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Critique de Bookycooky


Les Japonais sont capables de maquiller même la prostitution en une institution pleine de délicatesse, de finesse et même de la qualifier d'honorable 😊! Bien qu'ici elle ne soit pas au coeur de l'histoire, celle-ci se passe à la fin du XIX e siècle , dans le Yoshiwara, le quartier des plaisirs d'Edo, ancien nom de Tokyo. Nous y suivons des enfants au seuil de l'adolescence, au coeur d'un monde révolue qui font l'apprentissage de la vie. Parmi les nombreux personnages, le récit évolue autour de deux garçons et une fille Midori , fille de gardiens d'une maison de repos, dont la soeur est geisha et dont elle va probablement en suivre l'exemple. Un quartier où la femme objet de convoitise, au métier de courtisane nullement considéré méprisable et à la suprématie indéniable, le nom d'oiran ,courtisane de classe supérieure est une marque de respect. Alors que les hommes , enfants, basculent entre voyous et dociles , adultes, ils se débrouillent comme ils peuvent , comme le bonze qui occasionnellement ouvre boutique ambulante sur le terrain vague et fait vendre à sa femme , des épingles à cheveux à la criée.
Seulement 100 pages pour une lecture ardue, un texte dense, touffu, bourré de termes spécifiques japonais, qu'on peut consulter aux notes de la fin, aux nombres de 103 😊. de nombreux détails et personnages nous font vivre une vie de quartier d'une époque intéressante, agrémentés de fêtes multiples, d'images touchantes, dont celle d'un des deux jeunes garçons polissons qui casse la lanière de sa sandale devant la maison de Midori, en apparence son ennemie , alors que la pluie bat son plein , il est trempé; elle veut l'aider, lui se sent obligé de l'ignorer, …..c'est délicat , fin, émouvant et se conclue par une magnifique image «  la jolie étoffe de yûzen à tâches rouges imprégnées des sentiments de Midori resta abondonné et désormais inutile à l'extérieur du portail. »
J'avais déjà lu des nouvelles de Ichiyo Higuchi, qui m'avaient beaucoup émues. Une grande écrivaine qui me touche pour la seconde fois, malheureusement disparue très jeune elle n'a pas d'autres livres , du moins pas traduit à ma connaissance.

« Grâce à ton amour, sur la couche d'une brève rencontre …. »
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