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Critique de littlebookaholic


J'ai lu ce livre pour la première fois quand j'étais au Lycée, et en français. Je ne me souviens pas vraiment de mes impressions à l'époque si ce n'est le fait que ça n'avait pas grand chose à voir avec le film! En effet, j'ai grandi en regardant la version par A. Cuaron avec Liesel Matthews dans le rôle de Sara, l'un de mes films préférés quand j'étais petite, et encore aujourd'hui. En lisant le livre des années plus tard je me suis rendue compte que l'adaptation était assez différente de l'original sous plusieurs aspects.

En mars de cette année j'ai relu ce livre en anglais, et encore une fois, j'ai eu l'impression de lire un livre complètement différent, mais plus seulement par rapport au film, mais aussi par rapport au français.

En fait, je n'ai pas beaucoup de souvenirs de la traduction, et de la lecture que j'en avais fait au Lycée, mais j'ai eu l'impression en lisant l'original de lire quelque chose de complètement différent et plus complet.

Pour commencer, je l'ai lu dans l'édition Penguin Classics avec introduction et notes par U. C Knoepflmacher – et je ne peux que recommender cette édition à ceux qui veulent le lire en anglais, puisque l'introduction et les notes sont vraiment très intéressantes, et il y a en plus, en appendice, les premières versions du texte, ce qui était aussi vraiment intéressant à lire. J'ai d'ailleurs déjà eu l'occasion de lire Knoepflmacher pour mon mémoire de M2 (sur la littérature pour la jeunesse à l'époque Victorienne), et c'est en fait l'un des grands spécialistes en littérature pour la jeunesse.

Je commence à me dire d'ailleurs que peut être mon impression de lire un texte complètement différent vient du fait que je le relis 10 ans plus tard, d'une part, mais aussi parce que justement je travaille pour mon mémoire sur la littérature pour la jeunesse et les contes de fées, et donc j'ai plus de moyens de comprendre l'histoire et tout ce qui est en jeu dans le texte.

Quelque chose que j'ai découvert en relisant et que je n'avais pas vu lors de ma première lecture en français, c'était la place donnée, justement, au conte de fée. Sara est une grande lectrice, et tout son imaginaire d'enfant est marqué par ses lectures. le livre en lui même et l'histoire, sont entièrement imprégnés de références aux contes de fées, et autres livres que Sara a lus. On s'en rend compte en lisant, qu'en fin de comptes, A Little Princess est une sorte de réécriture de Cendrillon, avec un peu de Belle au Bois Dormant… mais on y trouve aussi la présence des soeurs Brontë (la poupée de Sara est nommée d'après Emily Brontë…), pour ne citer que quelques références en fait puisque je pourrai en parler pendant des heures, comme je suis plongée dans les contes de fée et la littérature Victorienne en ce moment…

Ce livre est considéré effectivement comme l'un des plus grands livres pour la jeunesse de l'époque Victorienne, mais je pense que ce serait peut être à nuancer. La première édition de la Petite Princesse, en tant que tel, a été publiée en 1905, mais il s'agissait en fait d'une version augmentée et modifiée et transformée. La toute première version du texte, était en fait une simple nouvelle, publiée en 1887, puis ensuite transformée en pièce de théâtre en 1902, pour ensuite seulement devenir ce que nous pouvons lire aujourd'hui. Je dis qu'il faudrait nuancer le titre de littérature victorienne, et c'est ici mon opinion d'étudiante, parce que tout simplement Burnett l'a écrit aux Etats Unis, après y avoir vécu pendant des nombreuses années, et qu'on y retrouve un certain côté américain dans la façon de voir le monde et la société. La littérature pour la jeunesse américaine et celle britannique sont très différentes l'une de l'autre (je vous renvoie ici vers un article vraiment intéressant sur la question, écrit en anglais: Why the British tell better Children's stories: pour résumer, la littérature anglaise pour les enfants parle beaucoup de fées, et magie et fantastique, alors que la littérature américaine pour les enfants est plus tournée vers tout ce qui est plus terre à terre, comme la vie dans une ferme, la découverte de l'ouest… D'un côté on a Harry Potter ou Narnia, de l'autre, on a Les aventures de Tom Sawyer ou Les quatre filles du Dr March… ) Je trouve donc que Burnett a réussit avec A Little Princess a concilier ces deux façons différentes d'écrire pour les enfants: d'un côté un certain réalisme en ce que concerne la vie sociale: ici, quand elle parle de magie, ce n'est pas la magie d'Harry Potter, ou une magie avec baguette magique et super-pouvoir, qu'on ne discute pas, mais il s'agit plutôt d'une magie beaucoup plus réaliste, et réalisée par des personnages tout à fait communs, en revanche, il y a bien un côté magique, qu'elle réussit très bien à faire ressentir dans l'histoire.

Pour résumer, ce livre reste l'un des mes préférés, l'un des plus beaux contes pour enfants (et adultes aussi…) à mes yeux! A lire et relire!
Lien : https://thewordandco.wordpre..
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