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Critique de Merik


La bigorexie (ou sportoolisme), un terme récent pour qualifier ces fondus de sport capables de se lever à pas d'heure pour avoir leur dose d'effort avant le boulot, pour mieux se sentir vivre quand les autres préfèrent dormir. Une maladie reconnue par l'OMS, depuis 2011.
Après nous avoir révélé avoir refusé un poste en présentiel et en CDI pour préserver sa pratique quotidienne de 4 à 5 heures, Servane Heudiard se sentira poussée à se justifier auprès de son employeur éditeur, qui la fait travailler en free-lance et à distance. Pourquoi pas un récit de sa bigorexie, dès lors ? Voilà comment est né le projet de ce témoignage.

Où l'on y apprend que Servane a un profil d'hyperactive, en plus d'être perfectionniste, en manque de confiance et de reconnaissance dans le milieu où elle débarque avec ses parents, toute petite déjà. Il n'en faudra guère plus pour organiser très tôt sa vie autour de l'activité sportive, du vélo à l'aviron, en passant par le roller ou la marche, plus rarement la course à pied. Sa vie professionnelle s'accommodera de liberté en free-lance, statut idéal pour ses shoots quotidiens d'adrénaline, d'endorphine, de dopamine ou de cannabinoïdes. Jusqu'à l'accident, ou même les accidents, et la prise de conscience de son addiction.

Intéressé par le thème, je suis resté en lisière de ce récit, comme si tout cela ne me paraissait pas si grave, comparé à d'autres addictions. C'est un peu le problème avec le sujet, « cette ambivalence de la bigorexie, qui peut se révéler tout autant salvatrice que destructrice ». Certes c'est problématique, mais est-ce que cela empêche complètement de vivre une vie professionnelle épanouie, une vie de famille accomplie ? Si Servane Heudiard est restée célibataire, son activité professionnelle a été plutôt riche semble-t-il, elle a même eu le loisir de pouvoir l'organiser autour du sport.
Cela reste néanmoins un témoignage courageux et détaillé (parfois un peu trop, ou avec la sensation de redondances), notamment sur les raisons parfois ridicules qui poussent le sport-addict à consommer, un témoignage qui apporte aussi quelques éléments de réponses, ou des pistes de solutions pour qui a transformé sa passion en addiction.

La parole pour finir à ma grand-mère qui pourtant n'était pas sportive, mais avait quelques dictons fétiches dont celui-ci, souvent entendu : « le trop et le peu gâtent le jeu ».

Merci à Babelio et les éditions Bold pour l'envoi de ce livre dans le cadre de masse critique.
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