Au début, je ne l’aimais pas. Parce que les gens raides comme moi, ils aiment pas les gens qui ont compris … la simplicité de l’existence.
Théo trouvait pas la vie simple. Mais il essayait d’être heureux et d’accepter les choses telles qu’elles sont. Comme Montaigne il a dit de faire.
J’aimerais que le rendez-vous soit plus tôt. Parce que pour l’instant, la journée qui s’étire devant moi ressemble à un désert glacé. Vide, froid, sans direction. Un paysage infini où l’ennui règne en maître absolu.
Et que quand il m’a embrassée, j’ai compris que je ne voudrais plus jamais que personne d’autre ne m’embrasse sur la bouche.
Il m’est soudain apparu que j’avais passé ma vie à chercher le bonheur dans la réflexion. Dans le sacrifice, dans le non-dit. Mais eux, tous ces gens autour de moi l’avaient trouvé dans une bière, des bons copains et de la musique.
Le bonheur que je cherchais, je l’avais trouvé. Avec toi.
Théo, il est devenu mon quotidien. Mon soir et mon matin. Le sucre de mon café.
Il insiste sur ce mot. Mélancolique. Comme si c’était une maladie vénérienne.
Même si j’allumais, je ne verrais que l’obscurité. Qu’un paysage aux tons gris.
Toutes les histoires d’amour sont uniques et banales
Parce que ce sont les philosophes qui m’ont sauvée.