« Y a-t-il un lien entre ce meurtre et celui de Jacobs ? voulut savoir le journaliste.
- Oui , répondit Glass tandis que l'autre courait derrière lui. Les deux victimes sont nées à l'hôpital. »
La nuit, Salomon Grass suivait les grandes artères, les fils majeurs de la toile, accordant une oreille distraite au babil régulier de la radio, sans écouter vraiment, mais sentant dans ce badinage ininterrompu la ville bouger, respirer, aimer, souffrir et hurler autour de lui, sentant les tristes blessures familières endurées par la peau de la métropole à cause d'une rixe dans un bar d'Oakland, d'une effraction accompagnée de coups et blessures à Concord, de violences conjugales à Consolation. C'était sa ville, c'était son district .
« Une fille délicieuse », dit Keeves en suivant le regard du lieutenant. Il saisit le bras de Glass et ils quittèrent la salle ensemble. « Absolument charmante. » Ce qui, selon le code de sa génération, devina Glass, signifiait complètement, irrésistiblement baisable. Keeves sifflotait, avec une feinte bonhomie, tandis que les deux hommes franchissaient la porte de la salle. « Ab-so-lu-ment charmante. » Oui, c'était bien ça, baisable. Il existait maints synonymes.
des blagues irlandaises pour Malone.Mon partenaire .Tu lui as parlé, tu te rappelles ?
Irlandaises ...Enfin Solly .Il posa les mains sur la table, paumes tournées vers le plafond.Pour montrer q'elles ne contenaient rien."Les irlandais n'ont jamais eu de blagues.La littérature oui, de la littérature ils en ont à foison.Mais des blagues non.Le jour de la distribution de l'humour, les irlandais sont arrivés derniers.
François-Marie Arouet:
"Qui veut faire l'ange fait la bête."
(Prologue)
Merde. Que faisait-il debout sous la pluie à deux heures du matin, par une nuit pourrie du vendredi au samedi, dans la gadoue jusqu'aux chevilles, à discuter théologie avec un bouseux d'Irlandais alcoolo mal dégrossi, assis devant une console d'ordinateur, bien au sec, une tasse de café dans une main et l'autre...
"L'amour des faibles implique toujours une certaine intention meurtrière."
Kôbô Abe
(Prologue de la première partie)