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Critique de Gonavon


Ceci n'est qu'une critique du livre en tant qu'objet, car il s'agit là d'une collector. Pour une critique de son contenu, allez voir sur la page des autres versions du livre.

Donc, nous avons ici la deuxième collector de ce que j'espère être une série sur les oeuvres de Howard. Je ne suis pas particulièrement au courant, j'ignore si Bragelonne ou Patrice Louinet en ont fait une annonce, mais j'espère vraiment qu'il y aura d'autres de ces éditions, elles sont sublimes, et à en juger par le design fort similaire de celle-ci, ça laisse à présager que c'est bien le cas. Je prie pour que Kull soit le prochain à avoir ce traitement.

En ce qui concerne le livre en soit, eh bien, c'est à peu près la même chose que pour celui de Conan. Un immense livre, bien relié, avec un signet, toutes les mêmes histoires et des illustrations en plus. Et ma foi, ces nouvelles illustrations sont sublimes, en particulier celles de Didier Graffet et Benjamin Carré. Par contre, et ceci est un point que je n'avais pas soulevé pour Conan, c'est que ces illustrations ne représentent quasiment jamais une histoire en particulier. Ce sont surtout des illustrations qui ‘évoquent' l'idée du personnage de Solomon Kane, l'idée qu'a la culture populaire de lui.

Les images de Conan m'ont fait réaliser comment la culture populaire le perçoit, comparé à comment il est dans les histoires. Je ne parle pas de son apparence mais bien des scénarios dans lesquels il se retrouve. Il y a bien sûr des scènes fidèles dans ces illustrations colorées, mais une bonne partie sont entièrement inventées, et c'est intéressant de noter que celles dites inventées sont les plus intéressantes : Conan sur le dos d'une monstruosité squelettique qui vole au-dessus de ruines baroques; Conan qui combat un minotaure géant; Conan devant une déesse géante…

J'étais un peu déçu en lisant les histoires de ne pas voir ces scénarios plus fantastiques se réaliser sous forme écrite. Mais en même temps, je n'étais pas si déçu que ça, car ce que j'ai eu dans les nouvelles et l'unique roman était, en somme, du même calibre, et peut-être même plus haut. Il y en a tellement, des scènes épiques de combat et d'action, et des endroits grandioses, que je n'avais plus besoin de voir spécifiquement ces images comme une envie qui ne serait jamais exaucée. Je les voyais plutôt comme un bonus à l'oeuvre.

Mais avec Solomon Kane c'est différent. La moitié des images colorées sont des scènes qui n'existent simplement pas : Kane qui se bat contre des chauves-souris géantes sur le toit d'une méga-cathédrale gothique; Kane qui abat un démon lovecraftien; Kane qui se fait envelopper par des démons squelettiques; Kane qui combat une horde de bandits dans une église... Et ça me fait mal de les voir, car c'est ça l'idée de Solomon Kane que j'avais avant de lire les histoires, et c'est ça que j'aurais voulu qu'il soit. Je ne dis pas que les nouvelles sont mauvaises, ni que la vision de Howard n'est pas intéressante, mais j'y ai toujours trouvé qu'il manquait de viande sur l'os, il manque le zing, la foudre, l'étincelle. Il y a la graine de l'étincelle, l'idée de base est bonne, et juste avec elle on a ces magnifiques illustrations.

Mais je vois ces images non pas comme un bonus mais comme une envie qui ne sera jamais exaucée, comme un rappel de ce que Solomon Kane aurait pu être et devenir si Howard avait continué à le développer. Je suis content que ces illustrations soient là, elles sont belles et bonnes, mais elles sont aussi un peu amères, car elles représentent un calibre, un ton épique, un aspect gothique décadent, une horreur innommable, un héros plus grand que nature et des aventures sans fin qui ne sont tout simplement pas présents en entier dans le texte tel quel. Je suis content et ravi que ce soit l'image que la masse se fait de Solomon Kane, une image selon moi meilleure que ses réelles sources, une conception beaucoup plus étoffée, ça démontre que l'idée de base pour ce personnage est juste excellente. Mais en même temps, ça court le risque d'entraîner cette même déception que j'ai eu pour plusieurs qui veulent réellement découvrir le personnage.

Bon, suffit de ces divagations, repassons à la critique du livre.

La couverture est magnifique, son fond étant une combinaison de deux oeuvres d'Albrecht Dürer. Un choix un peu étrange, je l'admets, et qui n'a pas particulièrement rapport avec Solomon Kane (sauf pour un ténu lien thématique avec les anges, je suppose), mais ça fait très beau, donc je ne vais pas m'en plaindre. le dos cette fois est rouge, avec le même style de SOLOMON KANE écrit en relief dessus. Comme pour Conan, il vient avec un papier qui indique tous les noms des artistes, papier vite froissé, mais qui protège le livre de marques de doigts qui ont tendance à rester dessus (mais qui ne sont visibles que de près, et sous un certain angle).

C'est donc un objet de qualité, qui je dirais en vaut le prix. Je n'ai que des problèmes mineurs avec celui-ci comparé à Conan. Premièrement, le dos m'apparait un peu moins solide, cette fois, et il émet des craquements quand on l'ouvre, ce qui je présume est attribuable à sa plus petite taille, car il a sinon l'air de la même facture que Conan. Et deuxièmement, le papier. Je sais que je m'étais plaint que les pages étaient trop minces et faciles à froisser pour Conan, mais en même temps, je savais que c'était le cas car ce livre faisait déjà un millier de pages et plus, donc il fallait compresser le plus possible. Mais là, parce que Solomon Kane frôle à peine les cinq cent pages, j'ai l'impression qu'ils ont opté pour un papier plus épais, qui a une texture plutôt rude au toucher. Je ne dirais pas déplaisante, mais on ressent une certaine… cheap-eté. Pas pour chier sur Bragelonne, loin de là, je suis heureux d'avoir ce livre, j'adore qu'ils en aient fait un deuxième, et dès que je l'ai vu j'ai voulu à tout prix l'acheter. Mais ce papier a quand même un drôle de ressenti. C'est juste ça.

Il n'y pas d'autres défauts, sinon. le livre est superbe, il se conjugue à merveille avec celui de Conan, et ce sont les mêmes classiques histoires de Solomon Kane à l'intérieur, avec en plus de magnifiques illustrations en pleine couleur. Ça vaut bien l'achat, mais je le recommande qu'aux fans mordus comme moi, ou ceux qui n'ont pas déjà acheté Solomon Kane et qui sont intéressés, car pour un prix un peu plus haut, ça fait certainement un objet plus beau et durable que la version brochée.
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