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EAN : SIE197967_947
Nouvelles Editions Latines (01/01/1934)
2.79/5   116 notes
Résumé :
Le titre de la présente édition est complété comme suit :
"Extraits et résumé commenté par L. Claudel."

Mein Kampf (Mon Combat, en français) est un ouvrage rédigé par Adolf Hitler entre 1924 et 1925 pendant sa détention à la prison de Landsberg, détention consécutive au putsch de la Brasserie, coup d'État manqué. Il contient des éléments autobiographiques, l'idéologie politique du nazisme, l'histoire des débuts du NSDAP et diverses réflexions s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
2,79

sur 116 notes
Il y a deux raisons qui m'ont poussé à entamer la lecture de Mein Kampf. La première, c'est un sondage paru il y a quelques mois qui disait à peu près que si beaucoup de gens jugeaient négativement le nazisme, il y avait de moins en moins de monde qui savait exactement pourquoi. Après mûre réflexion, j'ai bien dû m'avouer que si j'en connaissais les effets, il y avait encore beaucoup de zones d'ombre sur ce qu'était le nazisme à l'époque. La seconde, c'est que le livre tombe dans le domaine public dans peu de temps, et beaucoup de voix s'élèvent contre sa libre circulation. Ayant toujours été assez sceptique sur la capacité d'un livre à retourner la cervelle d'une personne, et confiant dans la mienne, je voulais me faire une opinion sur la capacité de nuisance du livre.

Mein Kampf se divise en deux parties : la première partie est autobiographique, et raconte la vie d'Hitler de jeune étudiant en art à la création du parti national-socialiste. La seconde partie est le manifeste dudit parti, et ses opinions sur un certain nombre de sujets.

Le premier sentiment qui transparaît dès les premiers chapitres est l'extrême détermination d'Hitler : sur ces études d'abord, où il choisit sa voie contre l'avis de ses parents. Dans ses premiers boulots ensuite, où il tient tête, seul contre tous, contre les opinions marxistes qui sont très répandues et qu'il a en horreur, jusqu'à se faire expulser des chantiers par les autres ouvriers. On sent que pour lui, un obstacle, on ne le contourne pas, mais on le pulvérise par sa volonté. Autre point marquant, son obsession de la grandeur allemande qui constitue l'essentiel de ses réflexions pendant son passage à Vienne, jusqu'à tomber à genoux et remercier le ciel quand survient la première guerre mondiale, qui devait redonner à la nation allemande son lustre.

Chose surprennante, il déclare être arrivé à Vienne en étant démocrate et anti-antisémite, et avoir changé de positions par l'étude et la lecture : c'est la vision du Parlement, avec les politiques qui se disputent comme des chiffoniers et obligés de s'exprimer sur une multitude de sujets qui leur sont étrangers, qui lui donne la conviction que seul un chef suprême, qui maîtrise son sujet et qui prend toute la responsabilité des décisions, peut rendre l'État véritablement efficace. de même, ça serait par la lecture des journaux qu'il en arrive à la conclusion qu'«il n'y a pas une saleté quelconque à laquelle un Juif au moins n'ait participé».

Les théories racistes occupent évidemment une place centrale dans sa pensée. Au sommet, l'Aryen, «Prométhée de l'humanité», seul capable de créer et d'inventer, qui a façonné tout ce qu'il y a de bon sur Terre : l'art, la science, la technique. Toutes les autres civilisations ne font que copier ce qu'il a découvert : les Aryens soumettent un peuple, l'enrichissent avec leur culture, puis disparaissent en mêlant leur sang à celui des «races inférieures» présentes sur le territoire conquis. À l'extrême opposé, le Juif, «singe imitateur» et «sangsue», qui s'inflitre sournoisement dans les civilisations brillantes, prend le contrôle de l'économie, puis du pays tout entier qu'il réduit finalement en esclavage. Hitler s'intéresse également beaucoup au «renforcement de la race», notamment en ne mettant aucune barrière à la surpopulation, qui permettra d'éliminer naturellement les éléments les plus faibles et de donner des générations de plus en plus fortes.

Dernier point à souligner, sa lucidité sur le pouvoir de la propagande. Non seulement il se rend compte à quel point elle peut mobiliser les foules en cas de guerre, mais il est tout à fait conscient de son propre charisme et de sa capacité à enflammer les foules.

