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Critique de Soukiang


En voilà une lecture qui claque, rapide comme l'air fendu par une lame bien aiguisée, d'une noirceur qui rappelle les meilleurs films du genre, inévitablement, Vendredi 13, Halloween, Freddy les griffes de la nuit, Souviens-toi l'été dernier et bien sûr Scream sont venus à l'esprit, de prendre son pied en voyant se débattre de pauvres et malheureuses proies, il ne s'agit nullement juste de ressentir ce plaisir coupable et sadique de voir à l'écran des scènes d'anthologie du plus bel effet, à base d'hémoglobine qui coule à flot, de voir se patauger dans la mare sanglante de pauvres victimes innocentes fuyant un destin funeste, de prendre part à une certaine délectation, le genre horreur qui a vu décliné nombre de sous-genres et parmi eux le slasher, c'est aussi la vitrine et la métaphore d'une société, d'une époque en proie aux doutes et à l'angoisse de lendemains incertains, chaque slasher s'inscrit dans une perspective plus large que le sujet veut bien le montrer.

De l'écran à la littérature ...

"Suriner, taillader, déchirer, sectionner d'un geste", tel pourrait être défini le slasher, dans une ambiance anxiogène et éprouvée, dans ce dialogue invisible mais pénétrant entre le responsable des méfaits et les autres, tout doit participer à rendre les séquences avec une puissance viscérale et une violence démultipliée, une tension nerveuse et en crescendo, dans l'action incessante, tout doit cristalliser vers une fin explosive pour augmenter encore d'un cran, si c'est possible, les battements de votre coeur, s'il ne vous lâche pas avant ...

Cette région du Nord qui a vu nombre de ses bassins miniers se fermer les uns après les autres, dans cette conjoncture économique qui a tant fait souffrir les habitants, les traces indélébiles sont encore prégnantes dans l'esprit, les plaies difficiles à cicatriser, l'auteur, Elmore Hell en a vu d'autres, qui de mieux qu'un familier du terroir pour en extraire la quintessence, écrire un roman mixant respect de cette région d'accueil en la décrivant avec une certaine affection et d'y intégrer les codes de son genre de prédilection, quand le slasher renaît de ses cendres, le boucher du terril n'a pas fini de hanter le lecteur.

Qui a dit qu'un roman court ne pouvait pas être responsable d'une addiction aussi terrifiante ? du prologue au dénouement, pas de temps à tergiverser, avec force coups et subissant des assauts répétés, un récit cadencé et endiablé, percutant, jouissif, il suffit juste de ne pas louper le train en marche, de suivre l'action et en avant pour une lecture féroce, jubilatoire.
Et de tous les instants, à chaque page, je me suis pris au jeu, qui sera le prochain, comment, par quel moyen, autant de questions qui se verront valser pour le plus grand bonheur des aficionados.

L'intrigue pourra paraître classique de prime abord mais l'essentiel est ailleurs, dans cette lente marche funèbre en gestation, comme le prisme ou l'écho des fantômes du passé, le point d'interrogation ne sera pas seulement à chercher du comment en est-on arrivé là que de passer un excellent moment de lecture, salvatrice, un goût métallique qui vous fera déguster et prendre conscience que le slasher n'est pas mort et ne demande qu'à ressusciter !

Roman renouant avec brio un genre horrifique cher aux fans, une construction implacable, d'une violence brute de décoffrage, sans concession, le plaisir de la lecture est vite devenu une obsession, cette plongée dans la psyché d'un personnage torturé relève d'un parcours sanglant digne des meilleurs, dans cette atmosphère angoissante, saurez-vous trouver une échappatoire ?

Le boucher du terril vous attend ...
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