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Critique de bdelhausse


Je dois bien avouer mon trouble en tournant la dernière page de cet ouvrage prônant l'anarchie par un retour à l'époque des troubadours mâtinés de punk et habillés en Vivienne Westwood, sic.

Erudit, cet ouvrage l'est clairement. Caustique et bourré d'humour british aussi. Enfonçant quelques portes ouvertes, idem. le livre datant de quelques années, il est fort possible que son contenu était davantage novateur au moment de sa sortie.

De quoi est-il question? de nous démontrer à quel point nous faisons fausse route en cherchant le bonheur dans l'avoir et dans l'argent, au lieu de le chercher dans la réalisation de soi, l'oisiveté et dans le dénuement (relatif).

Je suis d'accord avec l'ensemble des propositions... Cartes bancaires, emprunts, voiture, faire soi-même, fuir la société de consommation, jardiner, retourner à la terre, jouer, s'enrichir du vrai contact d'autrui, boire des bières, ralentir son rythme de vie, etc. Il y a 29 chapitres qui se terminent par une injonction à prendre avec tout l'humour dont Tom Hodgkinson est capable.

Mais pourquoi faut-il que l'auteur nous vende le moyen-âge comme une période d'extase où tout était mieux que maintenant? Je ne dis pas que le XXiè siècle est génial. Mais vanter les mérites d'une époque révolue, c'est l'apanage d'une forme de réaction, à laquelle Hodgkinson n'échappe finalement pas. Ses citations philosophiques datent énormément. Invoquer François d'Assise ou Saint Augustin, et même Bertrand Russell, c'est un peu short à mon avis...

A cette couche de "retournons vivre au temps des troubadours", l'auteur ajoute une strate de religion. En permanence, il va vanter les mérites du catholicisme sur le protestantisme. le premier est gai et festif. le second austère et dépressif. le premier est désintéressé. le second est âpre au gain... Et ainsi de suite.

Et Hodgkinson n'est pas à une contradiction près. Il vante les mérites des panneaux photovoltaïques car ils sont anarchiques. Ils permettent d'être auto-suffisant. Il transforment le consommateur en producteur. Mais si on suit à 100% la logique de l'auteur, ces panneaux ne devraient jamais avoir été créés. La R&D n'a pas droit de cité dans l'argumentaire de Tom Hodgkinson. Il y en a d'autres.

J'avoue avoir été quand même séduit par le discours mais je vomis sa démonstration et les arguments qui l'étayent. Pierre Rabhi pense visiblement la même chose, il écrit la préface mais elle sonne bizarrement, un peu comme s'il s'excusait d'apporter son soutien à un tel essai vantant les mérites du politiquement incorrect. Restent quelques éclats de rire et pas mal de sourires face aux exemples.
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