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Critique de chartel


C'est l'oeuvre musicale "Fragmente-Stille, an Diotima" de Luigi Nono qui m'a porté vers Hypérion et plus largement les oeuvres d'Hölderlin. Ce roman-poème épistolaire est une grande élégie à la Beauté, à une Nature divinisée du monde. Les lecteurs amoureux de la nature seront comblés par le regard contemplatif et émerveillé du protagoniste sur les brins d'herbe, les arbres, les étoiles ou la mer. Mais les lecteurs philosophes y trouveront aussi leur plaisir. Hölderlin, nourri de ses lectures d'Héraclite, Platon, Kant, Rousseau ou Spinoza inscrit le mystère divin non pas comme extérieur au monde, comme un maître en surplomb, mais à l'intérieur du monde, donc à l'intérieur de tous les éléments qui le composent. le multiple est donc un et l'un est multiple. Et le malheur de son temps était pour lui la perte de cette fusion des hommes pour la divine Nature et la mise sous tutelle de la poésie et de la liberté enfantines par les carcans mercantiles et prosaïques des adultes.
Hölderlin déjà portait un regard lucide sur une humanité qui se croyait en-dehors de la nature et avait perdu tout amour pour elle, donc pour l'humanité elle-même. On en voit les terribles résultats aujourd'hui.
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