La première partie s'achève sur son entrée dans le petit groupe de six personnes (!) qui deviendra quelques années plus tard le parti national-socialiste. le personnage d'Hitler est tout à fait terrifiant : jusqu'au-boutiste, persuadé de la justesse de ses idées, justification de la force pour arriver à ses fins, «race supérieure» qui a tous les droits sur le reste de l'humanité,... Il est fort probable qu'il ait embelli certains passages et certaines analyses dans son ouvrage, mais le portrait dressé fait frissonner.

La seconde partie décrit les principes de base du parti national-socialiste. Un des points principaux est l'Etat, vu comme instrument de sauvegarde de la race supérieure. le mariage entre Aryen en non-Aryen est évidemment prohibé, pour ne pas dégrader le sang. L'eugénisme est également mis en avant : tout individu «notoirement malade» ou «atteint de tare héréditaire» n'aura pas le droit de se reproduire. Il est tout à fait autorisé d'utiliser la médecine pour l'y contraindre. L'individu stérilisé ne doit pas voir ça comme une punition, mais comme une modeste contribution de sa part à la création d'une race plus forte. L'instruction sera également modifiée : suppression des matières inutiles commes les langues étrangères, compression du reste aux «principes généraux», pour concentrer les jeunes sur les exercices physiques, qui leur apprendront la discipline et l'ordre. Dans le même ordre d'idée, les hommes obtiendront leur permis de mariage quand ils auront terminé leur service militaire et prouvé ainsi leurs aptitudes. Les femmes seront préparées à leur rôle de mère, et n'obtiendront la nationalité allemande qu'on se mariant.

Hitler présente également l'évolution du parti : on sent qu'il prend une place de plus en plus importante dans les décisions et que ses supérieurs ne font que le suivre. Il décide parfois lui-même d'organiser des conférences à l'encontre de sa direction. Il met en place rapidement des «services de sécurité», qu'il fanatise rapidement pour lutter contre les perturbateurs communistes. Ces services de sécurité sont les embryons des sections d'assaut qui défileront plus tard dans les rues pour «libérer les villes de la menace rouge.»


Difficile de résumer tout le livre. La lecture a été plutôt pénible : d'une part par les idées professées, qui écoeurent rapidement, et aussi par le style, plein de suffisance, qui est lourd et indigeste. Mais enfin, à coups de dix pages de temps en temps, je suis arrivé au bout, et je ne regrette pas de l'avoir entamé. Ajouté aux leçons d'histoire et aux romans qui traitent du sujet, je pense qu'il m'a aidé à comprendre les fondements de la doctrine nazie, et on combat toujours mieux quelque chose qu'on connait. Je pense aussi que le livre ne séduira que ceux qui sont déjà convaincus par les idées qu'il contient. J'ai du mal à croire que quelqu'un puisse être converti sans que le terrain ait été préparé avant. J'espère ne pas me tromper.
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« LE CAS CELINE : cela fait un bout de temps que je médite d'écrire un petit billet qui risque fort d'être extrêmement controversé, mal vu ou mal interprété. Mais, comme il n'est pas interdit ni exclu d'être parfois courageuse en ce bas monde, je prends sur moi d'assumer toute la hargne ou le mépris qu'il pourrait susciter. « 
( Nastasia ).
Est-ce que je me retrouve dans le même cas ? Non !
Cependant, ce livre, dont le Maréchal Lyautey dit que « Tout Français devrait le lire », est intéressant à plusieurs points de vue.

