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Critique de som


som
01 décembre 2012
Quel drôle de polar que « So much pretty » ! Cela commence assez classiquement par la mort sordide de la jeune serveuse Wendy, pour continuer par l'inévitable enquête et se terminer par une résolution somme toute classique et, il faut le dire, un peu bâclée comme souvent dans cette catégorie de livres. Entre deux, on a affaire à un récit dense parfois touffu servi par une plume intelligente et brillante. A ce stade, je devrais normalement bondir d'enthousiasme et pourtant je me sens mitigée. Après quelques jours de réflexion, je reste partagée et vais tenter de tirer cela au clair.
La trame de l'histoire se déroule à Haeden, une petite ville rurale de l'état de New-York, ravagée par le chômage dans une Amérique post-industrielle où ne restent que les oubliés du rêve américain et quelques bobos, à l'instar De Claire et Gene, un couple de médecins idéalistes, venus s'y installer avec leur fille Alice, une surdouée bien inquiétante. Alors, quand la mort frappe et sème la zizanie dans cette communauté très conservatrice, Stacy Flynn, une jeune journaliste venue elle aussi de la ville, va tenter d'éclaircir ce mystère. Son enquête sera l'occasion d'explorer de nombreuses pistes et pour l'auteur l'opportunité de dresser un portrait d'une partie de la société américaine déclassée, tiraillée par diverses tensions politiques, de luttes sociales et écologiques. En filagramme apparait également le désenchantement de certains protagonistes dont les rêves se sont transformés en eau de boudin.
Cara Hoffman utilise tous les formes de narrations possibles (récits, lettres, enregistrement audio …) avec maîtrise, tout en jouant sur différents niveaux de temps et en avançant par allusions. C'est peut-être là que le bât blesse : la progression est pour le coup laborieuse et ouvre trop d'espérances au lecteur qui est inévitablement déçu par une fin banalissime, un brin téléphonée. Par ailleurs, je suis très embêtée de constater que la profusion des thématiques brassées nuisent au rythme de ce polar qui bien que super-intelligent sur le fonds manque cruellement de pêche sur la forme. Force est alors de constater que l'auteur, une brillante universitaire, a écrit indéniablement un roman passionnant mais pas forcément un polar excitant.
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