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Critique de lependu


Je créditais Noir Désir d'un talent unique : savoir rencontrer dans leur musique les époques que je vivais. Un accord avec l'air du temps, avec la peur, l'ironie, la violence des jours.
Rouge gueule de bois (RGdB) m'a fait la même impression. Si notre époque part en vrille, si l'amitié veut dire quelque chose, s'il faut vivre aujourd'hui parce que tout part à la mort, alors ce livre est vrai. RGdB a raconté mes joies et mes inquiétudes, sur un rythme festif qui ne tient qu'à lui. Je n'ai de jouissance ni des voitures ni de la vitesse, mais j'ai foncé avec Brown dans la Ferrari de Roger Vadim sur les routes de l'Ouest américain, celles d'un monde précipité en hurlant vers le néant.



OK, de quoi est-il question là-dedans ? Fredric Brown, écrivain fantaisiste et alcoolique, se retrouve à errer sur les routes américaines avec le dit Vadim, celui qui découvrit Big Initials B.B.. Je craignais le roman pour initiés du genre (SF), je ne prenais Vadim pour un cinéaste très mineur, surtout préoccupé de dénuder sagement des jolies filles en surfant sur le scandale. Je n'ai pas revu mes préjugés mais j'ai rencontré deux beaux personnages romanesques, qui doivent sans doute une partie de leur mojo à avoir été inspirés de personnes réelles, et qui portent leur propre impulsion littéraire. le roman, genre road-movie, enchaîne les scènes de beuverie et de fusillades, dans un onirisme très sixties avec quelques références imbibées de LSD. Ça pourrait être n'importe quoi. Ça pourrait être inconséquent.
Et non.
Le livre tient la route, par la force de l'écriture, par le souci de vérité de cette dernière. Elle swingue, elle tranche, elle jouit et tient ensemble les deux-cent cinquante pages de ce petit roman (le reste du volume étant occupé par un index hilarant, dispensable et essentiel à l'amateur de cocktails - et par quelques notes floues de l'auteur).
Ai-je dit que c'était très bon ? Pas assez clairement ? Alors oui, voilà : rouge gueule de bois est un très bon livre. Léo Henry est très fort.
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