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Lorsque j'ai fermé ce court roman, il m'a fallu de longues minutes pour rassembler mes émotions, me rassembler moi même.
Ce livre ne se lit pas. Il s'éprouve, se ressent.
On pose nos pas dans ceux de ce père endeuillé.
On palpe la douleur, la colère et ce cri sans fond.
Les souvenirs s'égrènent, avec amour.
Les mains s'étreignent et nous avec.
Le cheminement est long, la vie reprend lentement ses droits.
Il n'y a pas encore de sourires. Juste ce regard qui se pose un peu au delà de la forêt. Au delà d'une chambre à jamais vide.
Un petit bijou !
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Difficile d'évoquer la beauté d'un livre qui traite d'un sujet aussi grave : la perte d'un enfant; voilà une douleur que personne ne devrait connaître. C'est pourtant ce qui arrive au narrateur qui découvre son petit garçon de 17 ans (parce qu'on est toujours un petit garçon ou une petite fille aux yeux de papa ) mort durant son sommeil... commence alors pour le père un adieu sans fin depuis la colère, le désespoir vers l'acceptation. Et c'est beau comme un Avé Maria à capella dans une église, comme un arbre dépouillé de ses feuilles et pris par les glaces de l'hiver... Un hiver qui est un peu le troisième personnage de ce court récit entre le père éploré et le fantôme du fils parti trop vite. Un livre que vous refermez avec un grand soupir de compassion et les yeux mouillés et pourtant enchanté par cette écriture étrangement légère et poétique malgré un chagrin si lourd et si réel.
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L'indicible à pas feutrés.
Le lecteur entre par effraction dans ce livre pour ceux qui n'ont pas vécu cette perte, cet état d'être un parent orphelin de son enfant.
Pour ceux qui connaissent ce drame je pense que le texte doit résonner et les délivrer, car la justesse des différentes phases, les mots employés, les images suscitées sont d'une justesse lumineuse.
Le narrateur est le papa de Fabius 17 ans, la veille au soir il avait de la fièvre due à la grippe.
Au matin, le père ouvre les yeux sur un jour nouveau, et immédiatement l'anormalité du silence de la maison ressentie au plus profond de sa chair lui fait pressentir le drame.
En entrant dans la chambre de son fiston, il sait, de façon irrémédiable qu'il ne respire plus.
Il appelle les secours et pour ce père il y a dissociation, son corps lâche, l'esprit se vide et est englouti dans une lumière noire et son coeur tambourine à contre-temps, à contre-coeur.
Il est entouré par Christian, puis Anna la maman de Fabius dont il est séparé depuis 16 ans.
Mais il est seul, comme jamais et pour toujours.
« C'est impossible, ce n'est pas vrai, ma vie gisait là devant moi, les yeux éteints, ma vie, mon fils. »
La météo est de la partie, la neige recouvre tout de sa lumière blanche et étouffe toutes velléités de vie sans le sortir de cette enveloppe noire.
Ce papa-narrateur n'a pas d'autre nom que ce statut, cela renforce à la fois cette descente aux enfers et permet à chaque lecteur de ressentir au plus profond de lui-même ces émotions dévastatrices, ce vide abyssal.
Il y a une telle précision dans la description de ce séisme de souffrance que tout affleure dans la chair du lecteur. Qui y a-t-il de plus horrible que la perte d'un enfant ?
Sur le chemin du calvaire il y a le refus, puis les mots qui disent par fragments l'incompréhension, la colère, la révolte et surtout l'impuissance.
Les phrases sont fortes et nous transpercent jusqu'au vertige.
Il y a dans ce texte une réelle poésie, une lumière : celle de ceux qui savent.
Je ne sais comment dire que cette douleur est aussi très lumineuse, comme le soleil se reflétant sur la neige.
La beauté du style m'a fait penser à la tâche du lissier qui met en laine une oeuvre en alliant plusieurs techniques de combinaisons de fibres et de couleurs. le résultat offrant une tapisserie de Bayeux ou d'Aubusson.
©Chantal Lafon

Lien : https://jai2motsavousdire.wo..
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Le portrait lumineux d'un fils décédé, par-delà le naufrage du deuil.

