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Critique de glennherbertgould


Cela faisait longtemps que je désirais lire les aventures de Mike Horn plutôt que de regarder ses films, qui sont finalement assez peu représentatifs de ses exploits. J'ai donc pris le premier à ma disposition (malgré les réticences de mon père concernant cet opus), et me suis lancé dans cette lecture.

M. Horn décide ainsi de s'élancer en compagnie de Borge Ousland, qu'il surnomme le « Roi de L'Arctique ». Inutile de préciser ses prouesses dans cet univers hostile qu'est le nord, le surnom parle de lui-même. Ces deux hommes, ayant déjà eu respectivement leurs heures de gloire, sont réunis cette fois pour parcourir plus de 1000 km, ralliant le pôle Nord depuis le cap Arkticheskiy. En prime, seulement 2 jours de repos pris sur la soixantaine en tout. Mais le véritable exploit consiste ici à faire l'intégrale du voyage de NUIT (enfin quasiment si on oublie les tout derniers jours).

Les obstacles sont d'abord humains plus que naturels et leur marge de manoeuvre se trouve facilitée par un certain Victor Boyarsky, expert en négociations russes.
Passé ces « formalités » purement administratives, les choses sérieuses commencent lorsqu'ils sont jetés dans ce noir profond et permanent qu'ils vont endurer les 2 mois suivants. Avant cette expédition, ils n'ont pas passé une seule nuit ensemble. Plus que cohabiter, ils vont devoir maintenant s'entraider, ne faire plus qu'un. Cela lui inspirera d'ailleurs ces mots : « nous étions deux amis au départ de cette expédition ; nous étions deux frères en arrivant au bout. ». Les longues heures passées à marcher à skis (entre 9 et 12 heures) sont indispensables pour atteindre le pôle à la date prévue. Ils sont sans cesse ralentis par les vents furieux du grand nord, les températures tantôt dérisoires, tantôt excessives (jusqu'à -40°C), la dérive des glaces liée aux vents qui peut ralentir fortement leur avancée journalière. Sans compter les nombreuses barrières de glace qui se dressent devant eux ou les étendues d'eau sombre à passer à la nage avec une combinaison …

Le problème avec Mike, c'est que l'on ne se rend absolument pas compte de l'exploit surhumain que cela représente. Il raconte son expérience comme il l'a vécu ; c'est-à-dire qu'il fait face à des conditions inimaginables mais il garde une certaine réserve dans son écriture et le lecteur a du mal à se représenter la réelle difficulté. Il faut réfléchir cinq minutes pour seulement imaginer un dixième de leur enfer. Marcher 12 heures sans trêve ni repos pour parcourir parfois seulement 5 kilomètres, il y a de quoi être miné. Devoir passer 30 minutes à chaque enfilage de leur combinaison hermétique pour traverser une distance inconnue, avec de surcroît un attelage à tirer de plus de 100 kilos (surtout lorsque l'on sait qu'il peuvent rencontrer jusqu'à 6 ou 7 zones d'eau libre par jour).
Autant d'obstacles qui rendent chacun à leur manière cette longue marche interminable, impensable pour ne pas dire irréalisable et sans oublier bien sûr cette nuit, synonyme d'insécurité et de peur. Et pourtant, ils iront jusqu'au bout. Non sans mal, avec pour faire court ;
Pour Horn : le nez et le menton gelés, des crevasses énormes aux doigts, en fin d'expédition des épouvantables douleurs au niveau du ventre et des saignements ayant une cause indéterminée...
Pour Ousland : les pieds gelés très douloureux, le visage laminé par les vents, des skis à réparer sujets à la casse, avec des faiblesses physiques perceptibles également vers la fin…

Le livre est assez facile à lire. On ne peut que déplorer les quelques longueurs et répétitions qui rendent l'aventure un peu moins palpitante. Rares sont les moments de plaisir intense pour le lecteur. Mis à part ces quelques points négatifs (que l'on pardonne aisément sachant qu'il n'est pas écrivain de métier), cela reste tout de même un beau moment en présence de ces deux figures illustres qui nous transmettent des valeurs morales fortes basées sur la fraternité.
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