AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Bloglitterairedecalliope


NOS ESPERANCESAnna Hope

24 juillet 2020bloglitterairedecalliopeModifier "NOS ESPERANCESAnna Hope—"
Nos espérances

« Elles aimeraient arrêter le temps -ici, maintenant, dans ce parc, dans cette splendide lumière d'après-midi….. Elles aimeraient s'enfouir ici, dans la beauté de ce doux après-midi du mois de mai. Elles habitent la plus belle maison au bord du plus beau parc dans le plus beau quartier de la plus belle ville de la planète. Elles ont encore la majeure partie de leur vie devant elles. Elles ont fait des erreurs, mais rien de fatal. Elles ne sont plus jeunes, mais ne se sentent pas vieilles. La vie est encore malléable et pleine de potentiel. L'entrée des chemins qu'elles n'ont pas empruntés ne s'est pas encore refermée.

Il leur reste du temps pour devenir celles qu'elles seront. »

Hannah, Lissa et Cate sont inséparables. Amies de longue date, elles ont tantôt partagé la même maison, se sont tantôt séparées mais elles se sont toujours retrouvées. le roman commence à Londres en 2004 pour finir en 2018. Entre temps, Anna Hope bouscule la chronologie en ménageant des retours en arrière sur la vie de ces trois jeunes femmes. Cate est orpheline de mère et se débat contre une tristesse qui l'empêche d'avancer. Hannah, qui voit son quotidien obsédé par un désir fou d'enfant, enchaîne les FIV sans succès. Et Lissa, pourtant promise à une brillante carrière, est une actrice en galère qui multiplie les petits boulots en attendant que son agent daigne lui proposer un rôle. Si elles ont démarré la vie, armées de belles espérances, celle-ci s'est donc chargée de les désenchanter. le temps qui passe, les désillusions, la mort qui rôde, un monde de plus en plus fragmenté et un sombre avenir pour la planète auront vite fait de transformer ces belles espérances en une inquiétude diffuse. Pourtant, toutes trois finiront par trouver leur équilibre, en dépit des chagrins conjugaux et des détours sinueux de la vie. Car de belles rencontres parsèment leur chemin, les menant sur la voie de l'activisme ou de la passion amoureuse, c'est selon… Et, malgré les rapports parfois tendus, voire conflictuels qu'elles entretiennent entre elles, c'est une belle amitié solide, fidèle, qui les unit . Ainsi, la dernière page se ferme sur un hymne à la vie où les filles d'Hannah et de Cate dansent, dansent, ivres de joie et d'espérance.

Une douce tristesse s'empare parfois des pages, mais qui ne dure jamais car la vie est là dont il faut savoir se saisir à pleines dents, car le temps passe et tôt ou tard la mort viendra. C'est avec délicatesse et élégance qu'Anna Hope aborde des thèmes qui demeurent universels.



» La fille d'Hannah prend la fille de Cate par la main et elles tournent, tournent, tournent encore et les femmes les regardent, saisies par leur grâce gauche, l'assurance de leurs petits corps dans l'espace, emplies d'une joie qui est proche- qui pourrait, de fait, être aussi – de la douleur. Et les fillettes continuent à virevolter en riant – contentes d'être libres de l'attention de leurs mères, de la couverture pesante de leurs mères, du besoin que leurs mères ont d'elles, du fil décousu de la conversation en montagnes russes de ces femmes -, étourdies de mouvement, leurs mains hermétiquement jointes, elles tournent, tournent encore, en cet instant de tourbillon doré, grisées, ivres de joie. »
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}