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Citations sur Le vent se lève (12)

Quand j'essaie de me rappeler ces premières journées de vie commune où je ne quittais presque pas le chevet de Setsuko, j'ai l'impression de ne plus pouvoir reconstituer leur succession chronologique tant chacune d'entre elles ressemblait aux autres, du fait de leur monotonie qui ne manquait pourtant pas de charme.
Ou plutôt, à mesure que se succédaient ces journées toutes semblables les unes aux autres, nous finîmes par échapper complètement à l'emprise du temps. Ce faisant, les moindres circonstances de notre vie quotidienne, aussi insignifiantes fussent-elles, prirent un attrait entièrement nouveau. Cet être tiède et parfumé à mes côtés, sa respiration un peu précipitée, sa main souple dans la mienne, son sourire, les propos banals que nous échangions de temps à autre: sans cela il ne serait rien resté de ces journées vides et uniformes. Et cependant je pus me persuader que l'essence même de notre vie n'était réellement rien d'autre, et que le fait que nous puissions nous satisfaire si bien et de si peu n'était dû qu'à ce que ce peu, nous le partagions, cette femme et moi.
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Par ces journées d'été dans la prairie recouverte d'une herbe haute et drue, alors que tu peignais avec passion, je restais toujours non loin de là, allongé à l'ombre d'un bouleau. Quand le soir tombait, que tu achevais ton travail et venais me rejoindre, nous restions un long moment nous enlaçant les épaules, à regarder l'horizon encombré de lourds nuages sombres aux franges garance. Comme si à cet horizon enfin gagné par l'obscurité quelque chose, au contraire, était en train de naître...

( Incipit )
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L'existence dans un sanatorium de montagne prend tout naturellement un caractère à part, celui d'une humanité qui commence là où pour les hommes ordinaires il n'y a plus qu'un cul de sac.
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Je me rappelle le temps, il y a bien des années, où je me plaisais à rêver à la vie que je mènerais en hiver, dans la solitude des montagnes, seul loin du monde, en compagnie seulement d'une belle jeune fille, avec qui nous vivrions un amour d'une intensité allant jusqu'à la douleur. Cette aspiration démesurée à une vie de beauté exquise, j'avais voulu la réaliser tout entière, telle que je l'avais conçue, dans une nature terrible et inhospitalière. Pour cela, je ne pouvais me passer des rigueurs de l'hiver, de ces montagnes désolées...
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Je m'approchai enfin du chevet de Setsuko. Ses yeux vacants étaient grands ouverts, mais elle donnait plutôt l'impression de dormir. Je caressai son front trempé de sueur froide, arrangeant les petites mèches folles qui s'étaient éparpillées sur son visage, pâle comme un linge.
Et comme si elle ressentait enfin la chaleur de ma présence, un sourire énigmatique flotta légèrement sur ses lèvres.
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Le vers inopinément monté à mes lèvres, deux ans auparavant, l'été où nous nous étions rencontrés pour la première fois, et que j'aimais ensuite à me réciter à tout propos, ce vers : " Le vent se lève, il faut tenter de vivre", que j'avais complètement oublié depuis, avait soudain repris tout son sens pour nous : c'étaient des journées comme en avance sur la vie, pleines d'une exaltation, d'un bonheur poignant, plus intenses que ceux de la vie. Nous commençames à préparer notre départ, prévu à la fin du mois, pour le sanatorium au pied du Yatsugatake.
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Puis, esquissant un frêle sourire en forme d'excuse, d'une main dont commençait à ressortir la maigreur, elle se mit brusquement à lisser ses cheveux un peu dépeignés. Ce geste insignifiant mais si naturel, si plein de jeunesse et de féminité, me fit l'effet d'une caresse ; je suffoquai tant il s'en dégageait de séduction et de sensualité. Au point que malgré moi, je ne pus m'empêcher de détourner le regard...
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seul un homme sur le point de mourir pouvait vraiment sentir la beauté de la nature.
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Je fixai intensément ces lointaines arêtes montagneuses jusqu’à en retenir les moindres détails, et cependant affleurait à ma conscience la certitude que je venais seulement de percer le secret, jusqu’à présent enfoui au fond de mon être, de ce que la nature m’avait par avance réservé.
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Le soir nous réunit autour d'une même lampe. Nous avons pris l'habitude de rester là sans parler, et je poursuis sans relâche la rédaction de mon récit, dont le sujet est notre bonheur, tandis que Setsuko repose sur son lit dans l'ombre portée par l'abat-jour, si silencieusement que j'en arrive à douter de sa présence. Parfois, levant les yeux et me tournant contre elle, je rencontre son regard fixé sur moi, depuis combien de temps ? Ce regard chargé d'affection semble à tout prix vouloir me dire : "Pourvu que je reste près de toi, je suis contente." Ah comme il m'aide à croire à ce bonheur qui est le nôtre aujourd'hui ! comme il m'encourage dans mon effort à conférer à ce bonheur une force précise.
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