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Critique de jamiK


jamiK
02 décembre 2019
J'avoue, avant de commencer ce livre, j'avais un peu peur de saturer du genre post apocalyptique, j'en ai lu trop ces dernières années, mais j'y suis allé pour un challenge de lecteurs. Bien m'en a pris.

Dès le début, on sent quelque chose de différent, de nouveau par rapport à tout ce qui a été écrit dans cette catégorie.

Tout d'abord, l'auteur relie directement l'apocalypse aux évènement politiques récents, les 11 septembre 2001, la traque de Ben Laden, les tensions avec l'Iran, Israel, la crise des migrants… Et les protagonistes sont des personnages qui semblent bien réels, jamais idéalisés.

Ensuite, le récit est parsemé de réflexions subtiles avec des problématiques qui nous concernent réellement, un réalisme politique assez glaçant, des considération sur les médias, l'information, la culture, la littérature, la réalité, la manipulation…

Le tout est servi par une écriture riche, parfois poétique, parfois triviale, l'équilibre est juste, bien rythmé et mis en place avec dextérité, les mots sont choisis avec précision, et quelques envolées lyriques viennent nous faire perdre pied, toujours quand il faut.

Il y a aussi une suite de portraits formidables qui viennent ponctuer le récit, j'ai adoré les “écrivains de l'apocalypse”, qui n'interviennent pas dans l'action, des petits moments futiles qui apportent du sel au roman. Il y a peut-être le passage avec un des rares personnages féminins de l'histoire, Ophélia, qui est un peu trop caricatural, mais cela ne nuit pas à l'ensemble.

On est loin de la littérature codifiée associé à ce genre (“post apocalyptique” destiné à un public “jeune adulte”), même si j'apprécie cette catégorie, ce roman-ci va beaucoup plus loin, il propose une mise en abyme absolument jubilatoire, il questionne, surprend, étonne, nous prend au dépourvu. Benjamin Hoffmann joue avec son lecteur. C'est le livre qui relie Mad Max à la grande littérature. Rien à voir avec une grosse production hollywoodienne, la réflexion prend le dessus sur l'action spectaculaire, on est plus proche de “Traité du zen et de l'entretien des motocyclettes”, de Jack Kerouac, ou encore du Road Movie que de “Divergente” ou “L'épreuve”.

Cela ne veut pas dire que l'action reste en berne, l'histoire est absolument haletante et se dévore goulument, on prend le livre en main, on ne peut plus le lâcher.

Aujourd'hui, je n'hésite pas à en faire mon livre référence dans le genre post apocalyptique, et c'est une de mes plus belle découverte de l'année, alors je tiens à remercier chaleureusement PinkCatReading sans qui je serai sans doute passé à côté.
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