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Critique de Tachan


Après la relecture l'an dernier du premier cycle de Dune écrit par Frank Herbert, même si l'écriture ne m'avait pas emportée jusqu'au ultimes volumes, j'ai eu envie de poursuivre ma découverte de l'univers et Pocket sortant l'ultime chapitre de la saga des Origines se déroulant juste avant, j'ai eu très envie de commencer par celle-ci. Je les remercie de me l'avoir envoyée.

Première remarque et elle est de taille, celle-ci a été écrite dans les années 2010 par le fils de l'auteur d'origine en collaboration avec Kevin J. Anderson auteur de nombreux romans et nouvelles depuis les années 80 et ayant notamment beaucoup contribué à Star Wars, ce qui se ressent ici, comme un effet retour de bâton. Et je dois dire que la plume du fils ne vaut malheureusement pas à mes yeux celle du père. J'ai trouvé la plume de Brian et Kevin très agréable, très actuelle, mais aussi très lisse et sans relief. C'est une écriture passe partout qui fait le job mais c'est tout.

Je m'attendais en plongeant dans les origines de Dune à avoir une histoire complète et indépendante en quelque sorte mais qui me ferait découvrir les arcanes de l'univers juste avant les événements relatés dans le premier tome de Dune. Je pensais par exemple découvrir la vie des Atréïdes et Harkonnen avant qu'ils ne se fassent la guerre sur Arakis. J'ai eu ça mais pas tout à fait. Ce cycle devrait en fait se lire après celui intitulé Dune, La Genèse. Pourquoi ? Parce qu'il y ait sans cesse fait référence comme si on savait parfaitement ce qui s'y était passé et que ce n'est pas mon cas ^^! J'aurais vraiment aimé avoir un bref résumé des événements par exemple en début de tome ou une fiche avec les personnages et leurs relations car clairement cela manquait. de plus, les nombreuses répétitions sur ce qui s'est passé avant agacent vite. Cela manque de fluidité et pour moi un cycle doit pouvoir se lire indépendamment des autres, les auteurs doivent rendre celui-ci accessible à tous.

Venons-en au coeur de ce premier tome. Intitulé La communauté des soeurs, je m'attendais à suivre les premiers pas des soeurs du Bene Gesserit, ce fut effectivement le cas avec l'entité qui les précède, mais ce ne fut pas tout. Les auteurs ont allègrement pioché, sans vraiment rien inventer, dans l'univers de Frank Herbert. Ainsi, nous suivons comme chez le père une intrigue à la fois politique, religieuse, mercantile et plus dans un univers de space opera bien connu. Nous assistons à la transition entre le monde d'avant où la technologie et les robots étaient omniprésents et le monde d'après la guerre contre ceux-ci où tout est à réinventer. C'est une base fort séduisante mais qui n'a pas été exploitée comme je l'aurais aimé.

Les deux auteurs plutôt que de proposer une vaste fresque comme j'aurais aimé, manquent de souffle et proposent à la place, une histoire un peu plate et passe partout où de grandes familles et de grandes institutions s'entre déchirent pour le pouvoir et l'argent. Je m'attendais à plus d'imagination, plus d'ampleur de la part des auteurs. J'ai eu l'impression d'un copier coller de la saga d'origine mixée à un peu de Fondation et de Star Wars... On suit ainsi en parallèle plusieurs histoires de personnages clés : le patriarche Atréïde, son ennemi Harkonnen, l'Empereur en manque d'appui et son frère trop populaire, la Guilde des navigateurs, la future communauté des Soeurs et les Mentats. Tout ce petit monde complote pour lui-même et vise donc à en dégager certains. Seul Vor Atréïde est différent bien entendu... Tout cela a lieu dans des décors connus : de Corrino, en passant par Arakis ou les vaisseaux de la Guilde. Les interactions sont prévisibles ici puisque les ennemis d'alors sont ceux de demain.

Cependant, malgré tout, j'ai pris plaisir à voir les interrogations qu'ils se posent sur la place de la technologie avec ou sans robot et sur le monde à réinventer. J'ai aimé voir certains douter, savoir que le tout robot comme avant peut être dramatique mais se rendre compte que le zéro technologie est impossible aussi, et chercher un entre deux. J'ai aimé voir les prémices de la Guilde et des Soeurs avec l'usage de l'épice et d'autres drogues pour entrer dans l'état nécessaire au voyage intersidéral d'un côté et dans celui pour devenir une Révérende Mère de l'autre. C'était fascinant de suivre leurs expérimentations. J'ai aimé voir l'Empereur en difficulté tandis que son frère et la famille de celui-ci monte en puissance. Cela promet de belles tensions fraternelles. J'ai aimé voir les intrications entre les différents groupes : famille Impériale, Soeurs, Mentats, Atréïde et Harkonnen. J'ai été fascinée par le récit des bribes du monde d'avant et de la guerre contre les Machines pensantes et le père de Vor Atréïde. Donc tout n'est pas à jeter loin de là.

J'attendais juste plus d'un tel univers. J'attendais plus d'invention, plus de souffle épique, plus de nouveaux personnages, plus d'immersion peut-être aussi dans les groupes qu'on connaît. Là j'ai eu l'impression qu'à vouloir raconter trop de choses les auteurs se perdaient et me perdaient. J'ai en même temps eu l'impression d'un récit bien trop délayé. Je pense qu'on peut facilement retiré un bon tiers des paragraphes pour alléger tout ça et le rendre plus incisif. J'avais donc très envie d'être séduite et je sors un peu mitigée par la forme que cela a pris malgré un fond que je trouve séduisant.
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