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Critique de Milllie


A quoi tient-il que vous tombez sous le charme de certains livres dès les premières pages ? Pour la saga des Cazalet, c'est déjà l'édition, cette couverture magnifique qui attire l'oeil, ce beau papier qui invite à tourner les pages et cet arbre généalogique au début qui est pour le lecteur friand de sagas familiales la promesse de belles rencontres. Et c'est aussi, sans doute, bien sûr, le talent de l'auteur qui à partir d'un événement banal, d'un portrait d'un personnage qui ressemble à tellement d'autres arrive en quelques phrases à vous happer, à vous projeter loin de chez vous dans l'ambiance de ce manoir anglais et à vous attacher irrémédiablement à cette drôle de famille Cazalet dont elle va vous conter les aventures. C'est plutôt rare pour moi de savoir dès les premières lignes qu'un livre va être un gros gros coup de coeur et bizarrement celui-ci m'a attirée dans son univers dès les premières lignes et la suite n'a fait que confirmer cette première impression.

Etés anglais est pourtant l'histoire d'une famille (anglaise donc) comme les autres, dans laquelle 3 générations vont cohabiter pendant les grandes vacances : les grands parents, une soeur et trois frères et une joyeuse bande d'enfants, plus les domestiques et quelques pièces rapportées de-ci delà. le temps de 2 étés en 1937 et 38 nous allons apprendre à mieux les connaître et découvrir petit à petit les failles et les non-dits de cette famille de la petite bourgeoisie anglaise. L'auteur procède à petites touches, rien de spectaculaire dans ce roman qui a priori ne fait que décrire la vie dans sa banalité et ses répétitions, ses petits (non) événements du quotidien, les mille jeux et aventures des enfants et leurs tourments d'adolescents. Mais tout sonne si juste qu'on partage très vite les sentiments et les sensations des personnages, on s'inquiète et on souffre avec eux, on tourne les pages plus vite pour savoir ce qui va leur arriver, on voit grandir les enfants au fil des chapitres et on se demande ce qu'ils vont devenir. Et puis bien sûr il y a la petite touche d'humour anglais qui donne du peps à cette histoire, l'ironie légère que l'auteur semble appliquer à son récit, le petit regard amusé qu'elle porte sur les manies des personnages, la Duche(sse), cette grand-mère qui rêverait de s'occuper tranquillement de son jardin et se retrouve à gérer sa trop grande maisonnée pleine d'enfants et petits enfants, Rachel, la fille dévouée, qui en tant que seule fille et en plus célibataire est la confidente et l'aide de tous et court d'une corvée à l'autre sans pouvoir jamais vivre sa vie, Polly, adolescente trop mure pour son âge qui s'inquiète de ne pas avoir de masque à gaz pour son chat en cas d'alerte et tant d'autres tous aussi attachants et vivants les uns que les autres.

Ce roman permet aussi de porter un regard différent sur la seconde guerre mondiale ou plutôt dans ce tome la menace de la guerre : les inquiétudes face à un éventuel futur conflit, les préparatifs pour se prémunir d'une éventuelle attaque allemande, l'attente anxieuse du résultat des négociations politiques avec Hitler. C'est aussi un excellent témoignage sur la vie à cette époque, les relations familiales, les rapports homme femme, les relations avec les domestiques. J'ai littéralement dévoré ce livre dont le rythme s'accélère en plus dans la deuxième partie avec cette menace d'une guerre qui va crescendo. Et je me suis précipitée chez mon libraire pour acheter immédiatement le tome 2, n'étant pas prête à patienter trop longtemps avant de connaître la suite ! Un vrai plaisir de lecture, un roman à savourer, pour moi pas une ligne ou un mot de trop, je me suis régalée à chaque page. J'espère trouver autant de charme aux tomes suivants et je sens déjà que l'attente jusqu'à la parution des derniers va être longue.
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