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J'ai déniché une édition intégrale en français ( Nouvelles Editions Latines ) des deux livres composant Mein Kampf.
le livre I ( 1924, en prison, dédié aux 18 victimes S.A. qui l'ont aidé à faire son putsch ), et le livre II ( 1926 ), sont publiés en français, malgré l'interdiction formelle d'Hitler.
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Comprendre Hitler, comprendre Hannibal. Rien de comparable ? Et pourtant....
Ce livre, cette autobiographie, "Mein Kampf", est bien un combat, dès son plus jeune âge.
Je pense être obligé de raconter un peu les deux livres pour ensuite présenter des hypothèses, ... ou moins pompeusement, des avis.
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D'abord, en Autriche, à 11 ans, il combat verbalement son père qui veut en faire un honorable fonctionnaire, comme lui. Son père en meurt peut être, quand il a 13 ans. Il veut être artiste peintre. A 15 ans, à la mort de sa mère, il quitte Linz pour Vienne, et se présente au concours. Il échoue, pense vaguement à devenir architecte, mais doit subsister en faisant des petits boulots. C'est là qu'il connaît et côtoie la vie des ouvriers. Il rencontre ses premiers Juifs, des étrangers orientaux dit-il, qui ne ressemblent pas du tout aux Allemands, les aryens, dont il se sent faire partie, bien que relativement petit ( 1, 75 m ) et surtout brun, caucasien. C'est là aussi où il commence à analyser le gouvernement à l'oeuvre, avec François Joseph de Habsbourg, trop bonasse pour lui, car il accepte n'importe qui dans son empire, dit-il, des bons à rien, des races inférieures pour lui : les slaves, et en particulier les Tchèques, qui, pense-t-il, veulent mettre la main sur le gouvernement et avaler les Autrichiens allemands dont il est fier de faire partie.
Dégoûté de l'Autriche, il part à Munich continuer à faire des petits boulots. Il a dans la tête les Germains, la Marche vers l'Est de Frédéric II du Saint Empire, épopée du XII è siècle, et plus tard, Frédéric II de Prusse, et Bismarck...
Lors de la première guerre mondiale, il est fier d'aller au front pour sa patrie, il est blessé, puis revient combattre et reçoit du gaz dans les yeux. A l'hôpital, il apprend que les Allemands ont signé l'armistice, tombe à genoux et pleure de dépit et de rage.
Il décide d'entrer en politique, car, dit-il, ce ne sont pas les Allemands qui ont perdu devant les Français, car les Germains n'ont jamais perdu de guerre, mais la révolution judéo-marxiste du 9 novembre 1918 destituant l'empereur Guillaume II, qui a pourri l'Allemagne de l'intérieur, et a obligé celle-ci à signer, et s'incliner. S'incliner pour l'armistice, et aussi pour l'abominable traité de Versailles, qui laisse l'Allemagne exsangue.
Il s'allie alors au DAP ( Deutsch Arbeit Partei ), ils sont six au départ, en 1919 et peinent à louer un local.. Il transforme le parti en NSDAP ( Nationalsocialistische Deutsche Arbeitpartei ). Il s'aperçoit avec fierté qu'il sait parler, et attire petit à petit plus d'ouvriers. Car, contrairement aux parlementaires bourgeois ou judéo-marxistes qu'il méprise, qu'il traite de lâches, d'intellectuels qui méprisent le peuple, il a compris qu'il fallait parler "au coeur de la masse", et les toucher avec des mots simples et percutants, car ces gens-là, dont il fait partie, même s'il a beaucoup lu ensuite, lisent peu, et surtout pas les journaux bourgeois. Les révolutions, dit-il, ont toujours démarré par des discours devant des gens massés.
Alors viennent les marxistes qui foncent dans le tas des manifestations d'Adolf dans les brasseries. Il recrute ses S.A ( SturmAbteilung, sections d'assaut ) pour contrer les marxistes, car il a compris une chose qu'il martèle :
pas de philosophie raciste ( ainsi est traduit völkisch ) sans la force : la force verbale pour marteler l'humiliation par les Juifs, par les marxistes, par les bourgeois allemands, par les Français à Versailles en 1919, puis par l'invasion de la Ruhr en 1923, et enfin par les Accords de Locarno en 1925 ;
et aussi la force physique pour intimider les opposants ;
mais surtout la force mentale d'aller jusqu'au bout, jusqu'au sacrifice de la vie.
Il a fait ce qu'il a dit.
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Bref, sans regarder toutes les notes prises au cours de ces 686 pages, je dirai qu'Hitler est un homme intelligent et observateur, mais humilié, angoissé, tenace, et avec une idée fausse des choses par certains côtés.
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Un homme humilié, on l'a vu ;
un homme angoissé par la disparition de la race aryenne, et là, j'ai une théorie : Hitler pourrait être un homo refoulé qui veut protéger les aryens à tout prix, comme une maman sort ses griffes. Pour lui, les aryens, descendants des Germains et des Wisigoths, n'ont jamais été vaincus, et les différentes marches vers l'Est au cours des siècles ont permis de germaniser l'Europe de l'Est, qu'il considère comme la Grosse Allemagne, celle qu'on doit récupérer, une fois la vermine marxiste éliminée, et l'armée remise sur pieds, afin d'agrandir l'espace vital ( lebensraum ) pour que les nombreux Allemands aient de quoi cultiver et se nourrir ( pour moi, c'est un fantasme, il est schizophrène ) ;
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un homme tenace, qui, après le putsch raté de 1923, fier de s'être fait confisquer 170.000 Deutsch Marks or, en veut encore plus, jusqu'à la victoire finale, par l'extermination des marxistes en Allemagne, la prise de pouvoir au financier Juif international qui détruit l'économie allemande, l'extension territoriale vers l'Est, et la vengeance sur le Français, l'ennemi mortel, en s'alliant et prenant le mulâtre français en tenailles (trop d'Africains, en France, en 1926, selon lui ; les Allemands n'importent pas d'Africains qui pourrissent la race, dit-il ), avec la Grande-Bretagne, le lion si fort grâce à ses colonies.
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Des idées schizophréniques d'angoisse :
-- Les Juifs prennent le pouvoir par les journaux et la finance, profitent de la révolution russe pour importer le marxisme, et se nourrir sur le dos de l'Allemagne, au détriment de son économie qui part à vau l'eau ;
..... Et là, je me pose une question : comment les Juifs, héros de la finance, peuvent-ils s'associer aux marxistes dont le but est la domination prolétarienne ? Parce que, d'après Hitler, le Juif tire les ficelles.
-- la race aryenne millénaire ne peut pas se laisser faire sans réagir, et c'est à moi, Adolf de lui donner l'étincelle.
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J'ai encore des choses à dire sur ce livre, mais ça me saoule de revoir mes notes ; cependant, si vous avez des questions précises, je me replongerai là-dedans avec plaisir.
Je crois avoir compris plus ou moins l'allumage de la machine nazie dont l'objectif fut, après s'être débarrassée des judéo-marxistes, de remonter l'armée allemande et devenir les maîtres du monde, ce qu'il écrit page 686.
Ce qui lui a permis l'accession au pouvoir, l'évolution dantesque du chômage en 1928-29 n'est pas décrit, il était sans doute trop occupé pour écrire un troisième livre.
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Je ne mets pas d'étoiles, eu égard au regard des horreurs commises, bien qu'il écrive correctement et intelligemment, même si son obsession alourdit beaucoup le style.
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"Mes nuits avec Hitler..." Voilà comment j'aurai pu commencer cette critique tellement j'ai passé de soirées en compagnie de l'auteur pour arriver au bout de cet ouvrage immense.

