AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,99

sur 34 notes
5
11 avis
4
4 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
François Heibronn rend ici un vibrant homme aux hommes et aux femmes de sa famille, qui ont laissé une trace dans l'histoire du pays. Bien en amont des héros valeureux de la première guerre mondiale, le docteur Ibraïm Cerf Oulman, qui vit dans le ghetto de Metz, est appelé incognito au chevet de Louis XV, sur le point de trépasser après une journée de libations, suivie de traitements inappropriés administrés par un chirurgien aussi imbu de sa personne qu'incompétent. On peut ainsi dire que le bon docteur Oyulman a changé le destin du pays.

Cette anecdote qui fut soigneusement tue, en raison même de la religion du praticien, s'est déroulée lors de l'été 1744, et c'est un autre été qui marque profondément l'histoire familiale, avec les déportations en série. C'est ce lien que tisse l'auteur autour du passé, glorieux ou douloureux, avec en filigrane l'antisémitisme qui se décline tel un fil rouge.

L'épisode du dix huitième siècle est passionnant, par ce qu'il laisse entrevoir de l'état de connaissance de la science médicale de l'époque et des frasques de la cour !
L'aspect plus contemporain offre moins de surprises mais s'inscrit dans un devoir de mémoire à la fois personnel et collectif. La lectrice lambda que je suis risque cependant de se perdre dans la généalogie familiale un peu complexe.

Roman autobiographique et historique qui ne manque pas d'intérêt !

336 pages Stock 1er février 2023

Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          431
Résumé
Août 1744. Sur le chemin de la guerre, le roi Louis XV se voit forcé de faire halte à Metz, terrassé par la maladie. Ses médecins exercent sur lui de nombreuses purges et saignées qui l'épuisent et achèvent pratiquement de le tuer. On le force à confesser publiquement ses péchés, on lui administre les derniers sacrements et on quitte sa cour, l'abandonnant à son triste sort. Et pourtant, le roi ne meurt pas de la dysenterie qui le touche, car un stratagème est monté pour qu'il puisse être soigné par un médecin juif, convaincu que les purges et les saignées aggravent l'état du roi. Isaïe Cerf Oulman guérit le roi en toute discrétion, cachant sa véritable identité à la France entière, si ce n'est une poignée de proches du roi. C'est un héros national qui doit demeurer secret pour ne pas faire scandale auprès de l'Église… Deux cent ans plus tard, pendant l'été 1944, la communauté juive n'est pas mieux acceptée dans le pays, au contraire. Les descendants du mystérieux “empirique” qui a sauvé le roi sont envoyés dans des camps de concentration où beaucoup d'entre eux trouveront la mort.

Commentaire
Les deux récits historiques de ce roman sont contés à l'occasion d'un hommage rendu au Panthéon à l'un des ancêtres de l'auteur. Cet illustre monument devait être une basilique construite sur ordre de Louis XV pour remercier le Seigneur de sa guérison, à laquelle est consacrée la première partie de l'histoire. Puis, la seconde, datée de 1944. En fin de roman, l'auteur conclut par des informations sur les recherches qu'il a entrepris sur sa famille. La première histoire est plutôt intéressante et cocasse, avec de petits airs rabelaisiens. le second récit n'est pas inintéressant, mais le style immersif et XVIIIème siècle du premier récit confronté à l'histoire narrée par la grand-mère, incarnée pendant qu'elle raconte ses souvenirs, donne un trop grand contraste de genre et de style. Je ne suis pas convaincue que le lectorat appréciant un style de récit sera également sensible à l'autre.
Quant au tout début du roman, où la famille se rend au Panthéon, il ne m'a pas happé dans l'histoire.

Structure du récit : 2/5 : le roman débute au Panthéon, où l'on raconte l'histoire de 1744 (pendant laquelle plus aucune référence n'est faite au cadre spatio-temporel du Panthéon, on est complètement immergé dans l'histoire), puis dans la deuxième partie c'est la grand mère qui raconte ses souvenirs de 1944, le mode de récit est donc différent. Ensuite, l'auteur raconte ses découvertes comme dans un carnet de bord. Tout cela reste compréhensible même si les styles sont biens différents.

Personnages : 3/5 : On entre dans la profondeur d'aucun personnage, qu'il s'agisse de l'auteur ou de sa grand-mère. Je pense que ce n'était pas tellement le sujet, mais cela ne rend pas ces “personnages” particulièrement attachants. Les personnages du premier récit m'ont plus touché par leur dévouement à sauver la vie du roi.

Style : 3/5 : le style est clair et compréhensible, malgré un langage un peu XVIIIème siècle rendu nécessaire par le premier récit, ce qui est agréable. Il y a quelques descriptions de repas qui sont intéressantes. Je pense aussi aux essais de style des premières pages du roman, où il y a beaucoup de métaphores, qu'on ne retrouve plus ensuite. Dans les premiers chapitres, le mot “Metz” est utilisé 1 à 5 fois par page.

Intérêt de l'histoire : 4/5 : L'histoire se déroulant en 1744 est assez cocasse, et l'idée d'attacher ces deux histoires également. C'est interloquant de penser que les histoires ne sont espacées que de quelques générations seulement. Les noms de familles auxquels on s'est habitué dans le récit de guérison du roi réapparaissent dans les registres des déportations, c'est dissonant et cela interroge sur la place des Juifs en France. L'idée de filiation est intéressante.

Globalement, j'ai bien aimé la première histoire, la deuxième entre moins dans le style de mes lectures habituelles. Je dirai que c'est le risque de cet ouvrage, mais si vous êtes ouverts à cette idée, l'ouvrage n'est pas iné-inintéressant !
Commenter  J’apprécie          10

Lecteurs (78) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3679 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}