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Citations sur Tony Hogan m'a payé un ice-cream soda avant de me pique.. (18)

Des années plus tard, on me raconta cet épisode à la manière d’une histoire drôle pour me mettre en garde contre le fameux caractère des femmes Ryan, mais au moment où maman rassembla son courage pour sonner à la porte, il n’y avait rien de drôle, rien du tout, chez cette femme tremblante de vingt ans en chemise de nuit et manteau, avec un bébé qui hurlait dans le landau à côté d’elle.
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Nous étions une famille en verre, elle était une maman en verre et il fallait que je nous enveloppe, que je la traite avec douceur.
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- T’es toujours la même Irène Ryan, tu changeras jamais. L’avorton de la portée, le mouton noir. Tu fous le camp à Londres et tu te fourres dans je sais pas quoi. Tu traînes avec un Ricain qui pense qu’à te plaquer le plus vite possible. T’as toujours été tarée, mais j’ai jamais écouté les ragots, je gardais la tête haute et c’est pas pour ça que j’t’ai aimée”. Le dentier de mémé sortit de sa bouche et elle le remit en place d’un coup sec. ”T’as jamais été une vraie Ryan, t’es rien de mieux qu’un coucou qui s’incruste dans le nid”.
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Maman comprenait l’importance des livres pour moi.
– T’es tellement intelligente. Ça doit venir de ton père. Il adorait la poésie.
– Et la gnôle.
– Et la gnôle, oui, mais t’es assez intelligente pour prendre les bons côtés et laisser le reste, Janie.
Mais je n’ai jamais su si c’était vrai et, à part maman, ces deux bibliothécaires étaient les seuls à comprendre la quantité d’espoir qui s’accrochait à ces livres.
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Maman me posa, toute collante et toute molle, sur sa poitrine, en se demandant comment une chose aussi rose, plissée et fragile pouvait être assez méchante pour déchirer l’être censé l’aimer le plus au monde. Mais les femmes Ryan étaient ainsi : poissardes jusqu’à la moelle, elles étaient toujours prêtes à en découdre et savaient frapper là où ça fait mal
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Et malgré les lundis, les chaussures rafistolées à la patafix et les gros mots, je savais que Maman nous aimait (…) et, la nuit, quand nous étions couchées au fond du grand lit, imbriquées l’une dans l’autre comme des poupées russes, nous protégeant mutuellement, j’avais l’impression d’être la fille la plus heureuse de Hetton-le-Hole, et peut-être même de la Northumbrie.
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Beth n'aimait pas trop montrer ses sentiments, mais je savais qu'elle était triste elle aussi à mesure que les journées se rafraîchissaient. Cet été là, nous étions plus proches l'une de l'autre que de nos familles et nous nous sentions davantage chez nous à la plage qu'à la maison.
On allait à la plage manger des glaces et des cornets de frites, prendre le soleil enduites d'huile pour bébé. On y retrouvait les autres freaks, et on allait, torchés, sous Britannia Pier pour baiser n'importe comment avec de touristes qui reprenaient le car le lendemains et rentraient chez eux. On se moquaient de leurs queues pas vaillantes ou des drôles de bruits qu'ils faisaient en pleine action.
Pendant ces six semaines, on apprit à tout connaître l'une de l'autre sans même le chercher. À la fin de l'été, j'avais une marque rouge sur le nez que le fond de teint n'arrivait pas à masquer et Beth avait des nausées le matin.
On savait toutes les deux qu'on ne vivrait plus jamais un été comme celui-là.
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Quand j'ouvrais les livres, et je pouvais en ouvrir autant que je voulais parce que ça ne coûtait rien, les images s'étalaient devant mes yeux comme de l'huile sur de l'eau, et les lettres dansantes s'installaient sur ma langue avec le goût et l'odeur de bonbon à la réglisse. Pendant que maman se mordait les lèvres, arrachait les petites peaux de ses ongles et lisait des vieux magazines, je découvrais à quel point les histoires me donnaient un sentiment de sécurité.
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La couverture nous offre un très gros plan saisissant : un morceau de manège de fête foraine et un requin en baudruche, à la tête patibulaire. Elle est à l'image du roman où Janie Ryan, le personnage principal, nous raconte son parcours de sa naissance à son départ pour Londres. Le lecteur est comme dans une grande roue, partagé entre le plaisir et l'envie de vomir. Kerry Hudson s'inspire de sa propre enfance pour nous livrer cette tranche de vie, pleine de rires et de larmes, de frites surgelés et de vêtements achetés chez Oxfam .L'Ecosse qu'elle nous présente n'est pas celle des Highlands et des biscuits du Prince Charles. Elle nous amène dans les cités ghettos où de nombreuses familles font la queue le lundi matin pour percevoir une allocation, souvent la seule source financiaire "légale" du foyer. Iris, sa mère, la met au monde dans une bordée de jurons. Janie est le seul souvenir qu'elle ramène de sa courte installation à Londres.Il semblerait que les femmes Ryan soient condamnées à voir leurs rêves d'émancipation brisés par des grossesses précoces. Janie va connaître dès ses premiers jours l'errance qui caractérisera son enfance. Iris, hébergée par sa mère, se fâche avec celle-ci et quitte l'appartement en pleine nuit, en chemise de nuit sous son manteau, avec Janie dans un moïse sur son landeau. Direction un foyer pour femmes en détresse... Ce foyer sera suivi d'une succession de B&B pour personnes précaires, de HLM miteux dans des quartiers difficiles. A chaque nouveau départ, parfois à la cloche de bois, Iris est persuadée que tout ira mieux. Elle change de logements, elle change d'homme aussi mais ne tombe jamais sur le bon numéro, de Tony Hogan, un dealer violent au physique de petite frappe à Doug, plus débonnaire mais flemmard et alcoolique.

