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Critique de JPBouzac


Non je ne lis pas que des livres formidables… mais alors là, c'est la pépite (et je suis géologue !). Un ami connaisseur m'a recommandé ce roman considéré par les spécialistes comme l'un des plus grands livres écrits en RDA. Et je n'ai pas été déçu bien au contraire. Voilà un livre fortement autobiographique qui retrace sans complaisance aucune la vie édifiante de l'auteur (écrivain-scénariste sans scrupule et couvert de succès) et l'histoire de l'Allemagne depuis le milieu des années 40 en Haute-Silésie en passant par différentes régions de la RDA depuis sa construction jusque dans les années 70. le livre dut sa parution éclair en 1977 à la volonté du régime est-allemand de se montrer ouvert alors qu'il venait de se s'en prendre violemment à la crème de la crème de la dissidence (Wolf Biermann, Robert Havemann…). le livre qui ne fait l'impasse ni sur le comportement des troupes soviétiques, ni sur la dictature qui se mis bientôt en place y compris sur l'insurrection générale de 1953 écrasée par les chars (soviétiques eux aussi) a fait un malheur : deux éditions ont été épuisées coup sur coup. Devant un tel succès le livre fut interdit, tout le personnel dirigeant de la maison d'édition congédié et l'auteur réduit au silence (il devint spécialiste de contes pour enfants). Il reste un roman d'un style extrêmement moderne qui traite aussi et surtout de l'opportunisme, du hasard et de l'échec, de la littérature, de l'amour et… de la Bulgarie (pays dans lequel auteur et récitant ont passé plusieurs années comme enseignant d'allemand). Il est temps que l'on découvre ou redécouvre ce « Kundera est-allemand » et au moins ce roman, peut-être le plus grand roman du 20ème siècle.
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