D'abord je ne suis pas d'accord avec ceux qui le disent "mal écrit". Je le trouve très abordable et, comme il a une vocation pédagogique, le style très répétitif de l'auteur permet de mieux intégrer sa pensée. de nombreux rappels sont faits, on n'est jamais perdu dans sa lecture. Heureusement au vu de sa taille...

Les chapitres alternent entre un ressenti et un vécu très personnels - Hitler se confie dans sa construction en tant que citoyen depuis son enfance jusqu'à son activisme au sein de son parti - des chapitres historiques d'analyse en particulier des échecs passés, du dysfonctionnement de la nation allemande et au final des chapitres dans lesquels il apporte ses solutions, sa vision d'un nouveau Reich.

J'ai été frappé par de nombreux aspects. D'abord, Hitler n'est vraiment pas tendre avec le peuple allemand : ni avec les classes ouvrières qui se sont laissé entrainer par les mensonges du marxisme, ni avec les classes dirigeantes qui cautionnent cet état de fait au profit d'intérêts personnels et de visées à court terme.

De sa jeunesse en Autriche il garde ceci:
- le peuple allemand est morcelé, un grand Reich est nécessaire
- les tentatives de mélanges de races (à définir...!) ne font qu'affaiblir les être supérieurs.
- les gouvernements basés sur un régime parlementaire sont faibles, bavards, sans visées philosophique, sans but, sans pouvoir d'action tant il y a de compromis.

De sa période de pauvreté lorsqu'il quitte sa famille il conserve l'amer goût du mensonge des syndicats et des mouvements soit-disant ouvriers qui maintiennent la pauvreté et la colère pour conserver leur influence. La haine également des acteurs financiers internationaux qui appauvrissent les nations comme un cancer (très actuelle comme pensée!)

De sa période allemande au moment de la première guerre, il conserve un amour du combat, du sacrifice, de la valeur individuelle, de l'engagement, une admiration pour la propagande (en particulier celle des Alliés) et une haine farouche pour ceux restés à l'arrière qui ont amené l'Allemagne à la défaite, à la "révolution" qui a précipité Novembre 1918.

Tout au long de sa jeunesse, se forge en lui un antisémitisme qu'il justifie. le Juif est, selon lui, à l'origine du marxisme, a une main-mise sur les média, a orchestré la défaite, contrôle la finance mondiale, oeuvre quotidiennement à la destruction des peuples. C'est pour lui une nation sans territoire qui vit aux dépends des autres.