Comment dire l'obscurité, la pétrification du réel que représente la perte d'un fils ?

Simplement fiévreux, Fabius, le fils du narrateur d'«Adieu sans fin» est décédé pendant son sommeil à l'âge de seize ans, au début d'un hiver rigoureux, un hiver saturé de neige et de nuit pour son père.

«Ce furent des jours sans lumière. La maison sombre était tout ce qui restait au monde. Dans cette demeure évoluaient des êtres que je connaissais de longue date, des proches, des amis, et pourtant j'étais seul avec le gouffre noir au fond de moi. le pire, c'était quand il me fallait dormir. le sommeil est un assassin. le sommeil m'a volé mon fils. le sommeil est un poison qui s'instille sans un bruit dans mes veines. Je me cabrais contre lui, mais j'étais à bout de forces, l'épuisement avait raison de moi et m'entraînait dans les chambres obscures. Je plongeais dans les eaux d'effroi, je me réveillais en sursaut, je criais. Il n'y avait pas de refuge, il n'y avait pas d'issue. L'épouvante était partout, elle s'insinuait dans mes veines, elle attendait patiemment que la fatigue me terrasse. Alors je lui étais livré tout entier.»

La suite sur mon blog ici :
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Un matin, un sombre pressentiment assaille le narrateur: la maison est trop silencieuse...... En entrant dans la chambre de son fils de 17 ans, il découvre son corps sans vie.
Comment réagir à un tel drame? Comment surmonter cette perte? le narrateur nous relate le chemin qu'il emprunte et les limbes dans lesquelles il erre.
Ce roman est perturbant de par son thème. Il est à aborder en pleine connaissance de cause, à mon avis. le texte est pudique et non mélodramatique. C'est sobre, simple, sincère. Cette histoire n'est pas là pour faire pleurer dans les chaumières mais raconte la profonde, très profonde douleur de la perte d'un enfant.
Touchée personnellement plus ou moins indirectement par cette expérience, j'ai identifié le narrateur à un membre de ma famille. Beau témoignage.
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Ecrire sur la perte d'un être cher, a fortiori celle d'un enfant, est une démarche risquée... c'est avec beaucoup de talent et de sensibilité que Wolfgang Hermann s'y est attelé.

Atteint d'une simple grippe, le fils du narrateur -Fabius, dix-sept ans-, décède brusquement. Il venait d'emménager chez son père, ses deux parents étant séparés depuis sa petite enfance.

C'est tout le processus du travail de deuil que dépeint Wolfgang Hermann.

D'abord, le vide. La vie devenue en l'espace d'un instant dépourvue de sens, et l'impression de ne plus faire partie d'un monde que l'on habitait jusque-là avec une évidence naturelle.

Ensuite, la survenance d'une douleur insondable qui s'exprime par un assombrissement général de l'environnement, comme si la lumière et le temps eux-mêmes étaient morts. le corps qui lâche, en écho au brouillard qui anesthésie toute énergie vitale.

Puis l'amorce progressive d'une sorte de cicatrisation. La souffrance, devenant plus palpable, plus dicible, peut être affrontée. L'égrènement du temps, exprimé par le passage des saisons qui mine de rien pénètre l'inconscient de ses manifestations (l'arrivée de la première neige, la floraison du printemps), réinsère dans l'existence. le soutien des autres -l'ex-femme avec qui l'on renoue, alors que l'on se tient tous deux "au bord de la fosse", la petite amie du fils dont on se rapproche-, les souvenirs évoqués ensemble apaisent en faisant surgir par-dessus le drame les bonheurs définitivement acquis.

Émerge alors, au bout du tunnel d'images angoissantes où l'on se sentait enfermé, non pas le salut ou une franche délivrance, mais un faible rai de lumière auquel on se raccroche instinctivement, vers lequel on avance, comme poussé par un flux imperceptible mais puissant : c'est la vie qui attend.

Quel beau roman que cet "Adieu sans fin". Loin de tout auto apitoiement, de toute ostentation dans la détresse, Wolfgang Hermann suscite pourtant à la fois plaisir et empathie, grâce à une osmose réussie entre élégance et sincérité.

