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Critique de Anatemnein


Le Sceptre d'Ottokar est le huitième album de la série de bande dessinée Les Aventures de Tintin, créée par Hergé.

Tintin trouve sur un banc public de Bruxelles un dossier oublié. Il décide de le rendre à son propriétaire, le professeur Halambique, un sigillographe qui, après avoir découvert le sceau du roi Ottokar IV lors d'un congrès à Prague, doit se rendre en Syldavie pour y étudier d'autres sceaux. En le quittant, Tintin découvre que le professeur est surveillé par des ressortissants syldaves. Il est lui-même repéré par ces individus et subit des intimidations, dont un attentat à la bombe qui échoue grâce à l'intervention des détectives Dupond et Dupont. Tintin décide alors d'accompagner le professeur Halambique en Syldavie, en qualité de secrétaire.

Comme il l'avait fait pour L'Oreille cassée, Hergé crée un pays imaginaire pour en faire le théâtre de son intrigue : la Syldavie, petite monarchie de la péninsule balkanique, est menacée d'annexion par la Bordurie voisine, elle aussi fictive. Découvrant le complot qui se trame, Tintin cherche à en avertir le roi, avant de partir à la recherche de son sceptre qui a été volé et sans lequel il ne peut régner.

L'écriture du Sceptre d'Ottokar est fortement influencée par le contexte géopolitique européen de la fin des années 1930. Considéré comme l'album le plus politique de la collection. le récit, dont les premières planches paraissent quelques mois seulement après l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie, dénonce la montée des totalitarismes en Europe, mais il est également présenté comme une défense de la monarchie constitutionnelle belge, elle aussi menacée au tournant de la Seconde Guerre mondiale.

L'album marque la première apparition dans la série de la cantatrice Bianca Castafiore, tandis que les détectives Dupond et Dupont occupent une place plus importante que dans les précédentes aventures, faisant le plus souvent rire le lecteur à leurs dépens.

Pour conclure, le spectre d'Ottokar est l'un de mes albums favoris de Tintin car outre son inscription dans L Histoire, l'album développe un certain nombre de thèmes philosophiques, comme la question de la légitimité et de la permanence du pouvoir, le dilemme moral ou encore la problématique de l'identité. Je trouve également qu'Hergé a montré une grande source d'inspiration et de créativité dans celui-ci: sa construction de la Syldavie et son histoire, la reprise de l'Air des bijoux de Faust par la Castafiore, ses clins d'oeil à l'écrivain Curzio Malaparte...
J'apprécie également le fait que les personnages secondaires, mais récurrents des albums de Tintin, prennent plus de place que les tomes précédents dans l'histoire, cela donne le quelque chose en plus qu'il fallait pour faire évoluer les scénarios d'Hergé.
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