J'ai également été frappé entre l'adéquation parfaite de ce qu'il propose dans les années 20 et ce qui sera réalisé ensuite : tout est déjà dans Mein Kampf ! Tout était planifié, méthodiquement, mécaniquement, implacablement. La propagande, le parti unique, le contact direct de l'orateur avec les foules, la nécessité d'une puissance militaire, l'expansion territoriale à l'Est, la pureté de la race, l'amour de l'action plutôt que de la pensée stérile, la destruction totale du peuple juif.

Comment pouvait-on ne pas savoir?

Sans doute était-ce le premier homme politique qui appliquait à la lettre son programme et ses promesses de campagne...

Pour tous ceux que le XXè siècle interpelle, voici un ouvrage important de ce qu'il a été, directement d'un des acteurs principaux (vision partielle bien sûr!) qui ont marqué l'histoire au point qu'on en ressent encore aujourd'hui les effets. Cette lecture m'a donné envie d'en savoir davantage sur cette période, d'aborder d'autres sources pour me faire une opinion assez juste de ce qu'elle fut.


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Mein Kampf, jusqu'alors propriété du Lander de Bavière, est tombé hier dans le domaine public
N'importe quel éditeur peut donc le publier.
Actuellement, il est en libre accés sur internet, présent dans de nombreuses bibliothéques universitaires et peut facilement s'acheter "sous le manteau".
Les éditions Fayard, en collaboration avec de nombreux historiens, du CRIFF, et de la LICRA échafaudent une publication pédagogique pour 2017

Peut-on prendre le risque de voir cet immondice en tête de gondole à l'hypermarché du coin?

Les avis sont trés partagés et transcendent les clivages politiques traditionnels: le Front de Gauche est contre, la majorité des associations anti racistes sont pour.

Les arguments favorables à la publication:
- interdit d'interdire, liberté d'expression absolue
- de toute facon, celui qui veut le lire peut le faire actuellement; autant créer une publication pédagogique qui encadrera le lecteur
- outil pédagogique qui servira à l'éducation et au devoir de mémoire
- plus de lecteurs le liront, plus les inepties écrites détourneront les gens de tout antisémitisme

Les arguments défavorables:
- celui qui veut le lire peut le faire mais toute publication entraine publicité et mise en avant du produit: inadmissible pour ce bouquin
- selon le front de gauche, il y aurait un lien entre le nombre de bouquins diffusés ( allemagne et europe de l'est) et l'augmentation d'actes antisémites)
- nul n'est à l'abri d'un détraqué qui prenne ce livre au pied de la lettre

Mon humble avis:
je suis contre: si un juif , un homo, un rom, meurt à cause de la diffusion massive de ce livre, aucun argument favorable ne pourra tenir devant la mort d'un seul être humain

Et vous, votre avis?
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Comment Adolf Hitler s'est-il passé le temps en prison ?

Dans le premier volume de son Combat, il dresse un bilan du contexte social, économique, politique, culturel et historique (dans une démarche plutôt intégrale) des dernières décennies de l'Allemagne. La petite histoire personnelle d'Adolf Hitler rejoint la grande. On y découvre un enfant et un adolescent animés d'idéaux sains, loin de nourrir les idées antisémites qu'on lui connaît. Il exprime d'ailleurs de cette manière sa première lecture des brochures antisémites de son temps :


« L'affaire me paraissait si monstrueuse, les accusations étaient si démesurées, que, torturé par la crainte de commettre une injustice, je recommençai à m'inquiéter et à hésiter. »


Ses aspirations générales, encore floues au cours de sa jeunesse, connaîtront un parcours qui le conduira à devenir le personnage que l'on connaît. La partie autobiographique du premier volume est troublante car elle nous montre le caractère aléatoire de la construction d'une identité : seulement extrême dans ses ambitions, dévorée par un Surmoi inflexible, la personnalité du jeune Hitler n'est pas si différente de celle des autres hommes de son âge. Il s'agit de refuser la soumission des Pères et de corriger leurs erreurs en adoptant un comportement à l'opposé du leur. Les Pères, mous et efféminés, corrompus et soumis, ne défendent plus dignement l'héritage des ancêtres. Adolf Hitler bouillonne. Il ne sait pas encore ce qu'il deviendra mais il sait déjà ce qu'il ne veut pas être :


« Je ne voulais pas être fonctionnaire. […]
En vain mon père essayait-il d'éveiller en moi cette vocation par des peintures de sa propre vie : elles allaient contre leur objet. J'avais des nausées à penser que je pourrais un jour être prisonnier dans un bureau ; que je ne serais pas le maître de mon temps, mais obligé de passer toute ma vie à remplir des imprimés. […]
Je deviendrais « quelqu'un » -mais pas un fonctionnaire ! »


La Première Guerre Mondiale constitue l'événement qu'il n'espérait plus. Il participe au combat pour défendre l'Allemagne et rêve de la coalition harmonieuse de tout un peuple pour défendre son prestige.


