Ni communiste, ni dissident, ni de gauche, ni de droite, l'auteur tchèque Milan Kundera a toujours refusé d'être assigné à une seule identité. Il se dit avant tout romancier. Comment alors écrire l'histoire de celui qui a toujours souhaité préserver son oeuvre de regards biographiques ?
Pour en parler, Guillaume Erner reçoit :
- Florence Noiville, journaliste, critique littéraire, écrivain
- Christian Salmon, écrivain et chercheur au CNRS
#litterature #biographie #kundera
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Il n'existe aucun moyen de vérifier quelle décision est la bonne car il n'existe aucune comparaison. Tout est vécu tout de suite pour la première fois et sans préparation. Comme si un acteur entrait en scène sans avoir jamais répété. Mais que peut valoir la vie, si la première répétition de la vie est la vie même? C'est ce qui fait que la vie ressemble toujours à une esquisse. Mais même "esquisse" n'est pas le mot juste, car une esquisse est toujours l'ébauche de quelque chose, la préparation d'un tableau, tandis que l'esquisse qu'est notre vie est une esquisse de rien, une ébauche sans tableau.
La vie humaine n'a lieu qu'une seule fois et nous ne pourrons jamais vérifier quelle était la bonne et quelle était la mauvaise décision, parce que, dans toute situation, nous ne pouvons décider qu'une seule fois. Il ne nous est pas donné une deuxième, une troisième, une quatrième vie pour que nous puissions comparer différentes décisions.
Je crois qu'un homme et une femme s'aiment davantage quand ils ne vivent pas ensemble et quand ils ne savent l'un de l'autre qu'une seule chose, qu'ils existent, et quand ils sont reconnaissants l'un envers l'autre parce qu'ils existent et parce qu'ils savent qu'ils existent. Et ça leur suffit pour être heureux. Je te remercie (...), je te remercie d'exister
Le vertige, c'est autre chose que la peur de tomber. C'est la voix du vide au dessous de nous qui nous attire et nous envoûte, le désir de chute dont nous nous défendons ensuite avec effroi.
Quand on tue de grands rêves,
il coule beaucoup de sang.
Si tout homme avait la possibilité d'assassiner clandestinement et à distance, l'humanité disparaîtrait en quelques minutes.
Thomas se disait : coucher avec une femme et dormir avec elle, voilà deux passions non seulement différentes mais presque contradictoires. L'amour ne se manifeste pas par le désir de faire l'amour (ce désir s'applique à une innombrable multitude de femmes) mais par le désir du sommeil partagé (ce désir-là ne concerne qu'une seule femme).
Notre vie quotidienne est bombardée de hasards, plus exactement de rencontres fortuites entre les gens et les évènements, ce qu'on appelle des coïncidences.
Nous avons tous besoin que quelqu’un nous regarde.
«Pour qu'un amour soit inoubliable, il faut que les hasards s'y rejoignent dès le premier instant.»