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Critique de Denis_76


« LE CAS CELINE : cela fait un bout de temps que je médite d'écrire un petit billet qui risque fort d'être extrêmement controversé, mal vu ou mal interprété. Mais, comme il n'est pas interdit ni exclu d'être parfois courageuse en ce bas monde, je prends sur moi d'assumer toute la hargne ou le mépris qu'il pourrait susciter. « 
( Nastasia ).
Est-ce que je me retrouve dans le même cas ? Non !
Cependant, ce livre, dont le Maréchal Lyautey dit que « Tout Français devrait le lire », est intéressant à plusieurs points de vue.

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J'ai déniché une édition intégrale en français ( Nouvelles Editions Latines ) des deux livres composant Mein Kampf.
le livre I ( 1924, en prison, dédié aux 18 victimes S.A. qui l'ont aidé à faire son putsch ), et le livre II ( 1926 ), sont publiés en français, malgré l'interdiction formelle d'Hitler.
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Comprendre Hitler, comprendre Hannibal. Rien de comparable ? Et pourtant....
Ce livre, cette autobiographie, "Mein Kampf", est bien un combat, dès son plus jeune âge.
Je pense être obligé de raconter un peu les deux livres pour ensuite présenter des hypothèses, ... ou moins pompeusement, des avis.
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D'abord, en Autriche, à 11 ans, il combat verbalement son père qui veut en faire un honorable fonctionnaire, comme lui. Son père en meurt peut être, quand il a 13 ans. Il veut être artiste peintre. A 15 ans, à la mort de sa mère, il quitte Linz pour Vienne, et se présente au concours. Il échoue, pense vaguement à devenir architecte, mais doit subsister en faisant des petits boulots. C'est là qu'il connaît et côtoie la vie des ouvriers. Il rencontre ses premiers Juifs, des étrangers orientaux dit-il, qui ne ressemblent pas du tout aux Allemands, les aryens, dont il se sent faire partie, bien que relativement petit ( 1, 75 m ) et surtout brun, caucasien. C'est là aussi où il commence à analyser le gouvernement à l'oeuvre, avec François Joseph de Habsbourg, trop bonasse pour lui, car il accepte n'importe qui dans son empire, dit-il, des bons à rien, des races inférieures pour lui : les slaves, et en particulier les Tchèques, qui, pense-t-il, veulent mettre la main sur le gouvernement et avaler les Autrichiens allemands dont il est fier de faire partie.
Dégoûté de l'Autriche, il part à Munich continuer à faire des petits boulots. Il a dans la tête les Germains, la Marche vers l'Est de Frédéric II du Saint Empire, épopée du XII è siècle, et plus tard, Frédéric II de Prusse, et Bismarck...
Lors de la première guerre mondiale, il est fier d'aller au front pour sa patrie, il est blessé, puis revient combattre et reçoit du gaz dans les yeux. A l'hôpital, il apprend que les Allemands ont signé l'armistice, tombe à genoux et pleure de dépit et de rage.
Il décide d'entrer en politique, car, dit-il, ce ne sont pas les Allemands qui ont perdu devant les Français, car les Germains n'ont jamais perdu de guerre, mais la révolution judéo-marxiste du 9 novembre 1918 destituant l'empereur Guillaume II, qui a pourri l'Allemagne de l'intérieur, et a obligé celle-ci à signer, et s'incliner. S'incliner pour l'armistice, et aussi pour l'abominable traité de Versailles, qui laisse l'Allemagne exsangue.
Il s'allie alors au DAP ( Deutsch Arbeit Partei ), ils sont six au départ, en 1919 et peinent à louer un local.. Il transforme le parti en NSDAP ( Nationalsocialistische Deutsche Arbeitpartei ). Il s'aperçoit avec fierté qu'il sait parler, et attire petit à petit plus d'ouvriers. Car, contrairement aux parlementaires bourgeois ou judéo-marxistes qu'il méprise, qu'il traite de lâches, d'intellectuels qui méprisent le peuple, il a compris qu'il fallait parler "au coeur de la masse", et les toucher avec des mots simples et percutants, car ces gens-là, dont il fait partie, même s'il a beaucoup lu ensuite, lisent peu, et surtout pas les journaux bourgeois. Les révolutions, dit-il, ont toujours démarré par des discours devant des gens massés.
