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Critique de Frederic524


Le titre de ce roman de Brandon Hobson, « Dans l'écho lointain de nos voix », est à l'image de la beauté de ce texte qui est absolument sublime. le style d'écriture de ce roman choral est à souligner tant il est transcendant, incandescent, il souffle sur les braises encore chaudes, celle du peuple amérindien, de son histoire faite de drames épouvantables commis par les Etats-Unis pour les chasser et s'accaparer leurs terres. Il y a plusieurs voix dans ce texte : la première concerne une famille amérindienne ayant perdu, quinze années plus tôt, un fils, Ray-Ray, assassiné froidement par un policier et dont ils peinent à se remettre. Il y a Maria, la mère confrontée à la maladie d'Alzheimer de son mari et au deuil de son fils; mais aussi Sonja, la soeur, et Edgar le cadet souffrant d'addictions à la drogue. Malgré ce poids difficile à supporter, Brandon Hobson insuffle à son texte énormément d'humanisme et d'amour. La lecture prend une dimension mystique avec les voix des ancêtres amérindiens, cet écho lointain dont parle le titre du roman. Ils sont bien présents et participent par des apparitions animales à procurer des messages de l'au-delà, expliquant ici, la dimension spirituelle de chapitres extrêmement beaux. En creux, la question du racisme et l'ostracisation dont sont victimes encore aujourd'hui les amérindiens. La thématique du deuil est exprimée avec beaucoup de justesse et de tact, tout comme la maladie et la dépendance aux drogues. Rien n'est simple mais Hobson ne tombe jamais dans le pathos, aucun élément de la partition n'est surjoué. L'auteur est en empathie avec ses personnages et cela rend cette lecture profondément mélancolique, mais aussi pleine de sentiments d'affection, d'amour. Un vent d'optimisme souffle, on ne subit pas ici, on réagit même face aux écueils de la vie ou de l'histoire. le parallèle fixé entre les souffrances des peuples amérindiens et la colère légitime de cette famille face au crime raciste dont fût victime leur fils, est extrêmement bien amené. Rien n'est surjoué, tout est juste, dans le bon ton. le cri face aux injustices et ce pouvoir des esprits à travers le personnage de « Tsala » qui transmet les principes philosophiques de la vie des ancêtres amérindiens, qui malgré les souffrances endurées, sont demeurées debout. L'arrivée d'un jeune garçon, Wyatt, chez Maria et son mari, qui sont famille d'accueil, réveille les souvenirs. Wyatt leur rappelle Ray-Ray, leur fils disparu. A son contact, la maison revit à un point tel qu'il en demeure troublant pour Maria. J'ai trouvé ce roman profondément sensible, sublime dans ce qu'il exprime de la nature humaine, de l'histoire d'un peuple, une véritable réflexion métaphysique qui prend le lecteur à témoin afin de ne jamais oublier ce qui fût, et dans un même élan de se projeter dans ce qui sera, sans omettre ce qui est aujourd'hui encore la réalité de la condition amérindienne aux Etats-Unis. Un coup de coeur total. Mon roman préféré de cette année.
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