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Critique de mjaubrycoin


L'épidémie de Covid 19 qui a lourdement impacté le monde contemporain ne peut qu'inciter les historiens à rechercher dans le passé comment nos ancêtres se sont positionnés face à ce type de fléau et quelles furent leurs techniques de gestion de crise.
Françoise Hildesheimer relève le défi avec cet essai érudit dans lequel elle multiplie les sources historiques, incluant dans son texte de larges extraits de documents administratifs émanant pour la plus grande partie des Parlements de Paris ou d'Aix ( au risque, il faut bien de dire, de mettre en difficulté le lecteur peu familiarisé avec le langage du grand Siècle ...).
Malgré cette remarque préliminaire, l'essai demeure intéressant car il décrypte ce phénomène récurrent qu'est une crise sanitaire majeure rappelant combien celle-ci est révélatrice des failles et des faiblesses de la société qu'elle traverse.
En raison de sa position géographique et de son rôle prépondérant dans le commerce international en Méditerranée, Marseille a joué le rôle de capitale sanitaire du pays avec l'instauration de lazarets, de quarantaines et la diffusion d'une règlementation sévère censée éviter la propagation des épidémies.
La gestion des épisodes de peste (mais aussi d'autres maladies) a largement contribué à renforcer le rôle de l'état au fil des siècles et le pouvoir politique s'est fait un devoir d'intervenir pour préserver la santé publique.
L'auteur analyse avec soin les mécanismes mis en oeuvre pour combattre les crises sanitaires et égratigne au passage le concept encore trop présent dans les esprits de confinement, cette mesure qui , selon elle, décuple le mal en enfermant ensemble malades et bien portants, faisant courir à ces derniers un risque accru de contracter la maladie.
Elle ajoute même en page 155 de son ouvrage cette réflexion curieusement actuelle "le confinement en tous temps, a constitué une mesure panique de contrôle social dont l'absurdité est la règle "
Finalement, l'analyse du passé serait elle vraiment inutile pour appréhender le présent ? C'est ce que l'historienne conclut quand elle affirme que l'on ne saurait résoudre les problèmes du présent avec les concepts du passé (Page 195).
Il me semble pourtant que l'histoire ne cesse de se répéter et que sans adhérer pleinement à la philosophie de l'éternel retour chère à Nietzsche, il est judicieux de tirer les leçons du passé pour éviter de commettre les mêmes erreurs que ceux qui nous ont précédé ...
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