Alors viennent les marxistes qui foncent dans le tas des manifestations d'Adolf dans les brasseries. Il recrute ses S.A ( SturmAbteilung, sections d'assaut ) pour contrer les marxistes, car il a compris une chose qu'il martèle :
pas de philosophie raciste ( ainsi est traduit völkisch ) sans la force : la force verbale pour marteler l'humiliation par les Juifs, par les marxistes, par les bourgeois allemands, par les Français à Versailles en 1919, puis par l'invasion de la Ruhr en 1923, et enfin par les Accords de Locarno en 1925 ;
et aussi la force physique pour intimider les opposants ;
mais surtout la force mentale d'aller jusqu'au bout, jusqu'au sacrifice de la vie.
Il a fait ce qu'il a dit.
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Bref, sans regarder toutes les notes prises au cours de ces 686 pages, je dirai qu'Hitler est un homme intelligent et observateur, mais humilié, angoissé, tenace, et avec une idée fausse des choses par certains côtés.
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Un homme humilié, on l'a vu ;
un homme angoissé par la disparition de la race aryenne, et là, j'ai une théorie : Hitler pourrait être un homo refoulé qui veut protéger les aryens à tout prix, comme une maman sort ses griffes. Pour lui, les aryens, descendants des Germains et des Wisigoths, n'ont jamais été vaincus, et les différentes marches vers l'Est au cours des siècles ont permis de germaniser l'Europe de l'Est, qu'il considère comme la Grosse Allemagne, celle qu'on doit récupérer, une fois la vermine marxiste éliminée, et l'armée remise sur pieds, afin d'agrandir l'espace vital ( lebensraum ) pour que les nombreux Allemands aient de quoi cultiver et se nourrir ( pour moi, c'est un fantasme, il est schizophrène ) ;
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un homme tenace, qui, après le putsch raté de 1923, fier de s'être fait confisquer 170.000 Deutsch Marks or, en veut encore plus, jusqu'à la victoire finale, par l'extermination des marxistes en Allemagne, la prise de pouvoir au financier Juif international qui détruit l'économie allemande, l'extension territoriale vers l'Est, et la vengeance sur le Français, l'ennemi mortel, en s'alliant et prenant le mulâtre français en tenailles (trop d'Africains, en France, en 1926, selon lui ; les Allemands n'importent pas d'Africains qui pourrissent la race, dit-il ), avec la Grande-Bretagne, le lion si fort grâce à ses colonies.
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Des idées schizophréniques d'angoisse :
-- Les Juifs prennent le pouvoir par les journaux et la finance, profitent de la révolution russe pour importer le marxisme, et se nourrir sur le dos de l'Allemagne, au détriment de son économie qui part à vau l'eau ;
..... Et là, je me pose une question : comment les Juifs, héros de la finance, peuvent-ils s'associer aux marxistes dont le but est la domination prolétarienne ? Parce que, d'après Hitler, le Juif tire les ficelles.
-- la race aryenne millénaire ne peut pas se laisser faire sans réagir, et c'est à moi, Adolf de lui donner l'étincelle.
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J'ai encore des choses à dire sur ce livre, mais ça me saoule de revoir mes notes ; cependant, si vous avez des questions précises, je me replongerai là-dedans avec plaisir.
Je crois avoir compris plus ou moins l'allumage de la machine nazie dont l'objectif fut, après s'être débarrassée des judéo-marxistes, de remonter l'armée allemande et devenir les maîtres du monde, ce qu'il écrit page 686.
Ce qui lui a permis l'accession au pouvoir, l'évolution dantesque du chômage en 1928-29 n'est pas décrit, il était sans doute trop occupé pour écrire un troisième livre.
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Je ne mets pas d'étoiles, eu égard au regard des horreurs commises, bien qu'il écrive correctement et intelligemment, même si son obsession alourdit beaucoup le style.
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