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Critique de Pecosa


Quand un censeur qui considère que le lecteur de polar et/ou de S.F. est le chaînon manquant entre l'homme et le singe, vous déconseille la lecture de J'aurai la peau de Salvador, on a forcément très envie de le lire. Pourquoi tant de haine à l'égard d'André Héléna, "obscur tâcheron du polar", qui aurait écrit le pire roman noir sur la guerre d'Espagne et los "maquis"?
L'idée de départ est plutôt intéressante. Jose Ruiz, Barcelonais un brin anar, marlou à la petite semaine, combattant républicain par opportunisme, voue une haine sans limite à Salvador, qui a eu la mauvaise idée de la lui faire à l'envers au cours d'un braquage, et qui est devenu phalangiste. Entre combats, fuites, escapades, rencontres et repli vers les Asturies avec d'irréductibles "maquis", Ruiz ne peut oublier son ancien complice. Devenu taulier dans un troquet du 18ème, le Catalan raconte son histoire à un Français (Héléna?) qui a bien connu l'Espagne.
Curieusement, la lecture de J'aurai la peau de Salvador s'est révélée plutôt plaisante, et n'était pas sans me rappeler le cultissime Mexicain de Francis Perez Lopez, sorte d'Inglorious Bastards à la sauce républicaine.
C'est vrai que l'Espagne d'Héléna ressemble à celle de Théophile Gautier, que les anars décrits dans le roman n'ont rien à voir avec ceux de la Colonne Durruti, et que l'auteur, qui aurait participé dans sa jeunesse à la guerre d'Espagne, n'y aurait fait qu'un petit tour avant de se faire remonter les bretelles par papa. Les femmes y sont des séductrices manipulatrices ("Mais la garce connaissait ma faiblesse et à quel point elle m'excitait. Elle tendit les bras vers moi, laissant voir à nouveau, entièrement, le côté face de son corps poli. Ah! C'était dur de résister."), les communistes des abrutis, et le héros, un chouïa nihiliste, ne craint rien ni personne avec une paire de cojones de concours. Mais le style est plaisant, l'argot fleuri, avec des phrases bien senties sur les camps de concentration (Ouais! le lendemain il était au camp d'Argelès, un vrai camp de concentration, entouré de barbelés, où l'on dormait en vrac, sur le sable, en plein air, enroulé dans une couverture, devant la Méditerranée, comme consolation, gardés par des mobiles dont il vaut mieux ne pas parler"), la non-intervention, les dictatures, l'anarchisme, le combat des "maquis ("La guerilla, ça a l'air marrant, comme ça, à distance, lorsqu'on la voit au cinéma ou qu'on la lit dans les bouquins, mais lorsqu'il faut se la farcir, c'est une tout autre histoire") et l'exil.
Héléna a la réplique qui fait mouche. Essayer c'est l'adopter, je vais donc lire Les clients du Central Hôtel, ou la Wermarcht Versus Résistance pendant la libération de Perpignan.
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