L'écriture est travaillée, sans que transparaisse l'effort qu'a dû nécessiter le souci de justesse a priori primordial pour l'auteur. Comme si écrire la douleur, en un réflexe de survie peut-être inconscient, était un moyen de la dépasser, l'effort réclamé par le style et la structure permettant la prise de distance.

Le résultat, c'est un texte à la fois simple et beau, poétique et bouleversant.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Le chemin d'un père pour retrouver le vent, la douceur et la lumière. Au travers de l'évocation délicate des souvenirs avec son fils brutalement mort, le narrateur renoue peu à peu avec le fil de la vie autour de lui. La maison redevient peu à peu le lieu d'un autre rapport au monde. Ce livre est aussi celui de la résurrection d'un amour.
Une écriture densément légère, beaucoup de pudeur qu'on sent imprégnée d'un deuil personnellement traversé par l'auteur, et un profond sentiment de paix traversant le livre comme une brise chaude et légère qui ranime la Vie.
Ce livre est un souffle, savamment maîtrisé et pourtant demeurant spontané dans le partage de l'intime et de l'indicible.
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Cet adieu sans fin, c'est celui d'un père pour son fils mort subitement à l'âge de 17 ans. L'auteur, qui a lui-même perdu un enfant, affirme pourtant que le texte n'est pas autobiographique. Peu importe, car le récit n'est pas un simple témoignage, il est oeuvre littéraire, et à ce titre, la force d'évocation de l'écriture concourt à donner au texte toute sa puissance. On suit, au fil de plusieurs mois, le parcours de ce père, dont on ignore même le nom, de l'abattement total jusqu'aux premières lueurs d'un retour à la vie. Alors certes le sujet est triste, mais le texte n'en est pas lugubre pour autant. Les mots sont justes, ils transcrivent avec grâce ce qui semble pourtant indicible. Alors que plus rien ne semble avoir de prise sur le père, la succession des saisons marque le temps qui passe. Sur le même sujet, on peut lire le texte poignant de la poète danoise Naja Marie Aidt.
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Avis Adieu sans fin de Wolfgang Hermann

La mort d'un enfant doit être le pire supporté par un père, une mère. Déjà, un parent se fait du souci pour son enfant tout le long de sa vie. Ce n'est pas dans l'ordre des choses qu'un enfant parte avant son père et sa mère, surtout lorsqu'il est adolescent. Dans ce récit, l'auteur narre la descente de ce père qui découvre son enfant mort. Il le sait, il l'a senti avant d'entrer dans la chambre. La mort est relatée avec son silence et la découverte du corps.

Le temps passe mais la douleur est toujours aussi présente, elle s'immisce partout, pour cet homme qui n'a pas élevé ce fils mais qu'il retrouvait de temps en temps. Il a vécu, avec lui, dernièrement et cela a été la meilleure expérience de sa vie. L'auteur nous raconte les souvenirs de ce père, entrecoupés de la noirceur due au deuil. Tout est à l'image de ce qu'il vit, la maison, la ville. Il n'a plus goût à rien, il se laisse dépérir. La douleur d'ailleurs le rend malade. Il fait même une Expérience de Mort Imminente où il semble retrouver son fils chéri.

Dans son malheur, heureusement que la mère de son fils est là et qu'elle l'aide. Elle semble forte. Pourtant, elle doit avoir autant de chagrin. On apprend leur histoire. Etre parent jeune n'aide pas forcément.

Cet enfant, pourtant, ne semble pas avoir souffert de la rupture de ses parents. le lecteur apprend à le connaître grâce à son père, ses amis et sa petite amie. Il sait se faire aimer de tous.

Personnellement, je ne sais pas comment je réagirai si ma fille devait mourir. le récit ne m'a pas profondément touché car je ne me suis pas reconnue puisque je n'ai pas vécu ce type de situation.

Lu dans le cadre de Masse Critique de Babelio.

Résumé de Adieu sans fin de Wolfgang Hermann

Fabius, jeune homme de 17 ans, vivait chez son père.

Il décède brutalement pendant la nuit. C'est son pèreW qui le trouve.

Commence alors une douleur insurmontable pour cet homme.
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