Elle est d'une stature plutôt grande que moyenne ; sa taille est bien prise ; son visage effilé ; sa chevelure blonde ; à la blancheur de ses joues s'allie je ne sais quel incarnat ; et elle est si bien proportionnée qu'une telle harmonie de forme ne peut être à l’œuvre de la nature. En somme sa beauté surpasse de beaucoup celle de la jeune reine ; aussi les Français disent par plaisanterie qu'un choix si digne prouve le bon goût de Sa Majesté. Elle ne s'est jamais montrée fière de la faveur du roi qui vient régulièrement la voir tous les jours...
Louis, sauf peut-être pour quelques passades sensuelles, de celles que, ainsi que l'on disait, comme des chevaux de poste on monte une fois et on oublie aussitôt, Louis reste profondément attachée à Louise. Il sait qu'elle ne l'aime que pour lui-même, et non pour ce qu'il représente. Elle aurait de beaucoup préféré que son amant ne fût pas d'un rang si élevé.
Jamais elle ne demande rien, ni pour elle ni pour sa famille, pas le moindre titre, pas le plus petit arpent de terre, pas même des bijoux qu'il offre cependant volontiers. Elle n'a accepté qu'une agrafe et des pendants d'oreilles taillés en forme de poire, dont la valeur se monte à la coquette somme de 100 000 livres. Elle ne s'en pare que pour faire plaisir au roi, car ces bijoux, en son esprit, semblent proclamer sa liaison, alors qu'elle ne souhaite rien d'autre que vivre dans l'ombre de son amour, de ce soleil dont les rayons deviennent de jour en jour de plus en plus éblouissants....
Dès le lendemain de sa naissance, Louise est baptisée par le père Philippe Chauffour, curé de l'église Saint-Saturnin. Son parrain est son grand-oncle Pierre de La Baume Le Blanc, écuyer, seigneur de La Roche, conseiller du roi au présidial de Tours, et la marraine, sa tante, Louise de La Baume Le Blanc, veuve de Messire d'Evrard.
Pendant la cérémonie du baptême, Jean-François, l'aîné de Louise de deux années, du haut des bras de sa nourrice, s'est vivement intéressé à tout se qui se passait.
Il est facile de dire : Il faut chasser cette pensée, mais comment chasser l'impalpable, l'irréel ?
Louise va lutter pour se libérer, mais elle n'en a pas encore la force : "Si je devais aller à Vaujours, avoue-t-elle, m'enterrer dans cette province éloignée et m'y contenter d'une existence campagnarde pour y passer le reste de ma vie, sans un ami pour me consoler, hélas ! Je sens intérieurement qu'après un tel évènement, je n'aurais ni la force ni le courage de survivre - et que le mieux que je pourrais faire serait de mourir."