« Une seule inquiétude me tourmentait alors, ainsi que tant d'autres : celle d'arriver trop tard sur le front. Cela m'empêchait souvent de trouver du repos. »


Mais ici, Adolf Hitler remarque rapidement que tous ne partagent pas sa vision du combat. Dans le clan des allemands, une quantité trop nombreuse de soldats ne semblent pas vouloir s'impliquer. Ils démissionnent et abandonnent leur nation, ce qui semble incompréhensible pour Hitler. Il cherche alors frénétiquement à trouver les causes d'une disposition d'esprit aussi décadente. L'Allemagne signe l'armistice, le traité de Versailles est entériné. Hitler n'est pas le seul à l'avoir dit mais il le répète douloureusement et à plusieurs reprises : ce traité est un acte d'humiliation du peuple Allemand, une violence d'autant plus cruelle qu'elle est symbolique et ne porte pas son vrai nom.


« Ainsi, vains étaient tous les sacrifices et toutes les privations ; c'est en vain que l'on avait souffert de la faim et de la soif durant d'interminables mois, vaines les heures pendant lesquelles, serrés par l'angoisse de la mort, nous accomplissions néanmoins notre devoir ; inutile, le trépas de deux millions d'hommes qui trouvèrent la mort. […]
Etait-ce pour cela que ces enfants de dix-sept ans étaient tombés dans la terre des Flandres ? Etait-ce le but du sacrifice que la mère allemande offrait à la patrie lorsque, d'un coeur douloureux, elle laissait partir pour ne jamais les revoir ses enfants infiniment chers ?»


Ce n'est pas difficile de comprendre la douleur d'Adolf Hitler. Son malheur est d'avoir été un homme trop bouillonnant, dirigé en partie par son intellect, mais surtout par sa volonté –une volonté aveugle et utopique dans ses délires de grandeur. Hitler trouve une explication facile aux problèmes de son époque en désignant un complot mené par les juifs contre le peuple aryen. le capital est son outil de guerre. Dans cette perspective, on ne s'étonnera donc pas que les idées économiques de Hitler soient en quasi-accointance avec les conceptions des décroissants actuels : le capital doit être un moyen et non la fin d'un état, et l'industrialisation frénétique provoque l'affaiblissement d'un peuple qui ne maîtrise plus son activité professionnelle, oublie de se doter d'une production agricole autonome et cède au pessimisme et à l'apolitisme.


« Dans la même mesure où l'économique monta au rang de maîtresse et de régulatrice de l'Etat, l'argent devint le dieu que tout devait servir et devant qui tout devait s'incliner. »


Hitler ramène sur le même plan d'égalité argent et judaïsme. le croyait-il vraiment ou n'usait-il de ce raccourci qu'en vertu de ses principes de propagande ?


« Toute propagande doit être populaire et placer son niveau spirituel dans la limite des facultés d'assimilation du plus borné parmi ceux auxquels elle doit s'adresser. »


Il ne faut pas oublier non plus qu'Adolf Hitler a pu être influencé par les théories philosophiques et biologiques de son époque, parmi lesquelles on peut citer les plus évidentes : Darwin (pour la loi de l'évolution), Schopenhauer (pour le triomphe de la Volonté) et Nietzsche (pour l'amour de la force et de la puissance).


Le second volume du Combat a une vocation plus didactique et égrène les étapes de la carrière idéologique que Hitler veut faire suivre à son parti politique. En le lisant, on comprend que le nazisme hitlérien est définitivement aboli car ses principes se fondent sur la vision encore morcelée d'un monde divisé en colonies. de même, les mouvements religieux et économiques semblaient s'opposer plus strictement qu'aujourd'hui, alors que la profusion et l'ambivalence estompe les démarcations entre les courants de pensée différents. Ce n'est pas dans les détails qu'Adolf Hitler se montre le plus dérangeant –même si l'on sait ce qu'il advint par la suite- mais dans le mouvement global de la construction de son idéologie : jeune homme plein d'idéaux, déçu et blessé par la réalité d'un monde qui ne se présentait pas à la hauteur de ses ambitions, il a voulu prendre le taureau par les cornes pour réformer un système qui tombait en déliquescence, dans la bourbe d'un matérialisme et d'un individualisme croissants. Toute ressemblance…


Remarques en vrac proposées par Hitler : volonté d'une nation de rester indépendante à l'égard de tout autre système extérieur (le spectre de l'Europe ?) ; l'épanouissement économique n'est pas un signe de santé sociale et politique ; lourdeur des programmes scolaires trop intellectualisants ; application du principe de démagogie par le biais principal de la propagande ; critique du suffrage universel direct et du système parlementaire ; nécessité du syndicalisme.


