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Citations sur Fresnes, histoires de fous (87)

... Tout est banalisé... banalisé...", répète en boucle Mélanie.
L'équipe de l'UCSA le dit d'une autre manière : "Les soignants qui ne craquent pas rapidement mettent en place inconsciemment une forme d'oubli de la violence." Sinon impossible de tenir.

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... demander au magistrat une mise en liberté provisoire. La psychiatre contacte la juge, lui explique la situation [...]. "Vous avez certainement raison, madame, mais l'opinion publique ne comprendrait pas, je la maintiens en prison." [...] "Mais si la juge accepte de me mettre en liberté, comment elle peut être sûre que je ne vais pas recommencer ?" Réponse de la psychiatre : "Et si vous faites de la prison et que vous sortez un jour, comment on pourra être sûr que vous n'allez pas recommencer ? Si vous sortez, c'(est pou aller vous faire soigner, avec un suivi judiciaire." Une réponse de bon sens. Mais les sociétés gouvernées par la peur ne sont plus accessibles au bon sens tandis qu'elles se donnent à elles-mêmes les moyens d'avoir plus peur encore.

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"Faut-il empêcher une femme de se suicider quand elle a tué ses enfants ?" Le médecin chef du SMPR a posé la question lors de la journée de prévention du suicide. Pour apporter aussitôt sa réponse : "C'est une question philosophique qui n'est pas celle du psychiatre, il faut poursuivre notre mission quoi qu'il en soit."
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La directrice est convaincue que ces [mères infanticides] qui assassinent ceux qu'elles aiment le plus n'ont pas leur place en prison. Elle ne comprend pas l'obstination de la justice et interroge : "Madame de Beaurepaire, vous croyez que c'est nous qui sommes malades de les trouver malades ?" Pas du tout, répond le médecin chef, pour qui l'infanticide est "un authentique problème psychiatrique, un trouble mélancolique, qui mène à l'impossibilité de distinguer entre soi et l'autre. On a parlé à son sujet de meurtre altruiste, mais la société ne le prend plus en considération, elle ne retient que le meurtre d'un enfant". Comme la plupart des mères infanticides, celles de la maison d'arrêt des femmes ont voulu se tuer après avoir tué leurs enfants. Elles ont essayé, ses sont ratées, ont passé de longs mois à l'hôpital général, puis psychiatrique, avant de se retrouver en cellule à Fresnes. Elles méritent qu'on leur consacre un livre, et pas uniquement quelques lignes au détour d'un chapitre, le meurtre de ses propres enfants est un acte tragique qui vaut qu'on s'y attarde.
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Victimes des hommes dehors, les femmes le restent par l'absurde en prison, simplement parce que leurs persécuteurs sont plus délinquants qu'elles.

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Elles sont si peu nombreuses les femmes, qu'on les aurait presque oubliées : 4% seulement de la population carcérale. C'est que les femmes résistent au crime.

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La psychiatre arrache chaque mot à l'homme qui lui fait face, comme si le langage s'était perdu dans une région trop lointaine, sur le terrain de la guerre ou dans le désordre de son esprit par les voix inamicales qui lui gèrent des "choses" qu'il n'a "pas envie de faire".

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... parfois dans la nuit les gens veulent se fixer dans ma tête... on me harcèle depuis ce travail.
- Et vous ne prenez aucun traitement ?
- Il faut que je reste éveillé... j'ai peur autrement de ne pas voir celui qui va me tuer. Ce n'est pas la mort qui me fait peur... je suis en prison, ils m'ont déjà tué, j'ai peur de ne pas voir celui qui va me tuer...
[...] "C'est une paranoïa délirante, il n'a rien à foutre en taule ...
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Quand il est arrivé à l'hôpital de Fresnes, fracturé de toutes parts après son saut sous le bus, la psychiatre de l'hôpital l'a trouvé si fou qu'elle l'a laissé sans traitement ou presque. Elle voulait que les experts le voient tel qu'il était au moment des faits, et non quelques mois plus tard sous neuroleptiques. Peine perdue. Les deux experts l'ont trouvé "toujours cohérent, jamais délirant, ni déprimé sur un mode mélancolique." Véronique Decoux, qui le suit à l'UPH, n'en est pas revenue. Son diagnostic à elle se situe à l"exact opposé : schizophrénie paranoïde soignée par la toxicomanie. "Il ne faut jamais oublier la puissance psychotrope des produits de toxicomanie."
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... ici tout est surprenant, alors rien ne surprend plus personne.
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