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Critique de Rodin_Marcel


Anne Holt - «Cela n'arrive jamais» - Plon, 2008 (ISBN 978-2259202558).

L'auteur aurait été ministre de la justice en Norvège (!!!) et journaliste.
Une histoire invraisemblable de bout en bout :
une série de trois meurtres, mais dont le premier ne fait pas partie de ladite série (c'est tout bêtement le fils-fils rejeté par sa môman qui la zigouille - p. 247),
la police incapable de trouver quoi que ce soit (ça s'explique, voir ci-après),
et finalement la meurtrière, qui n'est autre qu'une dame écrivant des romans policiers contre laquelle il s'avère impossible de recueillir la moindre preuve tant elle est maligne ! Ah ! Ah ! Ah ! Parodique ?

Pas étonnant que la police ne trouve rien, d'ailleurs : l'enquête est menée par un brave inspecteur et sa brillantissime épouse, laquelle a fait ses études policières rien moins qu'avec le super-chef du FBI, lequel tant qu'à faire a même fait des galipettes avec son élève surdouée, bien sûr, bien sûr (scène ridicule pp. 271-272). A l'heure du roman, monsieur et madame sont absorbés dans les couches culottes de leur fille dernière née et madame est archi-tourmentée. Bien sûr également, le monsieur inspecteur ramène à domicile toutes les pièces du dossier pour que sa chère compagne puisse exercer ses talents de «profiler».
Les explications psychologisantes atteignent allègrement un paroxysme de sottise (pp. 394-395). L'auteur n'hésite aucunement à s'envoyer ses propres fleurs : « je n'ai jamais, jamais entendu parler d'une histoire pareille » (pp 329-330), ben voyons !

La caractéristique essentielle de ce roman réside néanmoins dans un autre aspect : sa propension à ne rien oublier des détails les plus scatologiques, sordides et physiologiques de l'existence humaine. Probablement disciple du «chorégraphe» Jan Fabre, l'auteur ne nous épargne rien des sécrétions du corps humain.
Pour ne prendre que quelques exemples : une grande scène pour décrire le type qui pisse sur son frère (pp. 160-161), une «fontaine de morve intarissable» amplement décrite (p. 196), l'inspecteur «sentait la sueur couler en filets froids vers la ceinture de son pantalon», la coupe des cheveux suscite un filet de sang, et la charmante dame se sert de l'un des bavoirs sales pour éponger la blessure (bravo l'hygiène ! p. 217), la régurgitation du bébé donne lieu à une description fouillée (p. 226), le collègue «Sigmund bailla sans mettre la main devant sa bouche : les larmes jaillirent» (p. 230), et ce n'est là qu'un des nombreux motifs de larmes car les hommes pleurnichent énormément dans ce roman (p. 247-248, p. 260, p. 303 puis 305 larmes et morve mêlées, pour faire bonne mesure).
On ne nous épargne pas l'acné (p. 247) ni le pipi au lit de la gamine issue du précédent compagnon, qui est sympa bien sûr (p. 249). Inutile de croire que les excréments vous seront épargnés (p. 260). le riz gluant tombe dans la sauce et éclabousse la chemise de notre noble inspecteur (p. 293), qui n'hésite pas à mâchonner «une tige de céleri à moitié grignotée [qui] était resté dans une assiette sale» (p. 360) ce qui lui attire des baisers amoureux de sa Dulcinée, qui le comblent d'aise au point que «il se gratta l'entrecuisse» (p. 361) : probablement le sommet de l'érotisme masculin pour cette dame ? le tout culmine vers la fin du roman avec la description bien fournie des excréments du bébé dans la couche (p. 395).
Par ailleurs, le lecteur pourra suivre les détails des accouchements au fil des pages : la rupture périnatale lui sera expliquée en détail (pp. 166-167), et la « sacrocoxalgie » à la page 238.
Curieusement ( ?), il ne semble manquer que le sperme, les crottes de nez et les serviettes hygiéniques maculées... ce sera sans doute pour le prochain roman.

Un livre à jeter à la poubelle.
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