Dans la petite communauté campagnarde de Slowbridge, prendre le thé une heure plus tard que d'habitude ou porter des robes taillées sur un autre modèle que celles de Lady Théobald et de sa petite fille est autant une insulte aux bonnes manières qu'à la Providence elle-même. Or, voilà qu'à peine remise de l'installation de moulins par un audacieux entrepreneur, la petite ville doit affronter une nouvelle calamité : une Américaine. Nièce d'une des bonnes dames du lieu, débarquée sans crier gare, Miss Octavia Spencer choque autant par ses tenues extravagantes que par ses manières trop spontanées. Son arrivée ne provoque pas de simple remous mais un véritable raz-de-marée, dans les esprits comme dans les coeurs.
Frances Hodgson Burnett a un gros défaut : elle n'a pas écrit beaucoup de romans et, parmi eux, un nombre encore plus réduit est aujourd'hui disponible en français. Pour cocher cette auteure dans le challenge solidaire, il fallait donc soit relire Petite princesse ou
le petit Lord Fauntleroy, soit investir dans
le Jardin secret, jamais lu mais vu en film. Mais, grâce à une autre participante, j'ai découvert ce roman méconnu de Burnett :
Une si jolie sauvageonne. Il est publié sous l'étiquette Bookelis, ce qui semble être une maison d'auto-édition, dans une traduction de
Florence Réallia. Ma curiosité a été aussitôt titillée.
Je ne saurais trop remercier la personne qui a fait en sorte de rendre ce roman à nouveau disponible en français. Même si, au final, il m'a un peu déçue. Déjà, au départ, je trouvais quelques défauts de mise en forme et je n'étais pas toujours convaincue par la formulation de la traduction. Ce ne sont pas de gros défauts et
Florence Réallia a fait du très bon travail mais, comme j'ai tendance à être un peu maniaque, ces petits défauts ont parfois gêné mon immersion dans cette histoire.
Je ne les aurais peut-être pas autant remarqués si l'histoire avait été plus captivante mais je l'ai trouvée assez décevante.
Si elle est légère dans son sujet, elle l'est aussi dans son traitement. Je trouve que
Frances Hodgson Burnett aurait vraiment pu approfondir ses personnages (en particulier celui d'Octavia) et développer davantage les péripéties. Je suis restée sur ma faim, songeant à ce que
Jane Austen aurait pu écrire de plus drôle et palpitant sur une telle base de départ.
Frances Hodgson Burnett elle-même m'avait habituée à mieux avec Petite Princesse et
le Petit Lord Fauntleroy qui sont des romans que j'ai toujours énormément de plaisir à relire.
En résumé : Un petit roman sympathique, que les fans de Princesse Sarah auront plaisir à lire. Même s'il est plutôt frustrant, je suis contente que
Florence Réallia ait pris la peine de le traduire et de le publier pour qu'il soit à nouveau disponible.
Challenge solidaire "Des classiques contre l'illettrisme" 2021