Citations sur Comment je suis devenu un écrivain célèbre (13)
Le professeur, rappelez-vous, n'est rien de plus qu'un ancien étudiant empoté, à l'âge adulte. S'il était doué pour les rapports humains, il ferait quelque chose de plus cool que de débiter des laïus sur la Renaissance dans le nord de l'Europe à des jeunes de 20 ans en proie aux affres de la gueule de bois.
- Mon vieux, ici, ça cause conseils juridiques. Conseils juridiques ! On est en train de vous rédiger des excuses.
- Des excuses pour quoi ? Tout ce que j'ai dit était vrai.
- ça vient de la direction. Je n'ai aucun contrôle là-dessus. ça me dépasse, maintenant on est au niveau national. Ils passent des coups de fil à droite à gauche. Vous allez devoir peut-être faire vos excuses à Oprah.
- Qu'est-ce que je lui ai fait ?
- Elle est juste... c'est à elle qu'on présente ses excuses.
Si j'entends encore une fois le mot blog je vais aller poser ma tête sur les rails du métro.
« Je croyais savoir distinguer ce qui est bon de ce qui est mauvais. J'ai déniché des livres incroyables, émouvants, j'ai chanté leurs louanges, et les éditeurs les ont rejetés. Ou bien ils les ont publiés, et ils ont vendu un truc comme 54 exemplaires. Littéralement. 54 exemplaires. »
Elle a fini son bourbon.
« Pékin. Je t'ai envoyé Pékin ? Il s'est vendu à 3400 exemplaires. C'est tout. Le total. Et c'était « au-dessus de nos espérances » ! Et encore, il y a pire. Les mauvais ! Ces mauvais livres – des livres épouvantables, qui n'ont même pas de sens, des livres bourrés d'adverbes et de mots inventés – hop, ils se vendent à 10 millions d'exemplaires et on en tire des films. [...]»
Dans le living, j'ai ressorti mon exemplaire de 'L'Enigme Darwin'. Je l'avais lu en l'espace de onze stations sur le trône la semaine après avoir mangé un mauvais pad thaï aux crevettes livré par un Thaï douteux nommé Prik King and I, qui avait depuis été remplacé par un salon de bronzage, aussi mon souvenir du livre était-il un peu flou. Mais bien qu'il ait fait de Tim Drew, selon le Globe, la 44e fortune mondiale, je me rappelais que sa prose aurait embarrassé un CM1 même modestement doué.
En règle générale, je m'efforce de ne haïr personne. La haine, c'est dégueulasse, comme dit la chanson. N'empêche, je hais les critiques littéraires.
Les critiques littéraires sont le plus méprisable, le plus abject ordre de pourceaux qui ait jamais foulé la face de la terre. Ce sont des créatures geignardes, révoltantes, qui satisfont leur propre goût pour la bile en démolissant le boulot des autres. Ce sont des détritus humains. Ils méritent tous d'être frappés par les maladies affreuses décrites dans les plus obscures des revues de dermatologie.
Le sujet, c'est le genre de créatures que nous sommes et la façon dont nous sommes devenus ainsi. D'une façon ou d'une autre, ces personnages de fiction qui n'existent que sous forme de mots sur une page paraissent savoir mieux que moi comment l'on doit mener sa vie. Que la seule façon de vivre, c'est de se perdre.
Vivre sans un endroit paumé constitue un moyen facile de s'assurer une crédibilité d'auteur. Les éditeurs habitent à Manhattan, et pour eux, le Connecticut, c'est la jungle.
si vous croyez que je suis un vieux monsieur stupide qui croit encore en des absurdités comme la vérité, l’amour, la beauté, l’honneur, la fierté, la tristesse et la joie, eh bien vous avez fichtrement raison
Le succès financier d'un auteur est inversement proportionnel à la qualité littéraire de son ouvrage. Prenez les hauteurs de la Bible. Ces andouilles qui passaient leur temps à déchirer leurs vêtements, à manger de la merde de cafards dans des grottes du désert de Gaza et à griffonner des révélations torturées sur du papyrus avant de se faire lapider jusqu'à ce que mort s'ensuive ou de succomber à des épidémies. Prenez Herman Melville, qui parvint péniblement à échapper à ses dettes en fixant les droits de douane sur des caisses de laine d'importation dans le port de New York pendant 20 ans. Pendant ce temps, Pamela McLaughlin, dont les livres se lisent et s'oublient dans le temps qu'il faut pour que le traiteur chinois apporte votre commande, se rend en hélicoptère privé dans une île des Caraïbes qu'elle possède.