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Critique de carolitne


Ça commence par une traduction. Des mots prononcés dans la langue de victimes qui peinent à trouver leur équivalent dans celle de leurs bourreaux, tant ils sont porteurs d'une vérité occultée, d'une mémoire niée. Des mots tus, cachés, secrets. Des mots qui en disent d'autres, enfouis dans l'inconscient collectif d'une société traumatisée, révélateurs d'une réalité qu'elle aura voulu oublier, d'un passé sur lequel elle aura voulu tirer un trait. Des mots qui se fraieront leur chemin dans sa conscience et dans celle d'Eva ; personnage incarnant le difficile devoir de mémoire auquel fut confrontée l'Allemagne de l'après-guerre. Traductrice lors du « second procès d'Auschwitz » en 1963, malgré les réticences de sa famille, symbole d'une génération réfugiée dans le déni, elle accompagnera les siens dans la prise de conscience des atrocités des camps, de l'horreur nazie, tout en découvrant la réalité sur son histoire familiale. Brisant ainsi l'innocence nourrissant son personnage. Une innocence s'expliquant par l'ignorance et le silence qui entourent Eva mais qui malheureusement confère souvent à la naïveté, voire à la naisierie. Et qui, si elle accentue fort à propos le contraste avec la cruauté d'une réalité qu'elle vient ainsi renforcer, elle l'en éloigne tout autant tant elle enferre le récit dans des considérations sentimentales et romantiques. Détournant souvent l'attention du lecteur du procès vers lequel il aurait justement du être aimanté.
Si le choix du sujet permet de mettre en évidence la problématique du sentiment de culpabilité du peuple allemand et le devoir de mémoire auquel il fut confronté, je regrette que la narration et le style soient par trop simplistes, si peu dense et complexe. Une lecture comme une première approche de cette question sensible, qui mérite d'être approfondie.
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