De tous les écrivains "consacrés" du XIXème,
Victor Hugo est le seul à s'être élevé de façon déterminée et flamboyante pour défendre les Communards, assiégés à la fois par les Prussiens, ennemis de l'extérieur, et par les "Versaillais", ennemis de l'intérieur. Lui, l'exilé, l'ennemi public n°1 de Napoléon n°3, dit Napoléon "le petit", publie
L'Année terrible à l'heure où la guerre franco-allemande et la guerre civile ensemble font rage
,:
"J'entreprends de conter l'année épouvantable,
Et voilà que j'hésite, accoudé sur ma table.
Faut-il aller plus loin? dois-je continuer?
France,! ô deuil! voir un astre aux cieux diminuer!
Je sens l'ascension lugubre de la honte.
Morne angoisse!un fléau descend, un autre monte.
N'importe. Poursuivons. l'histoire en a besoin.
Ce siècle est à la barre et je suis son témoin."
ô cher, ô grand Victor, je te salue de mon humble place: tu ne t'es trompé ni sur la peine de mort, ni sur l'esclavage, ni sur le bagne, ni sur la prostitution, ni sur la condition féminine en général, ni sur le travail des enfants, ni sur la misère, ni sur la Commune, ni sur l'Empire - allez, je te pardonne ton amour aveugle pour Napoléon 1er...- Né royaliste, ultra, tu as su évoluer vers des idées progressistes et généreuses- alors que la vieillesse et l'embourgeoisement des écrivains en place les ont plutôt conduits sur des chemins contraires...
Parfois ton emphase, ton lyrisme, ton absence totale de modestie m'ont fait ricaner, mais je te demande de pardonner ces erreurs de jeunesse: tu es, tu restes, le plus grand, le plus courageux et plus populaire des poètes français...n'en déplaise à ton successeur à l'Académie,
Leconte de Lisle, qui s'écriait: "Le plus grand poète de la littérature française? c'est
Victor Hugo, hélas!"
Retranche ce "hélas",
Charles-Marie, et nous sommes d'accord!