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Critique de leslivresdecamille


Mon résumé: C'est son accent qui l'a trahi. La fillette a deviné qu'il n'était pas britannique malgré une belle maîtrise de la langue. L'homme est ce qu'elle redoutait le plus: un soldat allemand. Nous sommes en juillet 1940, à « Greyfriars », nom donné à la maison familiale d'une famille traditionnelle anglaise. L'été caniculaire étouffe le petit village perdu dans le Suffolk qui est devenu un no man's land. Les seules âmes présentes sont les leurs. Celles de Lydia et d'Heiden.

Lydia est une enfant du pays. Envoyée dans le pays de Galles pour être davantage en sécurité elle a fugué pour retrouver son univers, son home sweet home. Malheureusement sa mère n'est plus à la maison. Son frère, Alfie, et son père ont, quant à eux, été envoyés sur le front.

Heiden n'est pas arrivé là par hasard, il se pourrait que l'invasion allemande ait commencé… Se jaugeant mutuellement, les deux protagonistes vont, pendant quatre jours, s'apprivoiser. Enfermés dans la maison, mais aussi dans leurs mémoires, ils retracent silencieusement les derniers événements jusqu'à trouver leur point de convergence.

Mon avis: C'est un bon premier roman qui, bien que souffrant de quelques déséquilibres, annonce un beau potentiel. L'intrigue est habilement menée et invite le lecteur à tourner les pages pour « savoir » et « comprendre »; même si j'ai eu ma petite idée sur le comment du pourquoi, j'étais bien curieuse de voir comment l'auteur allait me conduire au point de chute!

Le point fort du roman réside donc dans le tissage de l'intrigue qui insère deux visions, celles de Lydia et d'Heiden, broyées dans un système qui les dépassent. Passé et présent s'entremêlent progressivement et nous laisse découvrir des vies brisées pour lesquelles l'avenir à construire est la seule raison d'être. Nous les apprécions chacun à leur tour, tandis qu'eux-mêmes apprennent à supporter cette colocation improvisée.

Le personnage d'Heiden, de prime abord détestable du seul fait de son implication dans la machine du IIIe Reich, est fouillé et devient attachant, notamment parce qu'il n'est pas militaire de métier. En revanche, chez Lydia la grosse imperfection est d'avoir mis en exergue sa féminité alors qu'elle n'est qu'une pré-ado rêveuse qui traîne son ours en peluche partout où elle va.

Leurs attitudes à tous les deux ne sont pas toujours très convaincantes. Je n'ai pas d'exemples précis, c'est davantage du ressenti qu'une vraie critique objective. Ce qui manque à ce roman c'est peut-être ce « petit quelque chose » qui aurait pu le faire basculer dans la catégorie à lire absolument; le sujet ayant déjà été exploité, bien que parfaitement maîtrisé du point de vue de l'écriture, essaie de sortir du simple cadre manichéen, mais ne m'a pas suffisamment touchée. Quoi qu'il en soit, indépendamment de ces gênes, je tiens à souligner la qualité d'écriture qui contribue à porter cette histoire dans l'Histoire.

Eu égard ces bémols, j'ai sincèrement apprécié ce livre et ai tourné les pages avec entrain. L'auteur en a sous le pied et une moins grande retenue dans ses écrits lui sera prometteur.
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