Janie, la narratrice, nous montre ce monde de misère à hauteur de nourrisson, d'enfant puis d'adolescente. Sans point de comparaison, elle ne souffre pas de son milieu social. Elle s'émerveille d'un rien, de vieux rideaux orange dont elle se drape, de mini-boîtes de corn-flakes dans un B&B, de jouets de seconde main, d'un lit douillet où elle est blottie contre sa mère. L'arrivée de Tony Hogan introduit la violence dans cette vie déjà difficile. Janie est même confiée un temps aux services sociaux et dans un centre découvre auprès de Nell, la responsable, ce que peut (doit) être une mère : une personne qui pose un cadre, impose des règles de bon sens et vous donne ce sentiment indispensable d'être protégée.

Iris récupère Janie mais celle-ci a découvert qu'une autre vie était possible, sans alcool, sans cigarette, sans cri, sans insulte. Janie grandit et l'auteure nous décrit sans jamais tomber dans le pathos un quotidien marqué par le manque. La famille s'agrandit avec l'arrivée de Tiny, sa petite soeur, la fille de Doug. Le clan Ryan, Iris et ses deux filles, mène sa barque par tous les temps, essuyant la dépression de la mère, l'adolescence chaotique de Janie marquée par la drogue et le sexe. La bibliothèque, la lecture, l'école vont permettre à la narratrice de prendre du recul par rapport à son existence. Cette distance qui va s'instaurer entre elle et sa mère se fait dans la douleur car si Iris aime "mal" ses enfants, elle les aime pourtant de toute son âme. Janie va devoir faire des choix pour ne pas reproduire le schéma familial...

Ce roman, semi-autobiographique, se lit d'une traite. Bien loin des clichés sur les laissés-pour-compte de la société, nous nous prenons en pleine figure ces vies "bancales". Pas de jugement manichéen pour ces existences montagnes russes avec ses hauts et ses bas.

Un "témoignage" fort !
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Craigneuk était un des pires quartiers d'Airdrie, grouillant de "criminels, de junkies et de voyous", et Balfour Court était la pire tour parce qu'elle était tout près de la Maison des Ordures. Notre appartement, au dernier étage, était le pire de toutes les tours parce que, même si l'ascenseur marchait, ce qui n'était en général pas le cas, il fallait entrer dans la cabine en métal puant la pisse, jonchée de verre brisé et de capotes boursouflées et laiteuses, en essayant de retenir son souffle jusqu'au dix-neuvième étage.
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