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Critique de Roadreader


les pages les plus sanglantes de l'histoire d'un pays en font souvent les récits les plus poignants.

Et sanglante la conquête de l'Australie par le fier homme blanc l'a été c'est un fait connu de tous. Mais éloigné comme nous le sommes de ce pays on a tendance à oublier ce que cela implique en réalité. Heureusement Paul Howarth est là pour nous le rappeler.

Le récit est donc un western et dès le début l'auteur nous fait bien comprendre qu'ici règne la loi du plus fort. Nul shérif héroïque pour défendre la veuve et l'orphelin ici, qui détient les terres détient le pouvoir et l'emprise sur les hommes. Une ambiance bien sombre malgré la sécheresse magnifiée par le style de l'auteur. Sous sa plume c'est l'outback australien qui prend vie, le bush poussiéreux et hostile. Mais toujours moins hostile que les prédateurs pibèdes qui le hantent.

Bien plus qu'une peinture sauvage de l'Australie du 19 siècle, le roman est surtout un récit initiatique. On suit le jeune Tommy, dont l'enfance vient de prendre fin brutalement, tout au long de son périple ses convictions vont être mises à rude épreuve. Il est le témoin moral de cette expédition vengeresse qui va peu à peu remettre en cause tout ce qu'on lui a appris sur la place des aborigènes dans la société de cette époque. Désemparé face à la vague de violences auquel il doit prendre part malgré lui, il refuse cependant d'enterrer son humanité.

Son personnage se heurte à un autre, celui de Noone, véritable miroir inversé de Tommy. Noone est censé représenter la justice et la loi mais se révèle être un être cynique, nihiliste, corrompu et cruel. Il méprise ouvertement la religion ainsi que les pauvres diables qui se croient puissants, comme cet ogre insatiable de Sullivan finira par s'en rendre compte. Doté d'une intelligence de prédateur, il repère très vite en Tommy un égal, voir un rival, qu'il va tenter de convertir à sa vision pervertie du monde avant de comprendre que leurs conceptions du monde sont diamétralement opposé.

Le livre s'achève sur une fin douce amer où l'auteur nous montre que les traumatismes sont toujours aussi vivaces et l'apaisement un rêve inaccessible.

Un premier roman magistral et sans concessions.
Lien : https://culturevsnews.com/
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