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Critique de Colibrille


Ce qui m'a tout d'abord frappé dans "Horrorstör", c'est l'objet livre lui-même. Le concept de ce roman est un coup de génie. On croirait tenir entre ses mains un véritable catalogue Ikea. Avant même de me lancer dans la lecture du roman, je me suis amusée à le laisser en évidence sur une table chez moi. Parents et amis sont tous tombés dans le panneau. "Tiens, un catalogue Ikea". Je leur ai alors suggéré de regarder de plus près la couverture (devant et derrière) et ils ont alors compris la "supercherie" ! Il faut dire que l'illusion est parfaite. Le format, le poids, la typographie, la mise en page, les illustrations, les couleurs... Tout est fait pour nous "tromper" de la plus efficace des manières !

Ce qui est amusant avec ce roman, c'est qu'étant donné la notoriété d'Ikea, le lecteur n'a aucun mal à imaginer Orsk, le magasin fictif dans lequel se déroule toute l'action. Ceux qui fréquentent les magasins Ikea ressentiront d'autant plus vivement les effets de ce huis-clos absolument anxiogène. C'est le décor de l'intrigue qui fait tout l'intérêt du roman. Franchement, écrire un roman d'horreur se déroulant dans un magasin sur le modèle d'Ikea, il fallait y penser ! C'est tellement inhabituel qu'on ne peut s'empêcher d'être curieux. Indéniablement, ce choix est l'atout majeur du roman. Le fait que l'auteur inclut tacitement une critique de notre société de consommation ne gâche rien, au contraire.

Néanmoins, n'allez pas croire que l'écriture est fade et sans intérêt. L'auteur parvient habilement à nous insuffler la même peur que celle ressentie par ses personnages. Si le suspense est très présent, l'humour l'est également. Le personnage d'Amy est représentatif de cet humour, cynique et ironique à la fois. Son personnage possède un franc-parler qui me l'a tout de suite rendue sympathique ! D'autant plus que sous ses airs un peu cassant, la jeune femme possède une facette plus attendrissante. Amy a un statut plutôt précaire puisqu'elle peine à vivre avec son salaire. A travers elle, l'auteur aborde les thèmes épineux des conditions de travail et de la société de consommation.

Bien que séduite par le concept novateur (le souci du détail, l'atmosphère anxiogène etc.) je n'ai pas du tout adhéré à la seconde moitié du roman. En effet, vers la moitié, on bascule du roman d'atmosphère au roman d'horreur. Au départ, le huis-clos joue sur nos angoisses: la nuit, la peur, le monstre qui rôde dans le noir, la perte des repères etc. En fait, on ne voit rien, et c'est ça qui nous fait peur. On est dans l'expectative, l'absence d'objet/personne créant la peur renforce notre malaise, notre angoisse. En gros, notre imagination fait le boulot quoi ! Puis, l'intrigue prend un nouveau tournant et bascule dans le fantastique, dans l'horreur. J'avoue que j'ai été déconcertée par ce changement brutal. D'autant plus, que ce roman est censé être pour les ados. Maintenant que j'ai terminé de le lire, je doute pourtant que je le conseillerai à ce public, sauf à ceux qui ont le cœur bien accroché... L'histoire devient très violente, les scènes de tortures, tant physique que mentale, se multiplient. Bref, je n'ai pas aimé ce virage horrifique adopté par l'auteur.

Quoi qu'il en soit, je ne regarderai plus du même œil les magasins Ikea !
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