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Critique de sandrine57


A Osaka, dans les années 70, des enfants découvrent le corps sans vie d'un homme dans l'immeuble abandonné qui leur sert de terrain de jeux. Il s'agit d'un prêteur sur gages. Assassiné et délesté du million de yens qu'il avait sur lui ce jour-là, il laisse derrière lui une veuve et un enfant de 10 ans, Ryoji. Crime crapuleux ou vengeance liée à ses affaires, la police piétine jusqu'à ce que l'enquête la mène vers une veuve désargentée qui élève seule sa fille Yukiho, camarade d'école de Ryoji. Elle est la dernière à avoir vu le mort et les soupçons de la police se tournent naturellement vers elle. Mais son petit ami et éventuel complice décède dans un accident de la circulation et elle-même meurt asphyxiée par le gaz dans sa maisonnette délabrée. Yukiho est recueillie par une riche tante, le temps passe et l'enquête s'éteint.
Pourtant, Sasagaki, le policier des débuts n'a jamais baissé les bras. Vingt ans après, il rouvre ce dossier qui n'a jamais cessé de le hanter et décide de trouver le meurtrier de l'usurier avant de prendre sa retraite. Il interroge à nouveau les témoins de l'époque et se rend à Tokyo où vit Yukiho. Elle est devenue une très belle femme, mariée deux fois, et connaît un certain succès dans les affaires. Mais derrière cette vie parfaite, Saga découvre des crimes, des agressions, des chantages, des zones d'ombre et des mystères. Et si Yukiho affiche sa réussite, Ryoji est plus discret. Insaisissable, il semble vivre de petites combines, dans l'illégalité, en marge de la société. En s'approchant d'eux, Sasagaki ouvre la boîte de Pandore...

Un polar époustouflant qui tient du roman noir mais aussi de la fresque sociale. Autour des deux personnages dangereux et mystérieux que sont Ryoji et Yukiho, c'est en effet toute l'évolution de la société japonaise depuis les années 70 que nous décrit le brillant Keigo Higashino. On peut voir l'arrivée des nouvelles technologies, l'apparition des cartes de crédit, le boum des jeux vidéo et les premiers piratages qui en découlent. Mais aussi l'émancipation de la femme qui tend à sortir du rôle d'épouse et de mère pour chercher à faire une carrière.
C'est un roman qui se dévore malgré ses presque 750 pages. Cela tient à son ambiance délétère, inquiétante, à ses deux personnages, lui, sombre, fuyant, elle, angélique, trop parfaite, à la façon qu'a Higashino de nous installer dans son histoire, en semant des indices, en livrant quelques pièces du vaste puzzle qu'il a conçu, en nous trompant, nous manipulant, pour finir en apothéose par une révélation aussi bouleversante qu'inattendue. Il faut lire Higashino, un maître du polar japonais.
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