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Critique de gonewiththegreen


La vente de sang en Chine est un sujet très sérieux. Je l'ai déjà rencontré dans le très beau "Le rêve du village des Ding " .
Jusqu'en 1998, la vente du sang en Chine était rémunérée . le gouvernement a décidé d'arrêter cette pratique suite au scandale survenu dans le Henan (voir livre suscité) qui a engendré des milliers de mort du Sida.
Bon , pour inciter les gens à donner , la Chine ayant un très faible taux de donneurs , le gouvernement décida alors de donner un droit d'accès privilégié aux transfusions aux donneurs sous forme de certificat. On imagine l'explosion du marché noir. Aujourd'hui, cette pratique est révolu et le pays compte sur le civisme de ses habitants.
Notre livre se déroulant grosso modo de 1945 à 1980, on est dans la période de rémunération.
Xu Sanguan découvre les joies du don du sang et l'argent "facile " qu'il rapporte . Il se marie, a trois enfants , jusqu'à ce qu'un scandale matrimonial le rattrape.

Yu Hua nous livre un très beau livre. Il y a certes une critique de l'absurdité du régime maoïste et des souffrances engendrées par la population, notamment la célébrissime révolution culturelle , mais il y a surtout la destinée d'une famille à travers de multiples épreuves.
Et là, on retrouve tout le talent de l'auteur à décrire son peuple à travers le prisme d'une famille ordinaire.
On y trouve les croyances , beaucoup de sophisme engendré par les conneries de Mao qui oblige le peuple à se convaincre de l'inacceptable, les relations hommes/femmes et parents /enfants , la notion d'honneur .
On trouve comme dans de nombreux livres chinois , cette faculté de l'être humain à courber le dos , à accepter son sort en attendant des jours meilleurs.
On y trouve une formidable leçon d'amour entre un père et son fils qui ne l'est pas .
J'ai beaucoup aimé ce livre , lu d'une traite. Cela fait deux fois que cet auteur me transporte avec ses mots bien choisis , ses histoires simples , sa science pour distiller son venin sur le régime, mais aussi son humour décalé.
Je vais terminer par la dernière phrase du livre qui n'a aucune incidence sur l'énigme mais qui m'a beaucoup fait rire. La mettre en citation brute me paraît un peu décalé.
"Comme on dit, déclara Xu Sanguan , les poils de couilles poussent après les sourcils , mais ils sont plus longs."

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