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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Comment passe-t-on d'un poste de cadre en agence de pub à la scientologie ? Indépendante, volontaire, bosseuse, Marion ne semble pas être une proie facile pour tomber dans ce genre de piège. Elle a quand même un passage à vide : pression au boulot, fiesta pour décompresser, nuits blanches, alcool et LSD. Et deux petits Guronzan le matin pour attaquer une nouvelle journée.

Dans cette période de doute sur sa vie affective et professionnelle, Marion rencontre la "bonne" personne qui prétend la remettre d'aplomb avec une méthode d'épanouissement personnel. Idée alléchante : enfin quelqu'un l'écoute, elle est bien accueillie dans un groupe, entourée d'affection.
"A cette époque, me lancer dans une nouvelle expérience ne me faisait pas peur. Bonne ou mauvaise, comment savoir si on n'essaye pas ? Ils étaient tous vachement sympas. J'ai foncé." (p. 33)

Tout semble rose. Environnement chaleureux et bienveillant, sport de remise en forme, coaching pour reprendre sa vie en main (et accessoirement apprendre à manipuler les autres). Mais aussi, en parallèle, insidieusement puis franchement : lavage de cerveau, endoctrinement.
On propose rapidement à cette jeune femme dynamique une promotion au sein de la structure, au centre européen de Copenhague. Les adeptes y vivent en collectivité, en dortoirs (pour les 'bleus'). Ils sont coupés de tout contact avec leurs proches et de l'extérieur en général (journaux et livres interdits), et obligés de trimer pour les services de "l'église", mais aussi parce que la fatigue empêche de réfléchir.
Difficile d'en sortir, on vous cuisine quand on sent la motivation faiblir.
Et les membres continuent à surveiller et harceler longtemps après leur départ ceux qui ont quitté le mouvement et voulu couper les ponts.

Pierre Henri et Louis Alloing ont recueilli et mis en image ce témoignage d'une victime de la Scientologie.
Ne connaissant cette "église" que de très loin, via quelques uns de ses célèbres ambassadeurs, j'ai été surprise de ce fonctionnement hiérarchique, avilissant et de cette vie en collectivité.
La question que je continue de me poser : jusqu'à quel niveau de la hiérarchie les membres d'une secte sont-ils sincères dans leurs croyances ?

--- Dans cette collection, un autre album à découvrir : 'En chienneté, tentative d'évasion artistique en milieu carcéral', de Bast.
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Un témoignage édifiant sur les procédés de l'église de scientologie.
Si le graphisme, entièrement bleu, peut gêner, le scénario de cette bande dessinée, complété par un dossier qui revient sur les passages déterminants, explique clairement comment la jeune Marion s'est laissée embrigader par la secte. Déstabilisée par le stress et la pression qu'elle subit au travail ainsi que par une énième déception sentimentale ("Encore une histoire d'amour qui foirait..."), Marion est hameçonnée par un ex, Raphaël, qui lui propose "une philosophie religieuse qui s'appuie sur des techniques scientifiques de connaissance de soi, pour développer le mental des gens. le but est d'améliorer le rapport aux autres, d'avoir une vie plus intéressante, d'oeuvrer pour un monde meilleur". le programme est alléchant, mais ce que ne sait pas la jeune femme, c'est que Raphaël est un recruteur "qui leurre par un discours séduisant et trompeur", en échange de prestations gratuites.

Ce qui intéresse la secte évidemment, ce sont les gens qui ont de l'argent. Car le fameux "programme de purification" s'élève à 1200 euros et chaque "audition" (sorte d'entretien psychologique) à 120 euros la séance... Mais voilà: Marion se sent une connivence avec le groupe ("Pour une fois, quelqu'un me prenait en considération") et la sollicitude de Karine l'auditrice lui procure "un réel sentiment de bien-être" (alors que le but est de recueillir des informations sur elle et de détecter des fragilités qui pourront être utilisées ultérieurement).

Une fois embrigadée, tout s'enchaîne. Marion passe tous les jours chez les scientologues, "un peu comme on se rend au club". Puis on lui propose un contrat de travail, un poste à l'étranger de "pro de la sciento". C'est une décision expresse, on ne lui laisse que 48h pour partir. Sa mère ne cherche même pas à discuter, "elle savait bien que cela n'aurait servi à rien", le dialogue est rompu. A Copenhague, pareil, "pas une minute à soi pour réfléchir", il s'agit d'affaiblir physiquement les adeptes et de les empêcher de penser. Les interdits s'accumulent (pas de journaux, de téléphone, aucun contact extérieur), tout comme les corvées (de rénovation d'immeubles). Aucune liberté, activités esclavagistes (ils sont payés 3 euros la semaine...): les méthodes employées sont "dignes de certains régimes totalitaires"! Abrutie par le rythme d'enfer et le manque de sommeil, Marion sombre dans un état second.

Mais cela ne l'empêche pas de commencer à douter. Sauf que la secte ne laisse pas partir les gens si facilement ("Ils ne vont pas te lâcher comme ça")! "Ils m'abrutissaient de questions. Ils essayaient de me culpabiliser", raconte la jeune femme. Quand enfin elle réussit à s'enfuir, elle subit harcèlement téléphonique, filatures, menaces ("Je me suis rendu compte que ces gens étaient vraiment dangereux"). Il faudra des années avant que l'affaire soit portée devant un tribunal car les scientologues ont des relations haut placées qui enterrent plaintes, rapports de PJ et autres enquêtes journalistiques.
Heureusement le courage de Marion aura permis que son témoignage voit le jour et que "ça serve à d'autres pour ne pas tomber dans le même piège".
Lien : https://www.takalirsa.fr/dan..
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Dans la nuit, une jeune fille court pour attraper son train. Elle désire partir au plus vite, mettre des kilomètres entre elle et la secte où elle vient de passer plusieurs mois éprouvants et éreintants.

Dans la tranquillité du train qui file vers Paris, Marion se souvient de l'itinéraire qui l'a amenée jusqu'ici : publicitaire aux soirées aussi remplies que les jours, en rupture amoureuse et familiale, elle suit les conseils d'un ami qui lui propose de venir se ressourcer, s'épanouir grâce à des techniques scientifiques parfaitement éprouvées. Marion met, avec espoir, le doigt dans un engrenage dont il lui faudra des années pour s'extirper.

Un itinéraire à la fois personnel et emblématique des victimes des sectes.
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Une superbe BD à mettre entre toutes les mains, l'histoire vraie d'une jeune femme qui est tombée dans l'engrenage d'une secte et qui a réussi à s'en sortir. C'est très instructif, le format BD rend cela facile d'accès, et les mécanismes de la secte, sa façon de défaire peu à peu les gens de leur esprit critique sont encore démontés dans un sujet à la fin du volume.
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Livre reçu dans le cadre d un masse critique.
J ai été confronté par une famille embrigadée par une secte. C est une bonne présentation du procédé pour prendre les gens dans leurs filets.
Malheureusement, même sorti de cet enfer, tout n est pas fini ni si clair.
Une présentation bien agréable sous ce format bd, qui permet une lecture aisée.
Un livre à faire circuler de mains en mains afin d informer du danger insidieux.
Merci pour ce partage et ce témoignage
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