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Critique de ASAI


ASAI
25 novembre 2020
La lecture de ce vaste roman m'a pris plusieurs fois à la gorge, au ventre, au coeur et à l'âme.
Je l'ai découvert grâce à Gérard Collard dans une de ses chroniques de septembre.
Ayant terminé ma lecture et préparant ma chronique pour Babélio, je « tombe » sur la chronique de Canetille qui m'a paru tellement belle, et si juste, et si proche de ce que j'avais ressenti en lisant ce roman, que j'ai pensé ne rien pouvoir écrire d'aussi bien et donc rien de plus intéressant pour nos amis.
Mais ce tellement beau roman mérite que chacun s'y intéresse, s'exprime à son tour et c'est ainsi qu'on va le faire vivre et lui rendre hommage.
Ce qui m'a attiré d'abord avant même de l'avoir lu, c'est l'Iran. Depuis mes lectures de Zoya Pirzad, j'ai découvert un Iran si multiple, si divers, si riche, et ma démarche a été clairement de vouloir entrer dans la réalité et passer les très mauvaises informations serinées, celles qui oublient les êtres humains.
Avec ce magnifique roman, Aria, l'humain, on en a plein. L'humain, enfant, balloté, souffreteux, courageux, Kamran, petit garçon amoureux d'une petite fille maltraitée par une espèce de belle-mère rapportée et si aigrie, si acariâtre, que rien, jamais ne pourra la sauver, Mitra, amoureuse ignorée, qui sacrifiera sa jeune vie pour sauver ses amis et l'amour de son adolescence, Berghouz, homosexuel d'abord refoulé qui connaîtra brièvement un véritable amour avec Rameen, et qui agira toujours par amour… Sauf Zahra, tous les personnages, hommes et femmes, sont mus, sont sauvés ou sauvent par un amour furieux qui dépassent, transcendent les religions et les autres conflits.
Car des conflits, il y en a… ce roman démarre en 1953, et se termine vers 1981. Il nous permet de relire ou de lire, toute cette histoire de l'Iran, les enjeux, les ballotements entre l'Occident et l'Orient, cette Perse qui n'est pas arabe, mais qui n'est pas chrétienne non plus. Elle est si riche avant d'être anéantie par un extrêmisme religieux, d'un sectarisme inouï, mortel.
Les personnages de ce roman, extrêmement dense, sont tous magnifiquement attachants. J'ai senti un amour fou dans leur peinture.
Les critiques ont mis en avant les portraits des femmes. Mais moi j'ai aimé les hommes dans ce roman. le personnage de Kamran est si touchant, j'aurais aimé le prendre par la main, lui montrer une autre voie possible, celui de Rameen est admirable, quant à Berghouz, de mon point de vue il incarne l'Iran.
Les religions sont aussi les héroïnes de ce roman. L'Iran a été le centre de toutes les religions, pas seulement les grandes religions monothéistes, non toutes, et surtout celles décriées par les dominantes monothéistes.
Le livre comporte néanmoins quelques défauts ou faiblesses, des petits détails, mais il ne me semble pas inutile de les signaler afin de pallier des découragements éventuels…
Il y a quelques longueurs….
Et parfois au niveau de la chronologie en raccord avec l'histoire du pays mais aussi de l'évolution des personnages, j'ai ressenti une confusion.
Mais cela reste un super roman, magistral et puissant, à dévorer.
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