
Et si j'ai des réserves , c'est sur une scéne entre soeurs, que je n'ai pas trouvé digne du bouquin ( vous la reconnaitrez quand vous la lirez...).
Et un détail ( peut-être une erreur de traduction) m'a turlupiné pendant toute ma lecture... Il est dit à un moment que San Francisco est à trois heures de leur maison et qu'elles vont deux fois par an voir des spectacles de danse avec leurs parents. Juste avant, on apprend que Eva va avec sa troupe suivre un cours de danse deux fois par semaine, à San Francisco . Six heures aller-retour, Ça fait loin pour un cour de danse ...
Mais à part ça, la gradation des événements, ce qu'elles perdent, ce qu'elles trouvent, la lenteur, le mystère qui entoure cette sorte de fin du monde , les progrés, la nature : tout est formidablement transcrit, palpable.
La forêt est le troisième personnage du roman..

A lire.
Et puis, à voir ensuite le film canadien de Patricia Rozema " Into the forest ", de 2015 avec Ellen Page et Evan Rachel Wood.
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