Pour le reste, Hitler propose une démarche d'application de ses principes qui ne serait plus transposable mot à mot aujourd'hui car elle se base essentiellement sur le jeu entre les alliances de quelques puissances parmi lesquelles les Etats-Unis, la France, l'Angleterre, l'Italie et la Russie. Serait-ce encore pertinent aujourd'hui ? Reste cependant la propagande qui rejoint la compréhension de la masse dont Hitler avait su faire preuve. Bien conscient que la réussite de son projet ne pouvait avoir lieu sans qu'il ne convainque le peuple allemand, il laisse déjà pressentir son triomphe lorsque ses auditions publiques provoquent un enthousiasme général de plus en plus incontrôlable.


« Lorsque enfin j'exposai à la foule, point par point, les 25 propositions et que je la priai de prononcer elle-même son jugement, tous ces points furent acceptés au milieu d'un enthousiasme toujours croissant, à l'unanimité, et encore, et toujours à l'unanimité, et quand le dernier point eût ainsi atteint le coeur de la masse, j'avais devant moi une salle pleine d'hommes, unis par une conviction nouvelle, une nouvelle foi, une nouvelle volonté. »


Quel vide désolant a su combler Hitler ? Et quelle vitalité moitié-douleur, moitié-force a pu se révéler en lui, à la manière d'un principe artistique, lorsqu'il s'étonne de lui-même, parlant comme sous l'emprise d'une possession devant une foule d'abord hostile puis conquise ?


« Maintenant, en effet, se présentait à moi l'occasion de parler devant un plus nombreux auditoire et ce dont j'avais toujours eu la prescience se trouvait aujourd'hui confirmé : je savais parler. »


Après cette lecture, on ne peut plus se jeter contre Hitler comme il s'est jeté contre les juifs, à moins de vouloir lui rendre un hommage qu'il aurait certainement su apprécier.
Lien : http://colimasson.blogspot.f..
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critiques presse (1)
LeFigaro
24 janvier 2014
Le gouvernement régional bavarois, qui détient les droits d'auteur du manifeste nazi jusqu'à la fin 2015, fait volte-face et renonce à s'opposer au projet d'une version universitaire commentée. Explications.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (99) Voir plus Ajouter une citation
C'est uniquement en France que l'on remarque aujourd'hui un accord secret, plus parfait qu'il n'a jamais été, entre les intentions des boursiers, intentions dont les Juifs sont les représentants, et les vœux d'une politique nationale inspirée par le chauvinisme. Et c'est précisément cette identité de vues qui constitue un immense danger pour l'Allemagne. C'est pour cette raison que la France est, et reste, l'ennemi que nous avons le plus à craindre. Ce peuple, qui tombe de plus en plus au niveau des nègres, met sourdement en danger, par l'appui qui il prête aux Juifs pour atteindre leur but de domination universelle, l'existence de la race blanche en Europe. Car la contamination provoquée par l'afflux de sang nègre sur le Rhin, au cœur de l'Europe, répond aussi bien à la soif de vengeance sadique et perverse de cet ennemi héréditaire de notre peuple qu'au froid calcul du Juif, qui y voit le moyen de commencer le métissage du continent européen en son centre et, en infectant la race blanche avec le sang d'une basse humanité, de poser les fondations de sa propre domination.

