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Critique de migdal


En septembre 1941, Antoine de Saint Exupéry eut la chance de déjeuner avec Richard Hillary à New York, et le convainquit de publier « Falling through the space », paru l'année suivante au Royaume Uni sous le titre « the last ennemy », devenu en France en 1944 « la dernière victoire » (traduit par Charly Guyot) et apprécié depuis 1953, grâce à la traduction de René Jouan et à l'avant propos de l'Amiral André Jubelin, sous le titre « Le dernier ennemi ». de même « Flight to Arras » échappa au titre « Epreuve de guerre » grâce à Consuelo de Saint Exupéry qui suggéra « Pilote de guerre » …

Richard Hillary est né en Australie en 1919, où son père était en poste avant d'être promu au Soudan, et a fait ses études en Angleterre au Trinity College d'Oxford. Jeunesse insouciante alternant philosophie, poésie, sherry et compétitions d'aviron … qui le mènent en Hongrie et en, Allemagne où son équipe emporte la Coupe Goering. Avec ses amis Peter Pease, Colin et tant d'autres ces garçons se reconnaissent à leurs cheveux longs, à leurs idées contestataires et à leur mépris de la politique. Par esprit sportif ils apprennent à piloter au sein de la réserve de la Royal Air Force et jalousent Peter fiancé à la très gracieuse et discrète Denise. Ces années de formation sont l'ossature de la première moitié de l'ouvrage et nous décrivent un Royaume aussi confortable que bucolique.

En juillet 1940, Richard rejoint à Edimbourg le 603° escadron et le 27 aout celui ci est déplacé dans l'Essex. En une semaine il abat cinq avions allemands avec son Spitfire et est contraint le 29 à un atterrissage forcé. le 3 septembre il s'échappe non sans peine de son avion en flamme et tombe dans la Mer du Nord. Gravement blessé au visage et aux mains, il subit plusieurs opérations par l'extraordinaire Archibald McIndoe, avant d'être envoyé en mission de propagande aux USA début 1941, mais les experts en communication, affolés par l'état de son visage, lui interdisent toute exposition publique et le cachent derrière un micro ou le présentent à quelques personnalités triées sur le volet dont notre Saint Exupéry.

Bien que ce séjour en Amérique lui ait causé beaucoup de détresse, il l'a motivé à écrire sur ses propres expériences, sur le sacrifice de Peter Pease mort au combat le 15 septembre 1940, sur celui de Patrick Hannay, mari de la soeur de Peter disparu en mai 1940 et de tant d'autres …

Hillary a par la suite convaincu la RAF qu'il était apte à voler et, en novembre 1942, il a été affecté au 54 OTU, où il était accompagné du radio-opérateur Wilfred Fison. Celui ci avait lui-même étudié au Clare College de Cambridge dans les années 1920 et avait rejoint la RAF Voluntary Reserve à la fin de 1941. Les deux ne volaient ensemble que depuis quelques semaines lorsque leur avion s'est écrasé sur Crunklaw Farm le 8 janvier 1943.

Honoré par les britanniques à l'égal de Saint Exupéry par les français, Richard Hillary nous a laissé « non pas un livre écrit par un pilote sur la guerre, mais un livre écrit par un écrivain sur un pilote », et cette leçon de vie nous offre une réflexion inoubliable sur les raisons de vivre (et donc de mourir).
Un ouvrage incontournable sur les héros de la Bataille d'Angleterre.

« Le dernier ennemi détruit, c'est la Mort » (Corinthiens, 15:26)
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