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Critique de Meps


On peut rire de tout mais pas avec n'importe qui, disait Desproges. Peut-on tout écrire alors, sachant qu'on ne sait jamais à l'avance qui va vous lire ?

On peut évidemment, mais le doit-on. Houellebecq retrouve ici sa plume drôle, acerbe, son style agréable à lire et plein d'intelligence que je croyais lui avoir vu perdre dans les méandres de la Carte et le Territoire, lissé à vocation de collecter le(s) prix (Goncourt, le Graal). Mais il a tout retrouvé également, ses obsessions machistes, son goût de la provocation parfois gratuite, allant jusqu'à se commettre dans le racolage.

Houellebecq doit espérer je l'imagine un lecteur intelligent. Qui comprendrait que l'exercice d'anticipation est volontairement outré pour pouvoir observer les rouages du fonctionnement d'une société confronté au choc des extrêmes, au choix d'un changement de civilisation. Mais quand on aborde ce sujet au lendemain d'évènements funestes comme ceux qu'a traversé la France, on ne peut pas faire comme si le livre n'aura pas un destin moins confidentiel. Et qu'il attirera les lecteurs des deux extrêmes décrits dans le livre. Et qu'il attisera donc les haines, les peurs irraisonnées, les violences qu'on ne cherchera plus à rentrer. Le danger de ce livre qu'ont déploré certains est donc réel.

Mais on ne peut pas pour autant anathémiser ce livre (même pas un néologisme, comme ceux d'Huysmans). Car Houellebecq restera quasi certainement comme un des auteurs majeurs de notre époque, qui aura su saisir le parfum de son temps et le mettre dans la bouteille de ses pages. Ce parfum ne sent pas la rose comme la littérature des siècles romantiques, mais est-ce sa faute ou celle de la société dans laquelle il évolue...
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