Le rôle que la France, aiguillonnée par sa soif de vengeance et systématiquement guidée par les Juifs, joue aujourd'hui en Europe, est un péché contre l'existence de l'humanité blanche et déchaînera un jour contre ce peuple tous les esprits vengeurs d'une génération qui aura reconnu dans la pollution des races le péché héréditaire de l'humanité.
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L'Etat raciste aura à réparer les dommages causés par tout ce qu'on néglige de faire aujourd'hui dans ce domaine. Il devra faire de la race le centre de la vie de la communauté; veiller à ce qu'elle reste pure; déclarer que l'enfant est le bien le plus précieux d'un peuple. Il devra prendre soin que, seul, l'individu sain procrée des enfants; il dira qu'il n'y a qu'un acte honteux : mettre au monde des enfants quand on est maladif et qu'on a des tares, et que l'acte de plus honorable est alors d'y renoncer. Inversement, il professera que refuser à la nation des enfants robustes est un acte répréhensible. L'Etat doit intervenir comme ayant de dépôt d'un avenir de milliers d'années au prix duquel les désirs et l'égoïsme de l'individu sont tenus pour rien et devant lequel ils doivent s'incliner ; il doit utiliser des ressources de la médecine la plus moderne pour éclairer sa religion; il doit déclarer que tout individu notoirement malade ou atteint de tares héréditaires, donc transmissibles à ses rejetons, n'a pas le droit de se reproduire et il doit lui en enlever matériellement la faculté. Inversement, il doit veiller à ce que la fécondité de la femme saine ne soit pas limitée par l'infecte politique financière d'un système de gouvernement qui fait, de ce don du ciel qu'est une nombreuse postérité, une malédiction pour les parents.
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Car, était-il une saleté quelconque, une infamie sous quelque forme que ce fût, surtout dans la vie sociale, à laquelle un Juif au moins n'avait pas participé ?

Sitôt qu'on portait le scalpel dans un abcès de cette sorte, on découvrait, comme un ver dans un corps en putréfaction, un petit youtre tout ébloui par cette lumière subite.

Les faits à la charge de la juiverie s'accumulèrent à mes yeux quand j'observai son activité dans la presse, en art, en littérature et au théâtre. Les propos pleins d'onction et les serments ne servirent plus alors à grand'chose ; ils n'eurent même plus d'effet. Il suffisait déjà de regarder une colonne de spectacles, d'étudier les noms des auteurs de ces épouvantables fabrications pour le cinéma et le théâtre en faveur desquelles les affiches faisaient de la réclame, et l'on se sentait devenir pour longtemps l'adversaire impitoyable des Juifs. C'était une peste, une peste morale, pire que la peste noire de jadis, qui, en ces endroits, infectait le peuple. Et en quelles doses massives ce poison était-il fabriqué et répandu ! Naturellement, plus le niveau moral et intellectuel des fabricants de ces œuvres artistiques est bas, plus inépuisable est leur fécondité, jusqu'à ce qu'un de ces gaillards arrive à lancer, comme le ferait une machine de jet, ses ordures su visage de l'humanité.

Que l'on considère encore que leur nombre est sans limite ; que l'on considère que, pour un seul Goethe, la nature infeste facilement leurs contemporains de dix mille de ces barbouilleurs, qui dès lors agissent comme les pires des bacilles et empoisonnent les âmes.

Il était épouvantable de penser, mais on ne pouvait se faire d'illusion sur ce point, que le Juif semblait avoir été spécialement destiné par la nature à jouer ce rôle honteux.
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Vu la bêtise aussi dure que le granit de notre humanité, il n'y a pas à s'étonner du résultat.
Sous la conduite de la presse, ébloui par le nouveau et séduisant programme, le bétail à voter "bourgeois", aussi bien que le prolétarien, revient à l'étable commune et élit de nouveau celui qui l'a trompé.
Ainsi, le candidat des classes laborieuses redevient la chenille parlementaire. Il continue à manger sur la branche de la vie publique, y devient gros et gras et, quatre ans après, se transforme en de nouveau en un brillant papillon.

NDL : Eh oui, c'est Dodolf qui a écrit ça, c'est loin d'être faux, et toujours d'actualité : )
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Tout croisement de deux êtres d'inégale valeur donne comme produit un moyen-terme entre la valeur des deux parents. C'est-à-dire que le rejeton est situé plus haut dans l'échelle des êtres que celui des parents appartenant à une race inférieure, mais reste en dessous de celui qui fait partie d'une race supérieure. Par suite, il succombera, plus tard, dans le combat qu'il aura à soutenir contre cette race supérieure. Un tel accouplement est en contradiction avec la volonté de la nature qui tend à élever le niveau des êtres. Ce but ne peut être atteint par l'union d'individus de valeur différente, mais seulement par la victoire complète et définitive de ceux qui représentent la plus haute valeur. Le rôle du plus fort est de dominer et non point de se fondre avec le plus faible, en sacrifiant ainsi sa propre grandeur. Seul, le faible de naissance peut trouver cette loi cruelle ; mais c'est qu'il n'est qu'un homme faible et borné ; car, si cette loi ne devait pas l'emporter, l'évolution de tous les êtres organisés serait inconcevable.
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