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Critique de TableRonde


Coke en stock est un album particulier à plus d'un titre.
Ce n'est plus de l'aventure ; ce n'est pas non plus la recherche d'un ami.
Cet album semble plus s'adresser aux plus grands qu'aux tout jeunes lecteurs.
Il dénonce des trafics en tout genre, notamment humains.
Tintin part à la guerre, à la guerre contre la différence sous un fond de guerre d'émirs. D'aucuns penseront qu'Hergé tente par-là une forme de pardon, avant sa quête de rédemption qu'il entreprendra dans l'album suivant, Tintin au Tibet.
Sûrement dénonce-t-il qu'au XXe siècle il est des formes de racismes beaucoup plus réelles et surtout immensément plus graves que ce qui lui est reproché. En effet, les critiques faites à Hergé, notamment à propos de Tintin au Congo sont totalement ridicules, sans aucun fondement, et surtout totalement hors contexte. Quand je pense que certains ont même poussé le burlesque « lampionnesque » à demander le retrait de son album au Congo des ventes ! Sûrement en a-t-il souffert. Tenez, regardez, Tintin au Congo avait disparu de la liste des albums disponibles dans la quatrième de couverture des Bijoux, album qui précède « Coke en stock » et réapparaît dans la liste de ce dernier album.

Fait très singulier : la couverture de « Coke en stock » montre Tintin, Milou et le Capitaine nous faire face, sur un radeau de fortune, en plein naufrage. Ne serait-ce pas Hergé que l'on voit à travers eux, au bout de notre longue-vue et qui demanderait pardon à ses lecteurs, du moins à ses détracteurs ? Cette couverture est d'autant plus étonnante que nos héros, sur les couvertures de tous les autres albums, ont pris la fâcheuse habitude de nous ignorer, pire sur les trois albums précédents, de nous tourner le dos ! Regardez bien, c'est édifiant !

Cet album c'est aussi un grand rassemblement des personnages, bons et méchants, de Tintin. C'est en effet l'album où apparaissent le plus grand nombre d'entre eux.

Rastapopoulos, le retour ! Il réapparait, déguisé en Méphisto, véritable Moriarty hergéen, prince du mal, celui que l'on n'avait plus revu depuis le Lotus bleu, soit une abstinence de treize albums.

La Castafiore qui, dans ses froufrous et son monde factice « people et artistique », trouve amusant de voir des naufragés au milieu des déguisements des uns et des autres. En fait, elle les sauvera d'une mort quasi certaine. Décidemment, elle aime bien sauver nos héros ; il leur faudra bien trouver une occasion pour la remercier. Il faudra attendre la dernière aventure achevée pour cela. Il est difficile de ne pas penser à La Callas et à son amour d'armateur ?

Le Général Alcazar dont la rencontre fortuite lance l'histoire, un peu à l'instar des 7 boules de cristal.

Oliveira da Figueira, Müller, Allan Thompson, les Cheiks ennemis, Abdallah, Lampion et tant d'autres.

Moulinsart n'est pas en reste avec d'une part le squat d'Abdallah et sa suite, d'autre part le beauf Lampion qui, pas content d'avoir été expulsé avec sa famille lors de l'Affaire Tournesol, vient envahir le parc avec un rallye auto. Pauvre Nestor, il est méconnaissable.
Vous avez compris qu'il n'y avait que peu de place pour les Dupondt (ouf !!) et pour Tournesol qui fut au coeur des six précédentes aventures (Or noir exclu) et qui après avoir inventé un sous-marin de poche, une fusée, une arme absolue à énergie dirigée, se contente ici de patins à roulettes (c'est sur terre et plus reposant pour (presque) tout le monde, il y a moins d'enjeu donc moins de convoitises).

Pour toutes ces raisons, cet album est important pour Hergé.
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